Portugal
Capitale — Lisbonne
Dernières mises à jour
Le pays a été condamné par une juridiction internationale en raison de sa surpopulation carcérale
oui
La Cour européenne des droits de l’Homme condamne le pays, en 2020, en raison des conditions de détention observées à la prison de Porto. L’arrêt Badulescu précise les motifs de la condamnation : “surpopulation carcérale, manque d’hygiène et de chauffage ainsi que l’insalubrité des lieux“. Le plaignant, incarcéré à Porto, disposait de moins de trois mètres carrés d’espace personnel. Il aurait ainsi “traversé une épreuve d’une intensité qui excède le niveau inévitable de souffrance inhérent à la détention“ au regard de sa longue durée d’incarcération.
Certains requérants se plaignent, ces dernières années, sur le fondement de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme (interdiction de la torture), des conditions matérielles de leur détention1. Des accords ont été conclus dans toutes ces dernières affaires. Le gouvernement portugais a versé des indemnités aux requérants (entre 4 500 et 14 000 euros).
Voir par exemple affaires Bokor c. Portugal, Dragan c. Portugal, Butuc c. Portugal, Dumitru c. Portugal et Patenaude c. Portugal ↩
-
La Cour européenne des droits de l’homme condamne de nouveau le Portugal pour ses conditions de détention jugées “insatisfaisantes” (Cunha Casca c. Portugal, 06/07/2023). La Cour fonde sa décision sur les articles 3 et 13 de la Convention européenne des droits de l’homme, concernant respectivement l’interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants et le droit à un recours effectif devant les juridictions nationales. Elle évoque la surpopulation carcérale, la mauvaise qualité de la nourriture, le manque ou les quantités insuffisantes de nourriture, les températures inappropriées, l’absence d’air frais et le manque d’intimité.
Nombre de personnels de santé (ETP)
249
-
L’Organisation mondiale de la santé publie, le 15 février 2023, un rapport sur les services de santé dans les prisons européennes. Ce rapport est fondé sur les données des ministères responsables de la santé en prison. Il indique qu’en 2021, le Portugal ne compte que 33 médecins pour 49 prisons. Ce chiffre représente un ratio de 2,9 médecins pour 1 000 personnes détenues, contre 5,3 pour 1 000 dans la population générale. Ce même rapport indique que 318 infirmiers sont affectés, en 2021, au système pénitentiaire national, ce qui représente un ratio de 27,9 infirmiers pour 1 000 personnes détenues contre 7,1 pour 1 000 dans la population générale. 19 psychiatres sont affectés en 2019, soit un ratio de 1,7 psychiatres pour 1 000 personnes détenues contre 0,1 pour 1 000 dans la population générale.
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
Les personnes détenues ont accès à des activités sportives et socioculturelles. Des organismes extérieurs à but éducatif, culturel, artistique ou sportif organisent les activités socioculturelles en prison.
-
La Commission des droits de l’homme du barreau portugais déplore le manque d’activités pour occuper le temps libre des personnes détenues.
Nombre et pourcentage de personnes détenues inscrites en formation académique
Le nombre de personnes détenues inscrites en formation académique diminue de 37,3 % entre décembre 2019 (3 680)1 et décembre 2021 (2 306).
-
L’établissement pénitentiaire de Funchal permet aux personnes détenues de poursuivre leurs études. Environ 60 % de sa population carcérale suit une formation académique, avec un taux de réussite scolaire moyen d’environ 50 %.
Les cellules/dortoirs sont équipés d'un éclairage électrique
oui
-
La Commission des droits de l’homme du barreau portugais (CDHOA) indique dans son rapport que, dans l’établissement pénitentiaire de Lisbonne, une aile reste dans l’obscurité. Elle ne dispose pas d’ampoules. Les personnes détenues les retireraient ou casseraient.
Un organe de contrôle s’est prononcé sur la surpopulation carcérale
Le pays est condamné par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), en 2019 et 2020, en raison de la surpopulation carcérale, du partage des cellules et des structures carcérales déficientes.
Le MNP et l’Ombudsman se prononcent régulièrement sur la surpopulation des établissements concernés. Le constat d’une surpopulation carcérale apparaît systématiquement dans les rapports du MNP. Les rapports du CPT signalent également cette surpopulation.
-
La Commission des droits de l’homme du barreau portugais (CDHOA), publie, le 5 janvier 2023, un rapport après avoir visité en 2022 huit établissements pénitentiaires (Lisbonne, Porto, Odemira, Ponta Delgada, Faro, Funchal, Caxias et Tyres). Ce rapport indique que “la surpopulation est généralisée” en raison du nombre élevé de personnes en détention provisoire.
Les personnes détenues prennent leurs repas
dans un local collectif
Le directeur de l’établissement détermine, en cas d’absence de réfectoire, le lieu des repas.
Les personnes détenues placées en cellule disciplinaire y prennent leur repas.
-
La prison de Lisbonne dispose de huit cafétérias pour les personnes détenues. L’une d’entre elles est fermée car le plafond risque de s’effondrer. Environ 130 personnes détenues doivent manger dans leurs cellules.
Des formations professionnelles sont dispensées
oui
L’offre de formation professionnelle varie d’un établissement à l’autre. Les formations professionnelles sont élaborées selon les besoins et les ressources de chaque établissement. Une priorité est donnée à la formation des jeunes détenus (article 40 du Code de l’exécution des peines).
Par exemple, la prison de Viseu propose diverses formations professionnelles à courte terme en raison de la courte durée d’incarcération de la plupart des personnes détenues. Ces programmes comprennent les travaux sur voirie, l’entretien des bâtiments et l’exploitation agricole. Au total, 36 métiers sont proposés, tels que le ménage, l’entretien et l’organisation des espaces communs, l’agriculture, la métallurgie, la menuiserie, et les travaux de rénovation de la prison.
-
L’établissement pénitentiaire de Caxias dispose d’un atelier de poterie. Cet atelier peut employer et former quatre à six personnes détenues dans le but de développer leurs compétences professionnelles et sociales.