Royaume-Uni: Angleterre et Pays de Galles
Capitale — Londres
Dernières mises à jour
Évolution de la capacité d'accueil des établissements
diminution de 1,2 %
La capacité d’accueil des établissements était, au 31 décembre 2017, de 75 545 places.
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Une ‘méga-prison’ à Full Sutton est en phase finale de construction. Le futur établissement fait l’objet de critiques. Plus de 50 lettres de reproches sont adressées au constructeur. Les opposants considèrent que la construction est incompatible avec le système d’évacuation des eaux usées, crée une pollution visuelle et auditive excessive. Les riverains s’inquiètent des répercussions sur la réputation de leur ville ainsi que leur sécurité.
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La prison de Morton Hall rouvrira début décembre. Les locaux, auparavant utilisés par les services de l’immigration, deviennent un établissement pour hommes de nationalité étrangère. Il s’agira de la troisième prison de ce type.
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Quatre prisons dites “vertes” sont en construction au Royaume-Uni. Elles sont construites avec des matériaux recyclés et équipées de technologies visant à réduire leur impact écologique. Les espaces verts sont présentés comme un élément clé des projets de construction : “Nos données montrent les avantages clairs et démontrables de la présence d’espaces verts pour les détenus de toutes catégories de prison“.
Andrew Neilson, le directeur de campagne de la Howard League for Penal Reform déclare : “Chacun devrait faire sa part pour protéger le monde dans lequel nous vivons, mais il serait bien meilleur pour l’environnement que les prisons ne soient pas construites du tout”. Il considère que ces nouvelles prisons écologiques sont “une nouvelle pirouette du ministère de la Justice”. -
Les entreprises ISG, Kier, Laing O’Rourke et Wates vont s’associer sous le nom de “Alliance 4 New Prisons” pour construire quatre prisons. Le projet est à l’initiative du ministère de la Justice. Il bénéficie d’un budget de quatre milliards de livres sterling (5,53 milliards de dollars). Chaque prison devrait accueillir entre 1 400 et 1 800 détenus. L’objectif est d’augmenter la capacité du parc pénitentiaire de 18 000 places.
Des politiques de prévention du suicide sont mises en œuvre
oui
La prévention du suicide est obligatoire dans tous les établissements. Elle prend la forme d’une procédure nommée “Évaluation, prise en charge en détention et travail d’équipe” (Assessment, Care in Custody and Teamwork, ACCT).1
La Howard League, dans son rapport de 2016 sur la prévention du suicide en prison, souligne que “ces procédures dépendent des bonnes relations entre le personnel et les prisonniers, et de l’efficacité de la communication entre membres du personnel”. Ce rapport insiste également : “l’administration pénitentiaire ne doit pas compter sur l’ACCT pour signaler et soutenir tous les prisonniers présentant un risque suicidaire. Sur les 89 prisonniers qui se sont donnés la mort en 2015, moins de la moitié (35) faisaient l’objet d’un suivi ACCT au moment du passage à l’acte”.2
ministère de la Justice, circulaire PSI 64/2011 sur les mesures de protection en détention, p. 26 (en anglais) ↩
Howard League, Preventing prison suicide, (“Prévention du suicide en prison”), 2016. ↩
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Le nombre d’actes d’automutilation augmente de 47 %, entre avril et juin, chez les femmes détenues. L’augmentation est de 20 %, sur la même période, pour les mineurs détenus. Cette hausse est de 8 % chez les hommes. Ce phénomène serait lié à un régime de détention de plus en plus sévère, appliqué pour réduire les risques de transmission de la Covid-19. Des observateurs s’étaient inquiétés des conséquences de telles mesures et “effets dévastateurs“ sur la santé mentale des personnes détenues. Le gouvernement annonce qu’un effort supplémentaire est effectué. Il indique que près de 25 000 professionnels reçoivent une formation sur la prévention du suicide et l’automutilation.
Nombre de personnes incarcérées
83 329
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L’Angleterre et le Pays de Galles comptent 78 756 personnes détenues, un nombre qui a quadruplé entre 1900 et 2018. Des estimations prévoient 98 700 personnes d’ici 2026.
