Roumanie
Capitale — Bucarest
Taux d'incarcération (pour 100 000 habi…
i2020Population du pays
i2019/ EurostatNature du régime
Indice de développement humain
0,816(49/188)
Taux d'homicide (pour 100 000 habitants)
Ministère(s) en charge de l'administrat…
Nombre de personnes incarcérées
i31/01/2020/ administration pénitentiaire, statistiques de janvier 2020, p. 01 (en roumain)Durée moyenne de détention (en mois)
i2018/ Conseil de l’Europe, SPACE I – Rapport 2019, p. 120.Taux d'occupation
i26/05/2020Nombre d'établissements
i2020Un MNP est créé
Femmes incarcérées
i31/01/2020/ administration pénitentiaire, p. 01. (En roumain)Mineurs incarcérés
1,4 %Les jeunes adulte…
i31/12/2019/ administration pénitentiaire, "Rapport d’activités 2019", p. 13 (en roumain).Pourcentage de personnes en détention p…
i31/12/2019/ administration pénitentiaire, “Rapport d’activités 2019”, p. 14 (en roumain).La peine de mort est abolie
oui, depuis 1989La Roumanie aboli…
Garanties
Admission et évaluation
Toutes les personnes détenues sont admises en prison avec un ordre d'incarcération valable
Les personnes détenues sont en mesure d’informer sans délai un proche de leur détention
Des quartiers arrivants sont présents
dans tous les établissements
Les détenus sont placés en observation à leur arrivée pour une durée allant jusqu’à 21 jours. Des membres du personnel pénitentiaire examinent le comportement et la personnalité du détenu ainsi que les risques psycho-sociaux qu’il présente.1
Articles 105 à 107, Règlement pénitentiaire(en roumain) ↩
-
Le CPT constate, lors d’une visite en 2018, que les détenus subissent des violences lorsqu’ils sortent du quartier arrivant pour rejoindre le régime général de détention. Il déplore le peu d’attention accordée aux personnes placées dans les quartiers arrivants.
Un exemplaire du règlement intérieur est mis à disposition des personnes détenues
oui
Un membre du personnel remet un livret sur l’organisation de la vie en détention et s’entretient avec chaque nouveau détenu afin de répondre à ses questions. L’administration est tenue de faire apparaître le règlement pénitentiaire sur des panneaux d’affichage, dans les points de documentation, sur les canaux de diffusion interne ainsi que dans chaque cellule.1
Article 46, Règlement pénitentiaire (en roumain). ↩
Les critères d’affectation ne sont pas clairement communiqués par l’administration. Celle-ci met en avant des critères de vulnérabilité tels que l’orientation sexuelle, les troubles psychiques, l’état de santé, les handicaps, l’appartenance ethnique, la nature de l’emploi du détenu avant son incarcération ou la raison de la condamnation (notamment pour les auteurs d’infractions à caractère sexuel).1 Ces critères peuvent influencer l’affectation de la personne détenue.
Article 34, Règlement pénitentiaire (en roumain). ↩
Accès aux droits
Le recours à un avocat est autorisé à tout moment de la détention
Un point d’accès au droit est à disposition des personnes détenues
non
L’administration est tenue de mettre à disposition des locaux dédiés aux rencontres détenus-avocats. La confidentialité n’y est pas toujours garantie. Un personnel pénitentiaire est toujours présent pour assurer une “surveillance visuelle”.
Intégrité physique
Les décès en détention sont consignés sur un registre
Nombre de décès en détention
70
Les décès résultent principalement, en 2019, de maladies cardiovasculaires (16) et cancéreuses (16), des infections au VIH/sida (6) et des suicides (7). Deux homicides sont rapportés. Les décès des personnes détenues surviennent dans les hôpitaux publics (41,4 %), dans les hôpitaux pénitentiaires (37,1 %) et en prison (21,4 %).
-
Trois détenus décèdent, le 17 mars 2020, suite à l’incendie volontaire de leur cellule à la prison de Satu Mare. Tous les détenus sont évacués de l’établissement en raison de la fumée. Les autorités judiciaires mènent une enquête pour établir les causes et les circonstances de l’incendie.
