La population carcérale baisse de 12 % en début d’année. Des organisations remettent en cause le taux d’occupation officiel de 105 %. Elles rapportent que certains établissements, comme celui de Brescia, atteignent des taux d’occupation proches de 200 %.
En janvier, un agent pénitentiaire est reconnu coupable de torture sur un détenu de la prison de Ferrara. Il est condamné à trois ans de prison. Il s’agit d’une première depuis l’introduction dans le code pénal, en 2017, du crime de torture.
Entre février et mars, les cas de Covid-19 se multiplient. Deux décès supplémentaires sont enregistrés. Les syndicats pénitentiaires critiquent la gestion de la crise sanitaire. La secrétaire de l’association nationale des fonctionnaires et cadres de la police pénitentiaire (Associazione Nazionale Funzionari e Dirigenti di Polizia Penitenziaria) appelle à rendre prioritaire la vaccination des personnes détenues plutôt que de recourir à des libérations anticipées.
En mai, La Cour suprême tranche en faveur d’un aménagement de peine effectif pour les détenus atteints de maladies graves et présentant un risque de complication en cas d’infection par le coronavirus et ce, même si l’établissement n’enregistre pas de cluster.
Le même mois, la Cour constitutionnelle estime que la peine prononcée à l’égard de personnes reconnues coupables de crimes liés à la mafia (l’ergastolo ostativo) est inconstitutionnelle. Un délai d’un an est donné au Parlement pour modifier la loi.
En juin, la police arrête 52 agents pénitentiaires de la prison de Santa Maria Capua Vetere. Ils sont soupçonnés de faits de violences à l’encontre des personnes détenues. L’association Antigone se joint à 18 procédures pénales concernant des faits de violence, de torture, d’abus, de mauvais traitements et/ou de décès suspects ayant eu lieu ces dernières années dans plusieurs prisons.
En juillet, un rapport d’Antigone dépeint des conditions de détention précaires. L’eau potable n’est pas accessible dans tous les établissements. Les détenus de Capua Vetere reçoivent chaque jour deux bouteilles de deux litres d’eau. Les cellules ne disposent pas de douche dans 24 des 67 prisons contrôlées. Le rapport déplore également des conditions “inférieures à toute norme de dignité” dans l’unité psychiatrique de la prison de Turin. Une rénovation est prévue pour l’automne.
En novembre, deux membres d’Antigone retournent dans le quartier psychiatrique de la prison de Turin. Ils y constatent des conditions toujours désastreuses : vingt cellules étroites et sales disposent d’un lit fixé au sol avec peu voire pas de literie.
Les cas d’automutilation et de suicides sont en hausse. En Italie, près de 40 % de la population carcérale observe un traitement psychiatrique.
Les rapports des années précédentes sont disponibles ici