Nombre et pourcentage de personnes âgées
- 60-70 ans : 3 299
- 70 ans et plus : 1 733
La population carcérale âgée augmente en nombre et proportion. Le nombre des détenus de plus de 60 ans devrait augmenter, entre 2018 et 2022, de 12 % et celui des plus de 70 ans de 19 %. Cette augmentation résulte de l’incarcération croissante de personnes âgées (50 ans et plus) et de l’allongement des peines prononcées.1
Comité Justice de la Chambre des communes, “Ageing prison population“, juillet 2020 (en anglais). ↩
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La prison de Risley compte, en septembre, 77 personnes âgées de 60 ans ou plus. Cela représente 8,2 % de la population de l’établissement. Il s’agit de la proportion la plus haute enregistrée depuis 2015. Le nombre important de personnes âgées en détention influe sur le nombre de décès. Caroline Abrahams, directrice d’Age UK, explique : “Notre population vieillit. Cela se reflète inévitablement sur le nombre de personnes vivant et mourant en détention.“
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Le nombre de détenus âgés de plus de 60 ans triple au cours des deux dernières décennies. Le nombre de décès de cause naturelle augmente, en dix ans, de 77 %. Ce nombre est, sur la période 2019-2020, de 218. Parmi ceux-ci, 22 sont attribués au Covid-19.
Les personnes détenues peuvent fumer
nulle part
Tous les établissements sont, depuis janvier 2019, non-fumeurs. La cigarette électronique est autorisée.1
ministère de la Justice, Smoke Free Policy Framework (Cadre pour la politique de lutte contre le tabac) ↩
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L’interdiction de fumer est effective, depuis 2017, dans les prisons anglaises et galloises. Deux chercheurs étudient les conséquences d’une telle interdiction. L’objectif de purification de l’air est atteint et aucune émeute n’a eu lieu, alors que le redoutaient les autorités. Un marché illégal se développe et entraîne, en revanche, des conséquences importantes : le prix des cigarettes passe de 10 à 500 livres et les drogues, auparavant “coupées” au tabac, sont consommées pures. Il en résulte des endettements et des consommations plus aigües.
Les téléphones sont situés
- sur les coursives
- en cellule
Des téléphones sont désormais présents dans les cellules de certains établissements. Le coût des communications est moindre. Les liens familiaux en sont facilités.1
Le gouvernement britannique annonce, en 2018, un plan de sept millions de livres (près de huit millions d’euros) destiné à étendre la pose de téléphones en cellule. Ce plan prévoit aussi l’installation de kiosques numériques destinés à formuler les demandes de visite et autres tâches similaires.
Prison Reform Trust, Bromley Briefings Prison Factfile, automne 2018, p. 54. ↩
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Le gouvernement indique que toutes les prisons fermées pour femmes sont équipées de téléphones en cellule.
La réception de colis est autorisée
non
Les proches ou membres de la famille des personnes détenues ne sont plus autorisées à leur faire parvenir des objets, par voie postale ou au cours de visites.1 Une autorisation exceptionnelle peut être accordée. Les proches sont tenus, avant d’acheter ou d’envoyer quelque objet que ce soit, d’obtenir l’autorisation du personnel de l’établissement.2
ministère de la Justice, Staying in touch with someone in prison (“Garder le contact avec une personne détenue” (en anglais) ↩
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Les familles et amis de personnes détenues sont autorisés à leur envoyer directement des livres. Le ministère de la Justice réaffirme cette possibilité après de nombreuses plaintes adressées à Inside Time. Des détenus indiquent avoir été notifiés que les livres ne pouvaient être achetés qu’auprès de détaillants agréés. L’administration pénitentiaire écrit à tous les directeurs d’établissement, en juillet, pour leur rappeler cette règle, valable au niveau national.
Les personnes détenues sont autorisées à recevoir la visite de leurs enfants ou de mineurs proches
oui
Les établissements sont tenus de proposer aux enfants des équipements adaptés et des jeux. Des visites particulières sont parfois autorisées dans certains établissements à l’occasion d’événements familiaux.1
ministère de la Justice, circulaire PSI 16/2011 sur les visites et les services aux visiteurs ↩
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L’association Nepacs aide les enfants à garder contact avec leurs parents incarcérés. Les détenus qui restent en lien avec leurs proches seraient 40 % moins susceptibles de récidiver. La prise en compte des besoins de leurs enfants permettrait de briser le cycle de la criminalité dans les familles.