Évolution du nombre de décès
augmentation
Une augmentation de 7,7 % est observée entre 2018 et 2019. L’administration enregistrait, en 2018, 65 décès en détention.
Nombre de décès attribués à un suicide
7
Six détenus se suicident par pendaison.
Évolution du nombre de décès attribués à un suicide
diminution
Une diminution de 30 % est observée entre 2018 et 2019. L’administration enregistrait, en 2018, 10 suicides en détention.
Taux de mortalité en détention (pour 10 000 prisonniers)
34
Taux de suicide en détention (pour 10 000 prisonniers)
3,4
Taux de suicide dans la population nationale (pour 10 000 habitants)
1,04
L'administration est tenue d’informer l’autorité judiciaire
de tous les décès
L’administration est également tenue d’informer l’inspection du travail de tout décès d’un détenu lors de l’exercice d’un travail en détention. Les surveillants doivent veiller à préserver la scène de l’incident pour les besoins de l’enquête judiciaire1.
Article 115, Règlement pénitentiaire (en roumain). ↩
L’administration est tenue d’informer immédiatement les proches de la personne détenue en cas de décès.
En cas de décès, l’administration indique à la famille la manière de récupérer la dépouille de la personne détenue.
Des politiques de prévention du suicide sont mises en œuvre
dans quelques établissements
Des ateliers de prévention du suicide sont occasionnellement organisés au sein des prisons, comme à Craiova, Gherla et Codlea en 2018. Un guide sur le suicide est distribué aux professionnels de santé chargés de l’évaluation psychologique des personnes détenues.
Le CPT s’inquiète des conditions de détention des détenus présentant des risques suicidaires. Les auto-agressions et les tentatives de suicide font l’objet de sanctions disciplinaires, notamment de placements à l’isolement.1 L’administration considère que ces actes sont utilisés comme moyens de pression par les détenus dans le but d’obtenir ce qu’elle appelle des privilèges (changement de cellule, transfert, obtention d’une prescription médicale, etc.).2
Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), “Rapport au gouvernement roumain de la visite du 7 au 19 février 2018”, 19 mars 2019, p. 77 (en anglais). ↩
Gouvernement roumain, “Réponse au rapport de la visite du CPT du 7 au 19 février 2018”, 19 mars 2019, p. 141 (en anglais). ↩
Des allégations de mauvais traitements sont signalées.
Le Département d’État des États-Unis note l’inculpation, en février 2019, de plusieurs fonctionnaires de l’hôpital pénitentiaire de Rahova pour mauvais traitements infligés à des détenus entre 2015 et 2018. Son rapport annuel souligne la persistance des mauvais traitements.1
Le CPT recueille, en 2018, de nombreuses allégations de mauvais traitements, allant de l’insulte jusqu’au viol, lors de sa visite des établissements de Aiud, Gherla, Iaşi et Galaţi. Dans ce dernier, le corps d’intervention spécialisé dédié au maintien de l’ordre est accusé de multiples violences physiques et sexuelles. Les faits se déroulent en dehors du champ des caméras de surveillance, principalement dans les escaliers et les bureaux.2
Département d’État américain, “Rapport sur les droits de l’homme en Roumanie”, 2019, p. 4 (en anglais). ↩
Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), “Rapport au gouvernement roumain de la visite du 7 au 19 février 2018”, 19 mars 2019, p. 35-41 (en anglais). ↩
La prohibition de la torture est inscrite dans la Constitution et dans la loi
oui
La Convention contre la torture des Nations unies (CAT) est
ratifiée en 1990
Toute allégation ou tout soupçon de mauvais traitement infligé à un détenu est enregistré
Le personnel médical est tenu, s’il constate des signes de mauvais traitements lors de l’arrivée d’une personne en détention, d’en informer le procureur. Celui-ci peut alors initier une enquête.1
Le CPT indique, dans son rapport de visite de 2018, qu’aucun des professionnels de santé rencontrés l’année précédente ne disposait des connaissances nécessaires à la description des cas de torture et de mauvais traitements. Le Comité déplore par ailleurs l’enregistrement partiel, voire inexistant, des sévices subis par les personnes détenues.2
Article 238, Règlement pénitentiaire (en roumain). ↩
Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), “Rapport au gouvernement roumain de la visite du 7 au 19 février 2018”, 19 mars 2019, p. 69 (en anglais). ↩
Nombre de faits violents recensés entre détenus
Non communiqué
Le CPT observe de nombreux cas de violences entre prisonniers. Les abus, parfois sexuels, s’observent le plus souvent entre codétenus. Le Comité obtient le changement de cellule de trois détenus sexuellement agressés à la prison de Bacau. Les actes violents constatés ne font pas l’objet des poursuites.1
Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), “Rapport au gouvernement roumain de la visite du 7 au 19 février 2018”, 19 mars 2019, p. 44-45 (en anglais). ↩
L’administration pénitentiaire met en place une politique de protection contre les violences entre détenus. Un travail de monitoring et de renseignement est mis en place en vue de réduire les “comportements violents”.1
Les établissements sont dotés de cellules de protection, destinées à accueillir les prisonniers vulnérables. Le placement s’opère sur décision du chef d’établissement ou sur demande du détenu. Les activités et déplacements en détention peuvent être organisés de façon à éviter que certains détenus ne se croisent1.
