Royaume-Uni: Angleterre et Pays de Galles
Capitale — Londres
Population du pays
Taux d'incarcération (pour 100 000 habi…
Nature du régime
Indice de développement humain
Taux d'homicide (pour 100 000 habitants)
Ministère(s) en charge de l'administrat…
Nombre de personnes incarcérées
i01/2019Durée moyenne de détention (en mois)
20,2La durée moyenne…
i2018Taux d'occupation
Nombre d'établissements
i12/2018Un MNP est créé
ouien mars 2009
Femmes incarcérées
i01/2019Mineurs incarcérés
Pourcentage de personnes en détention p…
i12/2018/ ministère de la Justice, "Offender Management Statistics Bulletin, England and Wales", p. 2.La peine de mort est abolie
ouidepuis 1998
Vue d'ensemble
Population carcérale
Taux d'incarcération (pour 100 000 habitants)
139
Les autorités publient des données chiffrées sur la population carcérale
chaque semaine
L’administration pénitentiaire dispose d’un système de recensement informatique
Nombre de personnes incarcérées
82 384
Évolution du nombre de personnes incarcérées
diminution de 2,56 %
par rapport à l’année précédente
Nombre de personnes exécutant une peine non privative de liberté
119 334
119 334 personnes de plus de 18 ans sont, en 2017, en liberté surveillée. 59 % d’entre elles le sont au titre d’un Community Order, 41 % au titre d’un Suspended Sentence Order (suspension conditionnelle de la peine). Les hommes représentent 85 % des infracteurs en liberté surveillée. Ces peines non-privatives de liberté sont prononcées essentiellement à l’encontre d’hommes et femmes âgés de 30 à 39 ans (32 % des femmes et 28 % des hommes).1
ministère de la Justice, statistiques officielles annuelles 2017-2018, “Her Majesty’s Prison and Probation Service Offender Equalities Annual Report 2017/2018“, novembre 2018, pp. 57-58 (en anglais). ↩
Nombre d'entrées
83 917
Nombre de sorties
71 495
Durée moyenne de détention (en mois)
20,2
La durée moyenne de détention est de 17,1 mois, en comptant la “population non-criminelle” 1 (820 prisonniers au 31 décembre 2018).
Le ministère de la Justice définit le “prisonnier non-criminel” (non-criminal prisoner) ou civil prisoner, comme une personne emprisonnée pour une infraction non-criminelle, comme le non-paiement d’une taxe immobilière ou l’outrage au tribunal. ↩
Taux d'occupation
110 %
68 établissements pénitentiaires sont, en octobre 2018, surpeuplés, selon le ministère de la Justice. La Howard League propose un outil en ligne qui présente les prisons les plus surpeuplées d’Angleterre et du Pays de Galles. Il est mis à jour chaque semaine.
La répartition des personnes détenues en fonction de la durée de leur peine est, au 31 décembre 2017, la suivante 1:
- moins d’un mois : 218 (0,3 %)
- de un à trois mois : 1 076 (1,4 %)
- de trois à six mois : 2 568 (3,4 %)
- de six mois à un an : 2 590 (3,5 %)
- de un à trois ans : 14 166 (18,9 %)
- de trois à cinq ans : 9 200 (12,3 %)
- de cinq à dix ans : 14 774 (19,8 %)
- de 10 à 20 ans : 7 927 (10,6 %)
- 20 ans et plus : 713 (1 %)
- prison à vie : 7 247 (9,7 %)
- autre : 13 567 (18,1 %)
Conseil de l’Europe, “Statistiques pénales annuelles. Space I – Prison Populations. Rapport 2018”, 2019, pp. 47-49 (en anglais). ↩
La surpopulation se concentre dans certaines catégories d'établissements
oui
La surpopulation se concentre dans les prisons locales et de catégorie C, où se trouvent la plupart des personnes détenues. Certains établissements pour femmes la connaissent également (augmentation du nombre des femmes détenues et fermeture de la prison d’Holloway en juillet 2016).
-
Trois établissements pour hommes sur cinq sont surpeuplés en Angleterre et au Pays de Galles. Plus de 18 000 détenus sont enfermés dans des cellules suroccupées.
Les prisons surpeuplées enregistrent habituellement des taux de violence élevés. Une notification d’urgence1 est délivrée à l’encontre de cinq établissements situés en Angleterre et au Pays de Galles. Des incidents violents surviennent régulièrement dans les prisons de Wandsworth et de Birmingham, parmi les plus surpeuplées.La notification d’urgence contraint le ministre à prendre des mesures immédiates pour améliorer les conditions de détention et pour réduire la violence. ↩
La population carcérale augmente depuis une trentaine d’années. Elle passe notamment de 64 602 détenus en 2000 à 82 773 en 2018 avec un pic à 86 634 en 2012. Nicola Padfield donne deux raisons à cette augmentation : les peines prononcées sont plus sévères ; les possibilités d’aménagements de peine sont réduites.1
Nicola Padfield & Nancy Loucks, “Le système pénitentiaire anglais et gallois”, in J. Céré and C. E. Japiassú (éds.), Les systèmes pénitentiaires dans le monde, 2018, pp. 27-44. ↩
Organisation
Ministère(s) en charge de l'administration pénitentiaire
ministère de la Justice
Budget de l'administration pénitentiaire
5 700 000 000
dollars - 4,4 milliards £
Pourcentage du budget du/des ministère(s) dédié(s) à l'administration pénitentiaire
57 %
L’administration délègue à des prestataires privés tout ou partie de la gestion des établissements
oui
L’administration délègue en totalité à des prestataires privés la gestion de quatorze établissements anglais. Les opérateurs sont au nombre de trois :
- G4S, cinq établissements
- Serco, cinq établissements
- Sodexo, quatre établissements.