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L’administration pénitentiaire annonce que les enfants de moins de 11 ans seront autorisés, lors des parloirs, à se lever de leur siège et à avoir un contact physique avec la personne à laquelle ils rendent visite. Les personnes appartenant à deux foyers différents peuvent désormais rendre conjointement visite à un détenu. Cela était rendu impossible par la pandémie de Covid-19.
Toutes les personnes détenues disposent d’un droit de visite
La Règle pénitentiaire 35 impose que les personnes condamnées bénéficient, deux fois par mois, d’une visite d’une heure. L’une d’elles au moins doit avoir lieu le week-end. Le chef d’établissement peut suspendre temporairement ce droit lors d’un placement à l’isolement et quand il estime que le comportement de la personne l’exige.1
La personne en détention provisoire peut recevoir “autant de visites qu’elle le souhaite dans les limites et aux conditions que le Secrétaire d’État peut prescrire, soit de manière générale, soit dans un cas particulier” (Règle pénitentiaire 35).
ministère de la Justice, circulaire PSI 16/2011 sur les visites et services aux visiteurs ↩
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Les restrictions liées à l’épidémie de Covid-19 entraîne une suspension des visites. Il en résulte stress et tension chez les prisonniers. L’association Pets as Therapy fait intervenir des chiens dans 24 prisons pour contrebalancer ces effets néfastes. Un détenu témoigne de l’effet positif et indique être aidé à “regarder vers l’avant”.
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Des réseaux de soutien aux familles de détenus affirment que près de 300 000 enfants de prisonniers britanniques ont été “oubliés” pendant la pandémie de Covid-19. Certains détenus n’ont reçu qu’une ou deux visites. Un système d’appel vidéo n’a été pleinement déployé que neuf mois après le début de la pandémie et les appels sont limités à 30 minutes par mois. Jake Richards, avocat, considère que le “défaut de mesures d’atténuation” constitue une atteinte au droit à la vie privée et familiale garanti par la Convention européenne des droits de l’homme.
Les personnes détenues ont accès à des ordinateurs
dans quelques établissements
Les personnes détenues à la prison de Guernesey peuvent disposer ordinateurs en cellule, non connectés à Internet.
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Le ministère de la Justice indique que neuf prisons seront équipées, d’ici à mars 2022, d’ordinateurs ou de tablettes. Les établissements concernés sont les suivants : Lindholme, Ranby, Stoke Heath Garth, The Mount, Swaleside, Erlestoke, Styal, New Hall. Les prisons de Berwyn et Wayland verront également leur matériel technologique renouvelé. Tous les établissements pour jeunes délinquants (Young Offender Institutions – YOI) seront aussi équipés avant le printemps 2022. Des téléphones fixes devraient être installés dans les cellules de 16 autres prisons.
Autorité(s) responsable(s) de l’enseignement et/ou de la formation professionnelle
administration pénitentiaire
Her Majesty’s Prison & Probation Service (HMPPS)
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Le personnel d’enseignement n’est pas satisfait de ses conditions de travail. Sept éducateurs sur dix souhaitent quitter leur poste dans les cinq prochaines années. Ils critiquent le manque de financement, l’absence de possibilités d’évolution de carrière et la manque de soutien de la part de l‘administration pénitentiaire.
Une partie des aliments consommés est produite par l’établissement
oui
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Deux ruches sont données à la prison de Guernesey par l’association des apiculteurs. L’entretien des ruches et le réaménagement des jardins de la prison sont proposés aux personnes détenues. Sept détenus suivent un cours d’apiculture durant huit semaines. Le miel produit est consommé dans la prison, l’excédent est vendu. Les revenus de la vente sont reversés à une organisation favorisant l’apprentissage, le Clip.
