Pologne
Capitale — Varsovie
Population du pays
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Indice de développement humain
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Femmes incarcérées
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Santé
Organisation des soins
Ministère de tutelle
ministère de la Justice
Une unité de soins est présente au sein de chaque établissement
Tous les niveaux de soins médicaux sont fournis : primaire (médecine générale), secondaire (médecine spécialisée) et tertiaire (hospitalisation). Le temps d’attente moyen pour voir un spécialiste est de 90 jours. Le temps d’attente pour voir un généraliste est de 14 jours. Les personnes détenues notent que leurs problèmes de santé sont habituellement traités avec des médicaments de base. Des cas d’hépatite C sont relevés.
Les détenus n’ont, parfois, pas accès aux soins dont ils ont besoin. Le traitement n’est pas disponible à l’hôpital de la prison ou est trop coûteux. Il est difficile d’obtenir l’autorisation d’être soigné à l’extérieur de la prison, surtout pour avoir accès à un spécialiste ou à un traitement coûteux.
-
La Fondation Helsinki rapporte qu’un détenu manque de perdre l’usage d’un œil. Elle met en cause la négligence de l’administration pénitentiaire. Un détenu schizophrène ne reçoit pas de traitement approprié ; l’administration affirme qu’il simule.
13 hôpitaux et 37 ailes spécialisées accueillent les prisonniers. Le ratio national est de 13 lits pour 1000 détenus (deux fois supérieur au ratio pour le reste de la population).
Accès aux soins
L’accès aux soins est gratuit
Un examen médical est pratiqué à l’entrée en détention
Le premier rendez-vous est un entretien médicale assorti d’un examen physique. L’entretien et l’examen doivent être effectués dans les trois jours suivant l’arrivée de la personne détenue.Le détenu doit avoir accès, dans les 14 jours, à des soins dentaires et à un examen radiologique, qui doit être effectué tous les deux ans 1.
Le CPT remarque que l’examen médical à l’entrée est superficiel. Il se limite habituellement à quelques questions générales, sans examen physique complet.
Le délai de trois jours n’est souvent pas respecté. Un certain nombre de personnes détenues doivent attendre de quelques jours à une semaine pour être soumises à cet l’examen. L’examen médical à l’entrée pour les mineurs est, selon les mineurs interrogés par le CPT, également superficiel et effectué trop tard2.
Fondation Helsinki pour les droits de l’homme, “Améliorer les conditions carcérales en renforçant la surveillance du VIH, du VHC, de la tuberculose et de la réduction des blessures”, 2015, p.38. ↩
Comité européen pour la prévention de la torture, “Rapport du gouvernement polonais suite à la visite en Pologne de 11 au 22 mai 2017”, 2018, p. 37-44. ↩
Un dossier médical est ouvert à l’entrée en détention
L’accès à l'unité de soins se fait sur
- demande écrite
- demande orale
Les examens médicaux se déroulent en toute confidentialité
dans la plupart des cas
Le respect du secret médical est garanti pour la plupart des détenus. Un surveillant accompagne les détenus à haut risque.
On relève des plaintes concernant sa violation. Les examens médicaux ont généralement lieu sans la présence d’un surveillant, à moins que le médecin ne le demande1.
Commissaire aux droits de l’homme, “MNP Rapport annuel 2016”, 2017, pp.39-163. ↩
La continuité des soins est assurée au cours de l’incarcération. 20 rendez-vous médicaux par an, dont trois consultations chez le dentiste, sont assurés.
Les médicaments sont fournis gratuitement par un membre habilité de l’administration.
La Fondation Helsinki pour les droits de l’homme souligne à nouveau, en 2015, le manque de traitements spécialisés. Une personne atteinte du VIH/sida dénonce le fait que l’administration ne lui fournit pas les médicaments antirétroviraux dont elle a besoin.
En cas d’urgence médicale, si le détenu ne peut être transféré dans un hôpital pénitentiaire, il doit être transféré dans un centre de santé à l’extérieur. Le transfert s’effectue à ses frais. Cette mesure n’est pas appliquée en pratique.
Soins somatiques
Les maladies les plus courantes en prison sont l’hépatite C, la tuberculose et le VIH/sida. Les services de santé pénitentiaires procèdent chaque année à un dépistage du VIH/sida auprès de 4 000 personnes détenues. En moyenne, 4 % des résultats sont positifs. Il est probable que certains détenus dissimulent leur séropositivité. On détecte, chaque année, 30 à 50 nouvelles infections.
8 500 à 9 000 tests de dépistage de l’hépatite C sont effectués chaque année. En moyenne, 900 sont positifs.
On détecte, chaque année, 400 cas de tuberculose. La procédure médicale à l’admission comprend le dépistage de la tuberculose 1.
Comité européen pour la prévention de la torture, “Rapport du gouvernement polonais suite à la visite en Pologne de 11 au 22 mai 2017”, 2018 ↩
Des mesures préventives contre les maladies épidémiques et contagieuses sont mises en œuvre selon les recommandations d’un médecin. L’absence de lavabos dans les installations sanitaires de certains établissements est un facteur favorisant la transmission de maladies épidémiques entre les détenus 1.
