Contributeur(s)Observatoire ivoirien des droits de l'homme / Frédéric Le Marcis / Prison Insider

Conditions matérielles

L’encellulement est individuel

non

L’encellulement est collectif. La situation est très variable d’une prison à l’autre et au sein d’une même prison, selon la façon dont l’espace est exploité. Les cellules peuvent accueillir deux personnes dans 9 m² et jusqu’à 60, dans des dortoirs. Par exemple, les cellules de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) accueillent, dans les bâtiments principaux, 10 à 70 personnes.

Les personnes détenues disposent

  • d’un matelas au sol
  • dorment à même le sol

Les cellules sont dépourvues de mobilier. Les femmes disposent d’un matelas chacune et les hommes d’une natte. Les prisonniers dorment sur des banquettes en bois ou en ciment. Certains prisonniers réussissent à acquérir un matelas ou une natte. Des lits se trouvent parfois dans les cellules réservées aux détenus privilégiés

Toutes les personnes détenues disposent d’une literie

non

Les cellules ne disposent souvent pas de fenêtres.

Les personnes détenues peuvent fumer

en cellule/ dortoir

La maison d’arrêt et de correction de Grand Bassam possède 14 dortoirs. Deux sont équipés de sanitaires. Des cellules collectives accueillent six à huit personnes

La qualité des cellules dépend du statut du détenu. Les détenus les plus riches occupent le quartier dit “des assimilés”[^assimilés toujours], plus confortable. Il comprend notamment une douche et des toilettes individuelles. Les détenus peuvent meubler ou équiper leur cellule.

Les personnes détenues peuvent changer de cellule en s’acquittant d’une taxe, appelée “baygon”. Elle est de 300 francs CFA (0.46 €) hebdomadaire, destinés aux frais communs et à l’entretien. Elle rémunère le “valet” qui se charge des travaux d’entretien de la cellule.

[^assimilés toujours]: Le terme “assimilé” est un héritage colonial. Il désigne les prisonniers assimilés aux civils européens. Il s’agit de fonctionnaires, de cadres du privé ou d’hommes politiques.

Les personnes détenues ont accès à un point d’eau

à l’extérieur de la cellule/ dortoir

Les cellules ne sont pas équipées d’un point d’eau. Il n’y a pas de robinetterie dans les toilettes.

Type de toilettes

  • latrines
  • seaux hygiéniques

La grande majorité des prisons, hormis la MACA, sont dépourvues de latrines. Les détenus font leurs besoins dans des pots qu’ils doivent garder dans leur cellule la nuit.

Les toilettes sont propres, appropriées et accessibles

non

Les toilettes ne disposent pas de porte et n’offrent aucune intimité.

L’administration pénitentiaire fournit, sans frais, des produits d’hygiène

oui

Des produits d’hygiène sont distribués par l’administration, mais dans de très faibles quantités. Les savons fournis par le Comité international de la Croix-Rouge sont récupérés par les gardiens puis revendus aux personnes détenues.

L’administration pénitentiaire fournit, sans frais, des produits d’entretien

non

La literie est renouvelée

pas de literie fournie

Les proches doivent fournir les tenues vestimentaires, les draps et les serviettes.

L’administration ne fournit pas aux personnes détenues les vêtements nécessaires.

Les détenus sont chargés du nettoyage des aires collectives.

Les cellules sont délabrées et surpeuplées, à l’exception de celles des assimilés. L’absence d’eau courante, l’entassement des effets personnels et la surpopulation dans les cellules entretiennent une odeur nauséabonde constante. Le manque de lits et de matelas oblige certaines détenues à dormir par terre sur des pagnes.

L’eau potable est accessible, sans frais, partout où résident les personnes détenues

non

Les détenus n’ont pas accès à l’eau potable dans leur cellule, ils doivent aller la chercher tous les matins dans la cour.

Nombre de repas par jour

1

L’administration doit, en théorie, servir deux repas par jour. En pratique, seul un est distribué.

Coût journalier des repas par personne détenue

-

Le budget alloué à la nourriture varie grandement d’une prison à l’autre.

La restauration relève

de l’administration

Deux gardes pénitentiaires et plusieurs détenus sont chargés de la cuisine. Les premiers font le menu, organisent la distribution de la nourriture et tiennent le registre permanent de cuisine.

Les communautés religieuses apportent un soutien matériel important aux prisonniers, en particulier les groupes musulmans, catholiques et protestants. Les personnes participant au culte peuvent obtenir du pain ou des boîtes de sardines en conserve.

Des régimes alimentaires spécifiques sont proposés

oui

Les pratiques religieuses et certains besoins médicaux sont pris en compte dans la distribution de nourriture.

Les personnes détenues peuvent acheter des produits alimentaires

oui

Les personnes détenues peuvent disposer d’un réfrigérateur

non

Les personnes détenues ont le droit de cuisiner en cellule ou dans un local dédié

oui

Les personnes détenues sont autorisées à recevoir des colis alimentaires

oui

Les personnes détenues peuvent en recevoir des proches ou communautés religieuses.

Une partie des aliments consommés est produite par l’établissement

dans quelques établissements

Des potagers domestiques se développent dans certains établissements.

L’ONG Prisonniers sans frontières développe, grâce à un financement de l’Union européenne, le maraîchage au profit de l’alimentation des personnes détenues. Les produits cultivés échappent souvent, en pratique, aux prisonniers.