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La prison de Dartmoor gagne le prix 2021 du “jardin de prison mieux entretenu d’Angleterre et du Pays de Galles”. Le prix est décerné par l’administration pénitentiaire et la Royal Horticultural Society (RHS). La prison de Dartmoor est partiellement autosuffisante grâce à la production de légumes dans ce jardin. Le Windlesham Trophy, décerné pour la première fois en 1983, est présenté chaque année par la RHS.
Les personnes détenues peuvent acheter des produits alimentaires
L’achat de ces produits se fait auprès de la cantine de l’établissement en remplissant un bon de commande.1
National Offender Management Service et Prison Reform Trust, “Information book for prisoners with a disability (Informations à destination des personnes détenues en situation de handicap)”, p. 20 (en anglais). ↩
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La prison de Parc ne propose plus, depuis 18 mois, de fruits ni de légumes parmi les articles cantinables. Seuls des snacks, des barres chocolatées et des bonbons sont disponibles. Cette situation résulterait, selon l’administration, d’un problème avec le fournisseur. Un détenu indique que cette absence serait en réalité intentionnelle et rapporte un échange avec un agent selon lequel les fruits et légumes seraient interdits pour des raisons de sécurité. L’administration réfute cette affirmation. Elle rappelle que les légumes ne sont pas proposés car aucun équipement n’est présent en détention pour les cuisiner.
L'affectation des personnes transgenres dans un établissement dépend de
leur propre identification
“Toute personne détenue transgenre doit être soutenue, devant le tribunal, dans l’expression du genre auquel elle s’identifie”.1
Cette consigne n’est pas applicable en toute situation. Il est possible de passer outre l’auto-identification de genre en cas de manque de preuves et/ou de risque identifié (si le placement de la personne dans un établissement correspondant à son auto-identification n’est pas sûr). La décision doit être fondée sur des critères clairs. Elle prend en compte la sécurité de la personne détenue et des personnes codétenues. Le ministère de la Justice estime qu’“indépendamment du lieu de détention, l’identification de genre des personnes détenues doit être respectée. On veillera à leur fournir les accessoires leur permettant d’exprimer leur identité de genre“.
National Offender Management Service, “The Care and Management of Transgender Offender”, instructions du 1er janvier 2017 sur la prise en charge des infracteurs transgenres, p. 11 (en anglais). ↩
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La Haute Cour réaffirme, le 2 juillet, que les femmes transgenres détenues doivent être placées dans des prisons pour femmes.
Cette déclaration fait suite à la plainte d’une femme détenue victime d’agression sexuelle, au sein de la prison de Downview, par une femme trans condamnée pour viol. La plaignante estimait que la politique du ministère de la Justice sur les soins et la gestion des prisonnières transgenres était discriminatoire envers les femmes cis.
La plainte faisait office de “cas d’école” et “testait les limites de la loi sur l’égalité” (Equality Act) qui prohibe toute forme de discrimination mais permet certaines exemptions. La Haute Cour, si elle dit comprendre les inquiétudes formulées par la plaignante, conclut que ”les politiques d’inclusion des personnes trans peuvent être mises en œuvre en conformité avec le droit, d’une manière qui n’interfère pas de manière injustifiée ou disproportionnée avec la Convention des droits des femmes détenues”. Elle ajoute que des cas individuels peuvent représenter des défis mais ne rendent pas les politiques caduques. Les femmes trans détenues au Royaume-Uni sont au nombre de 130. Onze sont détenues dans des prisons pour femmes. -
Les personnes détenues trans ayant obtenu un certificat de reconnaissance de genre (CRG) sont automatiquement envoyées dans une prison correspondant à leur identification de genre. Une personne transgenre détenue qui ne dispose pas d’un tel document est initialement affectée selon les informations de son état civil. Elle peut être transférée au cas par cas vers une prison différente. Cette politique est confirmée par la Haute Cour à l’été 2021.
L’accouchement a lieu
dans un établissement de soins extérieur
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Au cours des deux dernières années, deux femmes accouchent en cellule et perdent leur enfant. L’une d’elles avait 18 ans et était en détention provisoire.