Commissaire aux droits de l’homme, “Rapport annuel 2016”, 2017, pp.31-32. ↩
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Une épidémie de salmonellose se déclare en juillet 2013 dans la prison de Barczewo. L’administration pénitentiaire assure la mise en quarantaine de chaque personne infectée. Les draps et les aires communes sont lavés plus régulièrement1.
Observatoire européen des prisons “conditions de détention en Pologne”, 2013. ↩
Les autorités ne semblent pas véritablement impliquées dans la prévention du VIH/sida. Elles pourraient, par exemple, augmenter le nombre de préservatifs mis à la disposition des personnes détenues. Les personnes détenues ont une connaissance insuffisante de la maladie et des causes de l’infection. Un détenu infecté par le VIH témoigne, en 2015, qu’il ne reçoit pas de traitement adéquat à son arrivée. Son épouse doit lui apporter les médicaments nécessaires 1.
Les prisonniers atteints du VIH/sida sont autorisés à rester seuls dans leur cellule. Tout le personnel reçoit une formation sur l’information de base sur le VIH/sida, ses causes, la prévention et les traitements possibles. Le dépistage et le traitement des maladies sexuellement transmissibles sont obligatoires.
Le CPT observe que la réduction des risques (par ex. programmes d’échange de seringues) ou les mesures préventives (par ex. approvisionnement en préservatifs) ne sont toujours pas mises en place, au mépris de ses recommandations antérieures 2.
Fondation Helsinki pour les droits de l’homme, “Rapport sur les droits des personnes privées de liberté”, 2017, p.20. ↩
Comité européen pour la prévention de la torture, “Rapport du gouvernement polonais suite à la visite en Pologne de 11 au 22 mai 2017”, 2018, p.38. ↩
Soins psychiques
Plusieurs milliers de détenus souffrant de troubles psychiques sont placés dans des établissements spécialisés, sous la responsabilité du ministère de la Justice.
Il est toutefois possible que certaines personnes atteintes de troubles psychiatriques soient placées dans des unités inadéquates.
Des unités de soins destinées aux personnes atteintes de troubles mentaux ou sexuels non psychotiques, ou dépendantes aux produits sont mises en place dans certains établissements. Les détenus sont envoyés dans ces unités après diagnostic et y restent seulement pour la durée de la thérapie.
Les surveillants et le personnel médical qui travaillent dans des unités spécialisées sont formés à la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiques. Le Commissaire aux droits de l’homme préconise une meilleure formation de ces professionnels. Les détenus atteints de troubles psychiques sont parfois suivis par des médecins non spécialistes en psychiatrie.
Les personnes détenues à la prison de Varsovie-Mokotów restent enfermées 12 heures en moyenne. CPT recommande de ne pas dépasser six heures.
Selon le règlement intérieur de l’administration pénitentiaire, chaque tuteur est responsable de 60 détenus ou 40 prévenus. Chaque psychologue a la charge de 200 personnes détenues1.
Le Mécanisme national de prévention adresse, en 2016, une motion générale au directeur général de l’administration pénitentiaire. Il indique que la norme adoptée pour la prise en charge psychologique des personnes incarcérées ne correspond pas aux besoins. Les chiffres du MNP montrent qu’en pratique, chaque psychologue prend en charge plus de 200 personnes détenues.
Central Council of Penitentiary Services, “Ordonnance of the Prison Service General Director 19/16”, 14 avril 2016 (en polonais). ↩
Les personnes dépendantes aux produits bénéficient de sept programmes spécifiques. La méthadone est le traitement le plus courant. Ces programmes exigent des visites quotidiennes à l’infirmerie et les détenus sont souvent incapables de travailler. Il existe également des campagnes de sensibilisation pour lutter contre la dépendance aux produits et réduire la consommation de tabac.
On compte 31 unités dédiées aux personnes atteintes de troubles liés à l’alcool et 15 pour les personnes atteintes de troubles liés aux drogues. Les détenus sont surveillés pendant une période de trois à six mois. Ils participent à des réunions où ils apprennent à lutter contre les mécanismes de la dépendance et développent leur motivation à rester abstinents.
Des programmes de méthadone sont disponibles dans tous les établissements visités par le CPT en 2017.
La qualité des soins psychiatriques est considérée comme insuffisante. Le CPT note qu’aucune activité n’est proposée, en particulier dans la prison de Varsovie-Mokotów.
Le soutien psychologique aux détenus est mis à mal par le manque de psychologues. Il faudrait compter, selon le Commissaire aux droits de l’homme un psychologue à temps plein pour 200 personnes détenues. Certains psychologues prennent en charge jusqu’à 277 patients. Les budgets limités et les congés maladie de longue durée des psychologues aggravent la situation 1
Commissaire aux droits de l’homme “Rapport annuel 2016”, 2017, pp. 30-48. ↩