Article 36, Règlement pénitentiaire (en roumain). ↩ ↩
Les violences entre personnes détenues font l’objet, par établissement, d’un registre tenu à jour
Plaintes
Nombre de plaintes déposées contre l'administration par des personnes détenues
422
Les plaintes concernent majoritairement le droit à un espace de vie de 4 m² par personne (208 plaintes), le droit de posséder et recevoir certains objets (54), les droits conjugaux (52) et l’accès aux soins (35).
Les détenus peuvent formuler des plaintes, par écrit ou par oral, auprès de la direction de l’établissement pénitentiaire.
Ils peuvent également s’adresser, par écrit, au juge de la liberté et de la détention (supervisory judge in charge of the deprivation of liberty) ou demander à s’entretenir avec lui de manière confidentielle à l’occasion de ses visites au sein des établissements.1
Article 129, Règlement pénitentiaire (en roumain). ↩
Le juge de la liberté et de la détention est tenu de recevoir les plaintes des personnes détenues. Il dispose souvent d’un bureau au sein de chaque établissement.
Mécanisme national de prévention (MNP) et autres organes de contrôles externes
Le Protocole facultatif à la Convention contre la torture des Nations unies (OPCAT) est
ratifé en 2019
Un MNP est créé
oui, en 2015
Indiquer le nom du MNP
Avocat du peuple
Avocatul Poporului
Le MNP est entré en fonction
oui, en 2015
Le MNP est désigné par
le parlement
La structure du MNP
organe collégial
Le travail de l’Avocat du peuple est appuyé par six collaborateurs en charge d’un domaine spécifique chacun. Des spécialistes extérieurs et des associations engagées dans la promotion des droits humains peuvent également être sollicités.
Durée du mandat du MNP
5 ans, renouvelable, révocable
Le mandat du MNP est renouvelable une fois et révocable par le Parlement.
Les rapports du MNP sont rendus publics
oui
Le MNP publie, sur son site internet, des rapports annuels, des rapports de visites, des recommandations, ainsi que les éventuelles réponses institutionnelles reçues.
Nombre de visites d’établissements pénitentiaires par le MNP
10
Le MNP visite, en 2019, dix établissements pénitentiaires sur les 45 que compte le pays : les prisons de Târgu-Jiu, Găești, Craiova Pelendava, Târgu-Mureș, Aiud, Tulcea, Giurgiu, Ploiești, Ploiești-Târgșorul Nou et Tichilești.
Les textes prévoient des visites inopinées du MNP
oui
L’Avocat du peuple peut être saisi par toute personne par courrier, mail, fax ou en déposant sa demande auprès de ses bureaux régionaux. La personne doit préciser son nom, son adresse, les motifs de sa requête. Les faits considérés ne doivent pas avoir eu lieu plus d’un an auparavant. Les courriers adressés à l’Avocat du peuple ne requièrent pas de timbre et ne peuvent pas être retenus par les autorités pénitentiaires.