Les femmes enceintes ont accès aux soins prénataux
Le Service national de santé est tenu d’assurer des soins prénataux équivalents à ceux de l’extérieur. Selon Jenny North, de la Maternity Alliance, “les soins et cours prénataux peuvent être assurés au sein des établissements pénitentiaires, mais les prestations plus complexes (consultations obstétriques, échographies) sont généralement effectuées à l’extérieur”.1
Jenny North, “Getting it right? Services for pregnant women, new mothers, and babies in prison”, 2013, p. 2 (en anglais). ↩
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Une femme témoigne de sa grossesse en prison. Elle raconte : ”les femmes enceintes ne reçoivent aucun soutien nutritionnel ni de la nourriture supplémentaire. La nourriture en prison n’était pas saine, pas propre, sans légumes ou fruits frais. J’ai souffert de nausées à mesure que ma grossesse avançait, et la nourriture me rendait malade. (…) J’ai eu si faim.” Elle dénonce en sus le manque de prise en charge médicale. Ce témoignage s’inscrit dans la campagne menée par trois organisations (Level Up, Birth Companions et Women in Prison) qui vise à mettre fin aux peines de prison pour les femmes enceintes.
Nombre de visites d’établissements pénitentiaires par le MNP
41
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L’Inspecteur en chef des prisons visite, en 2019 puis en 2021, l’établissement de Wormwood Scrubs. Il indique que les conditions de détention s’améliorent marginalement. Il se dit préoccupé que 118 prisonniers vivent dans des conditions exiguës. Il salue l’introduction de téléphones dans les cellules pour aider les détenus à rester en contact avec leurs proches.
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L’inspecteur des prisons annonce, 14 mois après leur suspension à cause de la Covid-19, la reprise des inspections complètes.
Nombre de décès attribués à un suicide
92
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Un homme de 48 ans se pend, le 2 mai, à la prison de Durham. Il présentait une santé mentale fragile et avait déjà connu des épisodes d’auto-mutilation. Il s’agit du sixième suicide, au sein de cet établissement, depuis janvier 2019. Le personnel pénitentiaire est critiqué pour sa mauvaise prise en considération du risque suicidaire. L’Inspecteur en chef des prisons avait exprimé, en août 2019, sa préoccupation.
Le recours à un avocat est autorisé à tout moment de la détention
Le secrétaire d’État à la Justice supprime, en 2013, les dispositions relatives à l’aide juridictionnelle. La Howard League et le Prisoner’s Advice Service forment un recours devant la cour d’appel. Celle-ci décide de réinstaurer, en février 2018, l’aide juridictionnelle dans trois cas :
- le réexamen, préalable à la levée de la période de sûreté, autorisant le placement d’une personnes détenue en milieu ouvert
- l’examen de reclassification des détenus en catégorie A
- le placement en unité de surveillance rapprochée1 (close supervision centre, CSC).2
Voir la section Sécurité, ordre et discipline ↩
Site Internet de la Howard League, Legal aid cuts for prisoners (Remises en cause de l’aide juridictionnelle aux personnes détenues) ↩
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Les avocats qui défendent les détenus devant la Commission de révision des affaires pénales (CCRC) au titre de l’aide juridictionnelle voient leur compensation financière gelée depuis 1996. Celle-ci est de 45£ de l’heure. Les cabinets d’avocats s’en trouvent déficitaires. Ils sont de moins en moins nombreux à accepter de tels dossiers.
Les visites s'effectuent sans dispositif de séparation
Des visites avec dispositif de séparation peuvent être imposées pour prévenir l’introduction de produits illicites ou d’autres faits susceptibles de remettre en cause “le bon ordre et le contrôle de l’établissement”.1
inistère de la Justice, circulaire PSI 15/2011 sur la gestion de la sécurité lors des visites ↩
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Un programme expérimental de dépistage de la Covid-19 devrait bientôt permettre aux personnes détenues de serrer leurs proches dans leur bras. Détenus et visiteurs adultes seront testés avant d’accéder au parloir. Si les résultats sont négatifs, les contacts physiques seront autorisés. La prison de Nottingham sera la première à expérimenter ce protocole.
