Tunisie
Capitale — Tunis
Dernières mises à jour
Nombre de faits violents recensés entre détenus
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Un prisonnier agressé en août dernier par son co-détenu à la prison civile de Mahdia succombe à ses blessures. L’agresseur, déjà condamné à perpétuité, violente son co-détenu à l’œil et au visage avec un balai, pour “une dispute banale”, selon les témoins. La victime est transportée en soins intensifs à l’hôpital Tahar Sfar, où elle décède jeudi 22 septembre. L’agresseur est sanctionné et poursuivi pour homicide avec préméditation.
La surpopulation se concentre dans certaines catégories d'établissements
non
La surpopulation touche toutes les catégories d’établissements.
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La direction générale des prisons et de la rééducation annonce, lundi 18 juillet, le transfert de détenus de la prison de Mornaguia aux unités pénitentiaires de Oudhna et Saouef, afin de réduire la surpopulation carcérale. Cette décision fait suite à la visite de la ministre le 12 juillet dernier.
Capacité d'accueil des établissements
18 867
Le pays compte, en janvier 2019, 685 places en établissements pour femmes.
Le parc immobilier tunisien compte une majorité d’établissements vétustes hérités de la période coloniale. Ce sont souvent d’anciennes fermes coloniales humides et insalubres qui ont subi de nombreux dégâts pendant les soulèvements révolutionnaires de 2011.
Le gouvernement tunisien entreprend un programme de reconstruction et de modernisation des infrastructures avec l’appui d’acteurs internationaux :
- les établissements endommagés sont rénovés
- la capacité d’accueil des prisons de Sfax, Mahdia, Messadine, Monastir, Gabès, Mornaguia et Borj El Amri est augmentée
- un établissement semi-ouvert, pouvant accueillir 500 détenus, est inauguré à Oudhna en février 2020
- un établissement d’une capacité de 1000 places devrait ouvrir en mai 2020 dans la région de Belli
- un établissement devrait ouvrir en 2020 dans la ville de Béja
- les travaux de rénovation de la prison de Bourj al-Roumi, avec 1000 nouvelles places, seront finalisés en 2021
Ces nouvelles constructions prévoient l’enfermement collectif des prisonniers dans des chambrées. Les espaces prévus pour les promenades, le travail ou les activités socio-éducatives demeurent restreints.
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La direction générale des prisons et de la rééducation annonce ce lundi 18 juillet dans un communiqué, le transfert de détenus de la prison de Mornaguia aux unités pénitentiaires de Oudhna et Saouef, afin de réduire la surpopulation carcérale. Cette décision fait suite à la visite de la ministre le 12 juillet dernier. La ministre souligne lors de cette visite, l’importance de fournir des conditions de détentions conformes aux normes internationales. Le transfert s’effectue sous la supervision des membres du cabinet du ministère de la justice.
Nombre de décès en détention
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L’avocat Mehdi Zagrouba annonce, le 13 août, le décès dans d’un détenu français âgé de 73 ans dans une des prisons du pays. L’homme, qui fait l’objet d’une libération ordonnée par un juge, décède en détention en raison d’une absence de prise en charge médicale. L’avocat déplore les conditions de détentions inhumaines et l’état de santé critique du ressortissant : “du sang et du pus coulaient de ses jambes. Ses pansements avaient une couleur douteuse… Il lui était impossible de tenir debout. Des odeurs nauséabondes émanaient de son corps”. Le détenu qui devait suivre des séances de chimiothérapie décède le 10 août 2022.
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Le président de l’Observatoire tunisien des droits de l’homme indique que sept décès ont été enregistrés dans les centres de détention et les prisons tunisiens lors du deuxième semestre de l’année 2022.
Nombre de décès attribués à un suicide
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Parmi les 81 femmes interrogées à la prison de Manouba par Penal Reform International, 23 % déclarent avoir commis une tentative de suicide ou s’être blessée volontairement. Asma, incarcérée dans cette même prison, rapporte que les tentatives de suicide sont “monnaie courante” en prison, le plus souvent pour faire pression sur l’administration pénitentiaire.
Les femmes prévenues sont séparées des condamnées
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Asma et sa sœur sont deux femmes détenues en Tunisie. Asma témoigne de ses conditions de détention. Elle atteste avoir été placée, avec sa sœur, dans des dortoirs avec des personnes attendant leur jugement. Selon un rapport des associations Beity et ASF, paru en janvier 2022, la séparation entre femmes prévenues et condamnées demeure exceptionnelle.
Le Sous-comité pour la prévention de la torture (SPT) a déjà visité le pays
oui, en avril 2016
Le SPT se rend en Tunisie afin d’accompagner la mise en place du MNP. Le SPT pointe, entre autres, l’insuffisance des moyens financiers et matériels mis à la disposition de l’INPT. Il regrette également l’absence de ligne budgétaire indépendante du budget global de l’État. Il s’inquiète du manque d’indépendance des membres de l’INPT. Ceux-ci peuvent être agents de la fonction publique ou juges en exercice.1
Sous-comité pour la prévention de la torture, “Visite en Tunisie menée du 11 au 14 avril 2016 : observations et recommandations adressées au mécanisme national de prévention”, août 2017, pp. 4-7. ↩
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Le Sous-Comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (SPT) visite la Tunisie du 27 mars au 2 avril 2022. La délégation observe des progrès depuis sa dernière visite en 2016. Le SPT s’inquiète toutefois de la surpopulation carcérale persistante qui empêche notamment la séparation entre les prévenus et les condamnés.
Nombre de condamnations à mort
25
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Treize personnes ont été condamnées à mort depuis le 1er janvier. C’est un nombre record pour le pays. De plus en plus de discours favorables à la peine capitale émergent. Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et la Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) encouragent les autorités tunisiennes à respecter le moratoire sur les exécutions ainsi qu’à adopter la tendance universelle abolitionniste.
Toutes les personnes détenues sont admises en prison avec un ordre d'incarcération valable
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Les autorités tunisiennes dissimulent de plus en plus le lieu de détention en prétextant une assignation à résidence. Ces mesures dites “d’exception” se multiplient et sont légitimées par l’état d’urgence mis en place depuis 2015. Fathi Beldi, ancien cadre au ministère de l’Intérieur, et Noureddine Bhiri, ancien ministre de la Justice, font partie des victimes de ces arrestations arbitraires. Absence de mandat d’arrêt, lieu de détention maintenu secret et contact avec l’extérieur restreint, les nombreuses violations de loi inquiètent les organisations de la société civile. Salsabil Chellali, directrice de Human Rights Watch, appelle à la transparence des autorités et souhaite “mettre fin à ces détentions arbitraires”. Elle ajoute : “Ces violations sapent l’autorité du pouvoir judiciaire et érodent davantage les fondements de l’État de droit.”