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Türkiye : une vie à l'isolement
En prison, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) représentent une minorité. Aucune protection ne leur est assurée et leurs besoins spécifiques sont négligés.
Le nombre de personnes détenues LGBTI dans le pays reste incertain, mais des données de 20181 montrent qu’elles seraient au moins 200. Régulièrement la cible d’attaques et de discriminations, elles sont, pour leur propre sécurité, souvent placées à l’isolement total. En 2013, le gouvernement suggère de créer un établissement qui leur serait entièrement dédié. Ce projet, dénommé “pink blocks”, a été jugé contreproductif et a fait l’objet de nombreuses critiques par certains militants.
L’association Civil society in the penal system (Société civile dans le système pénal,CISST) défend les droits humains en prison et protège les personnes à risques. Elle effectue des campagnes de sensibilisation et des pétitions ; elle conseille et oriente les personnes demandeuses vers des associations ou des services.
Hilal Basak Demirbas travaille pour CISST. Elle communique régulièrement par courrier avec des personnes détenues LGBTI et dépose des plaintes pour protéger leurs droits. Prison Insider lui pose trois questions.
Blog de Hilal Basak Demirbas : LGBT Hapiste “Il y a environ 200 personnes LGBTI en prison “, 2018. ↩
Les lesbiennes, gays, transgenres et intersexes peuvent choisir de dissimuler leur identité afin d’éviter les discriminations.
Les personnes détenues LGBTI n’ont jamais réclamé la mise en place d’un établissement pénitentiaire distinct
Nous recevons fréquemment des demandes de personnes détenues étrangères.
Le CISST
ONG
L’Association Civil society in the penal system (Société civile dans le système pénal, CISST) est basée à Istanbul. Elle vise à mobiliser la société civile pour rendre les prisons turques conformes aux normes internationales et aider le système pénal turc à devenir plus transparent et plus en phase avec la société civile. L’organisation s’occupe des droits des populations spécifiques (femmes, enfants, étudiants, étrangers, personnes LGBTI), de la santé en prison et des longues peines.
CISST est à l’origine de la création d’un centre de recherche, le Türkiye’s Center for Prison Studies (TCPS, Centre turc d’études pénitentiaires), qui a pour objectif est de renforcer les liens entre la société civile et les universitaires.