Témoignage

Pınar Selek : "j’ai vu la gravité de l’enfermement"

Agir, pour ne pas céder

Pınar Selek est une sociologue, chercheuse, militante antimilitariste et féministe d’origine turque. Elle grandit entourée par la prison, notamment via les récits de son père, emprisonné pendant près de cinq ans à la suite du coup d’État militaire de 1980. Elle s’engage dans les luttes sociales et mène un projet d’histoire orale sur le mouvement kurde. Ce travail entraîne son arrestation en juillet 1998. Devant son refus de donner les noms de ses contacts kurdes, elle est torturée puis emprisonnée sur la base de fausses accusations. Libérée en décembre 2000, elle attend, depuis 1998, son acquittement définitif.

Un témoignage en deux temps. Partie 2.

Attention, cet article évoque des actes de torture et peut choquer la sensibilité.

On ne voulait pas tuer le temps, on voulait dépasser les murs.

En prison, on faisait des grèves de la faim alternées pour empêcher notre transfert.

J’étais à la une de tous les journaux : "Pınar Selek est innocente".

Il n’y a plus de dynamiques collectives. La vie sociale est considérablement réduite.