Contributeur(s)Esther Pascual - ICAM | Monica Aranda - OSPDH

Le système pénitentiaire

L’Espagne compte 68 établissements pénitentiaires, dont sept à Madrid, et la Catalogne 14.
Les prévenus et les condamnés sont détenus dans les mêmes établissements, dans des quartiers différents. 59 464 cellules sont disponibles (47 601 en Espagne et 11 863 en Catalogne), ce qui représente 66 210 places, un grand nombre d’entre elles pouvant accueillir deux personnes.

Plus de 2 700 cellules sont vides dans tout le pays, faute de budget pour embaucher du personnel. La prison d’Archidona (Malaga), dans laquelle 117 millions d’euros ont été investis, a été terminée en 2013 et est équipée de 1 008 cellules. Les restrictions budgétaires empêchent de recruter les 500 fonctionnaires nécessaires à son fonctionnement. Le Secrétariat général des institutions pénitentiaires dépense 3.7 millions d’euros par an pour en assurer la surveillance.

Le complexe pénitentiaire de Loma Mendizabal (Ceuta) est dans la même situation. Le centre d’insertion sociale d’Almeria et les unités maternelles d’Alicante et de Tenerife attendent d’être mises en service. D’autres prisons ont été partiellement ouvertes ; 26 unités au total ne sont pas encore opérationnelles. En novembre, 200 prisonniers sont transférés vers la prison Mas d’Enric (Catalogne) qui avait été fermée pendant 4 ans.

Les services de sécurité de périmètre des prisons ont été progressivement privatisés. Le projet pilote initié en 2013 et qui concernait 21 établissements a été étendu aux prisons restantes en octobre 2014. Le budget alloué à ce projet est de 48 millions d’euros. L’ACAIP critique vivement cette initiative qu’il juge coûteuse et inutile : ce que peut faire un garde, un surveillant le fait. Le syndicat dénonce les liens du Parti Populaire (PP) avec des entreprises de sécurité[^1].

[^1]:“Vigilantes privados en las cárceles por 48 millones de euros” en El Mundo, 20/02/2015

L’Administration pénitentiaire espagnole est divisée en différents sous-secrétariats qui gèrent les aspects techniques et humains. En 2014, le sous-secrétariat général des Ressources humaines comptait 24 562 employés.

Pour l’ ACAIP, le manque de personnel est l’un des problèmes les plus importants. Entre 2011 et 2015, 1 429 postes au total sont restés vacants. 85 % des établissements ne disposent pas d’assez de surveillants, d’infirmiers, d’administrateurs et de techniciens. Selon l’ACAIP, il faudrait embaucher 3 647 personnes pour couvrir les besoins immédiats1.

Dans son rapport de 2015, l’ACAIP exprime ses préoccupations quant au vieillissement du personnel : 79 % du personnel avait moins de 40 ans en 1995, alors qu’en 2015 c’est moins de 21 %, et 40.9 % du personnel a plus de 50 ans. Un grand nombre de fonctionnaires va prochainement prendre sa retraite. Par ailleurs, les congés maladie sont fréquents et les conditions de travail sont invoquées. L’ACAIP considère les fonctionnaires pénitentiaires comme un groupe particulièrement vulnérable face à la menace terroriste. Les centres sont de plus en plus éloignés des agglomérations urbaines, ce qui allonge la durée des trajets pour arriver sur le lieu de travail.

La Société espagnole de santé pénitentiaire (SRSP) considère que les soins dispensés dans les prisons sont élémentaires : 99 % des médecins sont des généralistes.
Chaque établissement dispose d’une équipe de santé qui assure les consultations, effectue les diagnostics et prescrit les médicaments. Un de ces employés doit être présent 24 heures sur 24 pour traiter les urgences.

Ratio nombre de surveillants/nombre de détenus

0,4

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sans Catalogne - SPIG