La prison de Parc (Bridgend) est la seule en gestion privée au Pays de Galles.
-
La prison de Birmingham, sous contrat avec G4S, repasse, en février 2019, sous le contrôle de l’administration publique. Cette décision est prise suite aux déclarations, en août 2018, de l’Inspecteur en chef des établissements pénitentiaires, relatives à la dégradation des conditions de détention.
L’administration pénitentiaire britannique (Her Majesty’s Prison and Probation Service, HMPPS) est placée sous l’autorité du ministère de la Justice. Elle est en charge de la gestion et du bon fonctionnement des services pénitentiaires et de probation des établissements publics et privés. Elle remplace, au 1er avril 2017, le National Offender Management Service (NOMS). L’application des peines relève de l’administration pénitentiaire et de ses partenaires. Le Youth Custody Service, rattaché à l’administration pénitentiaire, est en charge de l’application des peines pour les mineurs.1
ministère de la Justice, statistiques de l’administration pénitentiaire : Her Majesty’s Prison and Probation Service (HMPPS) Workforce Statistics Bulletin, as at 31 December 2018, p. 2 (en anglais). ↩
Les régimes de détention mis en œuvre s’organisent en catégories. Ils tiennent compte du genre, de l’âge et de la dangerosité présumée de la personne. L’administration définit chacune de ces catégories.
Pour les hommes :
- catégorie A : mesures de sécurité très élevées. Ce régime s’applique aux détenus dont l’évasion représenterait un grave danger pour la population, la police ou la sécurité de l’État. Ce risque est évalué sur trois niveaux : normal, élevé et exceptionnel. La catégorie A se subdivise en trois groupes : potentiel, provisoire et confirmé.
- catégorie B : mesures de sécurité élevées visant à rendre l’évasion très difficile.
- catégorie C : mesures de sécurité modérées pour les détenus non susceptibles d’être placés en milieu ouvert, sans vélléité d’évasion.
- catégorie D : mesures de sécurité minimales pour les détenus susceptibles d’être placés en milieu ouvert, sans vélléité d’évasion.
Pour les femmes, les mineurs et les jeunes adultes :
- catégorie A : mesures de sécurité très élevées. Ce régime s’applique aux détenu-es dont l’évasion représenterait un grave danger pour la population, la police ou la sécurité de l’État. Les femmes sont très rarement placées dans cette catégorie.
- Restricted Status : mesures de sécurité élevées. Ce régime s’applique à toute femme, tout mineur ou tout jeune adulte, condamné-e ou prévenu-e, dont l’évasion représenterait un risque non négligeable pour la population
- Closed Conditions : mesures de sécurité modérées. Ce régime s’applique aux détenu-es placé-es en milieu fermé n’appelant pas de strictes mesures sécuritaires.
- Open conditions : mesures de sécurité minimales pour des détenu-es placé-es en milieu ouvert.1
Gabrielle Garton Grimwood, Categorisation of prisoners in the UK (“classification des prisonniers au Royaume-Uni”), House of Commons Library - Briefing paper, 29 décembre 2015 (en anglais). ↩
Parc immobilier
Hommes, femmes et jeunes détenus sont, en Angleterre et au Pays de Galles, incarcérés dans des unités différentes. Les principales catégories d’établissements pour hommes sont au nombre de quatre :
- les Trainer prisons : elles regroupent des prisonniers de catégorie B et C (la majorité). Ces établissements proposent un accès facilité à la formation professionnelle et aux activités. Les Trainer prisons de catégorie C sont au nombre de 43 et celles de catégorie B au nombre de 8. Les Trainer prisons de catégorie C sont parfois des établissements de réinsertion (resettlement prisons). Elles regroupent des prisonniers condamnés à des peines d’une à quatre années. Les détenus sont accompagnés, durant les trois derniers mois, par un personnel en charge de la préparation à la sortie (resttlement providers).
- les prisons locales : elles hébergent les prévenus, des condamnés à de courtes peines et des personnes en attente de transfert vers un autre établissement. Les prisons locales sont au nombre de 29.
- les établissements ouverts : ils hébergent les prisonniers de catégorie D (à faible risque). Certains d’entre eux sont en fin de peine. Ils en ont effectué la majeure partie dans des établissements plus sécurisés. Ces établissements ouverts sont au nombre de dix.