-
L’Avocat du peuple reçoit, en 2019, 518 courriers de plaintes émanant des établissements pénitentiaires. Les plaintes portent principalement sur les conditions de détention, la nourriture, la violence en détention, ainsi que sur l’utilisation de la vidéosurveillance.
Tous les établissements, quartiers ou locaux peuvent faire l’objet d’un contrôle de la part du MNP
Les recommandations du MNP sont suivies d'effet
dans quelques cas
Le MNP conduit des visites de suivi, notamment de manière inopinée, afin de constater l’application ou non de ses recommandations.
Une instance régionale contrôle les lieux de privation de liberté
oui
Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT)
Ses rapports sont rendus publics
Le “Rapport au gouvernement roumain de la visite du 7 au 19 février 2018” du CPT est rendu public le 19 mars 2019.
Le Sous-comité pour la prévention de la torture (SPT) a déjà visité le pays
oui, en 2016
Le rapport de la visite a été rendu public
Le “Rapport au gouvernement roumain de la visite du 3 au 12 mai 2016 du SPT est rendu public le 29 janvier 2019.
Les établissements pénitentiaires sont surveillés par d’autres mécanismes de contrôle.
L’association APADOR-CH dispose d’une convention avec l’administration pénitentiaire. Elle effectue régulièrement des visites de contrôle au sein des établissements. Elle publie ses rapports et recommandations sur son site internet.
L’administration pénitentiaire dispose également de son propre organisme interne de contrôle : l’inspection des services pénitentiaires.
Aménagements de peine
La loi prévoit un dispositif d’aménagement de peine
L’octroi d’un aménagement de peine revient au juge compétent de la juridiction où la personne concernée est incarcérée.1
Article 587, Code de procédure pénale (en anglais). ↩
La peine peut être aménagée en cours d'exécution
Le juge peut accorder un aménagement de peine à une personne détenue, à condition qu’elle s’acquitte des éventuelles amendes et que la peine n’excède pas sept ans. Le détenu doit “manifester par sa conduite son intention de réparer ses fautes ou de prendre part à des travaux d’intérêt général”. Une période conditionnelle de surveillance, pouvant atteindre plusieurs années, peut alors être décidée par les autorités judiciaires.
Pour les crimes dont la peine encourue n’excède pas trois ans, une période probatoire, moins contraignante, peut être décidée.1
Les personnes condamnées à des peines inférieures à dix ans doivent en avoir purgé les deux tiers avant d’être éligibles à un aménagement.
Les personnes condamnées à des peines supérieures à dix ans doivent en avoir purgé les trois quarts avant d’être éligible. Si le reliquat de peine excède deux ans, une période probatoire est en général prononcée.2
Les personnes condamnées à une peine de réclusion à perpétuité peuvent prétendre à un aménagement de peine, à condition d’avoir déjà purgé 20 ans de prison. Le condamné doit également avoir fait preuve d’une bonne conduite. La décision revient aux magistrats compétents, qui peuvent décider d’une période probatoire de dix ans.3
L’octroi d’un aménagement de peine est notamment conditionné à la “bonne conduite” du détenu. Celle-ci, consignée sur un registre, indique la participation aux activités, l’exercice d’un travail et les infractions commises.
Articles 83 à 98, Code pénal (en anglais). ↩
Articles 100 à 106, Ibid. ↩
Article 99, Ibid. ↩
En cas de refus d'aménagement de peine, la personne détenue peut contester cette décision
La loi prévoit un dispositif de permission de sortir
Des permissions de sortir peuvent être accordées pour bonne conduite.1
Article 213, Règlement pénitentiaire (en roumain). ↩
La loi prévoit un dispositif d'aménagement de peine pour raisons médicales
Une suspension de peine peut être décidée lorsque l’état de santé de la personne détenue n’est pas compatible avec son incarcération. Les femmes enceintes peuvent aussi en bénéficier. 1
Article 589, Code de procédure pénale (en anglais). ↩
Nombre des personnes détenues ayant bénéficié d’une grâce présidentielle ou d’une amnistie
0
La Constitution confie au gouvernement et au parlement la responsabilité d’ordonner des amnisties. Le président de la République peut accorder des grâces individuelles.