- les établissements de haute sécurité, au nombre de huit, sont de deux types :
- les Core locals regroupent les mêmes catégories de détenus que celles des prisons locales sous un régime sécuritaire plus strict.
- les Dispersals regroupent des détenus de catégorie A (à haut risque). L’objectif est de disperser les prisonniers considérés comme les plus dangereux sur l’ensemble du territoire.
Les établissements pour femmes en Angleterre et Pays de Galles sont au nombre de douze. Deux d’entre eux, Askham Grange et East Sutton Park, sont des établissements ouverts.
Les mineurs et les jeunes adultes sont regroupés dans trois types d’établissements :
- les établissements pour jeunes délinquants (Young Offender Institutions, YOI)
- les centres de formation fermés (Secure Training Centres, STC)
- les centres d’accueil fermés pour enfants (Secure Children’s Homes, SCH).1
Se référer à la rubrique Mineurs pour plus d’information.
House of Commons Library, Briefing paper : The prison estate (“note sur le parc pénitentiaire”), décembre 2018. ↩
Nombre d'établissements
118
Capacité d'accueil des établissements
74 613
Mesurée au moyen de la Certified National Accomodation1
La Certified National Accomodation (CNA), ou capacité d’accueil sans surpopulation, est un outil de mesure interne à l’administration pénitentiaire. Pour plus de détails, se référer à la circulaire PSI 17/2012. ↩
Évolution de la capacité d'accueil des établissements
diminution de 1,2 %
La capacité d’accueil des établissements était, au 31 décembre 2017, de 75 545 places.
La taille des établissements varie de manière significative. Le plus petit, East Sutton Park, dispose de 101 places. Il regroupe une unité ouverte pour femmes et une unité pour jeunes délinquants. Le plus grand, Parc à Bridgend (Pays de Galles), dispose de 1 699 places. Il est géré par le groupe privé G4S. Il regroupe une unité de catégorie B pour hommes et une unité pour jeunes délinquants.1
ministère de la Justice, “Prison population figures 2018 - chiffres sur la population pénale 2018”, 2019 (en anglais). ↩
Les établissements pénitentiaires sont desservis par les transports en commun
-
- Un tiers environ du parc pénitentiaire est construit à l’ère victorienne (deuxième moitié du XIXe siècle). Ces établissements se situent en centre-ville. Il s’agit pour la plupart de prisons locales.
- Près du tiers du parc pénitentiaire est composé de bâtiments construits au milieu du XXe siècle (années 1940 à 1970). Il s’agit souvent d’anciennes bases militaires ou de camps d’internement utilisés durant (ou après) la Seconde Guerre mondiale. Ils se trouvent à l’extérieur des villes.
- Les établissements bâtis à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, environ le tiers restant, sont généralement situés à l’extérieur des villes.1
House of Commons Library, “Briefing paper : The prison estate (note sur le parc pénitentiaire), décembre 2018. ↩
Personnels
Nombre de postes de surveillants (ETP)
22 722
Les statistiques de l’administration pénitentiaire ne prennent en compte que les agents publics. Les personnels de surveillance relevant des opérateurs privés en sont exclus.1
ministère de la Justice, guide des statistiques sur la main-d’oeuvre de l’administration pénitentiaire, 2017, p. 7 (en anglais). ↩
Ratio surveillants / détenus
1 : 4
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
Le syndicat majoritaire au Royaume-Uni est le Professional Trades Union for Prison, Correctional & Secure Psychiatric Workers (POA). Il représente les personnels pénitentiaires en tenue (uniformed staff, tels que définis par la circulaire PSO 8805) et les personnels psychiatriques.
Les surveillants pénitentiaires suivent une formation de douze semaines. Dix d’entre elles sont consacrées à la formation initiale (Prison Officer Entry Level Training, POELT).
Cette formation inclut :
- la prise en charge des personnes détenues (premiers secours, nourriture, hygiène, santé et sécurité, règlements, etc.)
- les procédures de fouille et de sécurité
- les techniques de désescalade (gestion des conflits).
La première et la dernière semaine de formation s’effectuent en établissement pénitentiaire. La formation se prolonge, après la prise de poste, pendant l’année qui suit. Les personnes affectées en établissement de haute sécurité effectuent parfois une formation spécifique de deux semaines.
La rémunération des agents pénitentiaires est de 22 000 à 30 000 £ par an pour 39 heures hebdomadaires. Elle tient compte du coût de la vie du lieu d’exercice. Le salaire minimum national (National Living Wage) est d’environ 15 880 £.
Le personnel dispose de :
- 25 jours de congés annuels (portés à 30 après 10 années de service)
- congés payés les jours fériés et d’un jour de congé supplémentaire
- la retraite de la fonction publique (jusqu’à 20 % de leur salaire)
- chèques-service pour la garde de leurs enfants
- programme Cycle to Work (vélo et équipement pour se rendre sur le lieu de travail)
- prêts pour voyager…1
Site Internet de l’administration pénitentiaire, Prison officer - Rewards and benefits (avantages pour les agents pénitentiaires) ↩