Toutes les personnes détenues passent au moins une heure par jour en plein air
Le temps passé en plein air varie d’un établissement à l’autre. Il est souvent d’une trentaine de minutes alors que la règle prévoit une heure (Règle pénitentiaire 30). L’administration invoque les conditions météorologiques et les nécessités de l’ordre et de la discipline pour en limiter la durée.1
L’Inspection des établissements pénitentiaires fait le constat de cette durée limitée. Elle déplore que les détenus aient à choisir entre cet exercice et d’autres nécessités (douche, appel téléphonique…). Elle remarque l’austérité, la saleté et le peu d’attractivité des cours de promenade. 2
Prison Reform Trust Regime and time out of cell, “Régime de détention et temps hors cellule (en anglais) ↩
Inspecteur en chef des établissements pénitentiaires, “Rapport annuel 2017-18”, juillet 2018, p. 39 (en anglais). ↩
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Les détenus de Forest Bank voient leur quotidien bouleversé par la pandémie de Covid-19. Ils restent enfermés 23 heures par jour en cellule et ne disposent que de 30 minutes de promenade. Ils auraient tous reçu des téléviseurs et des parties de bingo auraient été organisées en cellule pour les aider à passer le temps.
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L’administration pénitentiaire estime qu’une plus grande liberté devrait désormais être accordée aux personnes détenues. Elle alerte sur l’éventualité d’un “important retour de bâton” si les prisonniers demeurent contraints de passer jusqu’à 23 heures par jour dans leur cellule alors que les mesures pour lutter contre la Covid-19 s’allègent dans tout le pays. Actuellement, les détenus ne sont autorisés à sortir de leur cellule que pour certaines activités éducatives et professionnelles. Les visites de personnes extérieures sont “limitées”.
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Les personnes détenues à Exeter sont contraintes à un isolement continu, 24 h/24 et 7 jours sur 7, face à une vague d’infections au coronavirus dans la prison. Les familles des personnes détenues s’inquiètent pour la santé mentale et physique de leurs proches. Elles dénoncent, entre autres, l’absence d’accès aux douches pendant plusieurs jours, une nourriture quantitativement et qualitativement pauvre, ainsi que des détritus qui s’accumulent dans les cellules. Les personnes détenues symptomatiques ou cas contact de la prison de Moorlands sont contraintes de s’isoler. Elles ne sont pas autorisées à quitter leur cellule pour prendre une douche ou faire de l’exercice physique à l’extérieur.
Nombre d’agressions envers les personnels
10 085
Environ 10 % des agressions sont des agressions graves1. Le nombre d’agressions connaît une augmentation de 10 % par rapport à l’année précédente.
Une agression grave est, selon le ministère de la Justice, “une agression sexuelle ; une agression rendant nécessaire une hospitalisation non-ambulatoire à l’extérieur ; une agression rendant nécessaire un traitement médical pour commotion ou lésions internes ; une agression provoquant n’importe laquelle des lésions suivantes : fracture, brûlure, lésion causée par un coup d’estoc avec un objet tranchant, écrasement, ecchymoses étendues ou multiples, ecchymose entourant l’œil, fracture du nez, dent perdue ou brisée, coupure nécessitant une suture, morsure, perte temporaire ou permanente de la vue”. ↩
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Charlie Taylor, Inspecteur en chef des prisons, indique que la pandémie a placé la prison de Bedford “sous une pression considérable”. Près de 20 % des prisonniers sont testés positifs en février et “une grande partie du personnel” est absente. Le nombre d’agressions entre prisonniers et surveillants est plus important que dans d’autres établissements.
La peine peut être aménagée en cours d'exécution
La Commission des libérations conditionnelles examine les demandes d’admissibilité à la libération conditionnelle.1
Elle procède au réexamen des peines à perpétuité ou des IPP2 à la fin de la période de sûreté3.
Prison Reform Trust, The Parole Board and parole review (en anglais) ↩
Indeterminate Sentence for Public Protection, voir la section Populations spécifiques, rubrique Peine à perpétuité. ↩
La période de sûreté (tariff) est la durée minimale durant laquelle un prisonnier condamné à une IPP doit rester incarcéré. ↩
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Charlie Taylor, Inspecteur en chef des prisons, indique que durant la pandémie, les prisons “ouvertes” “ont été particulièrement touchées … parce qu’elles ont été largement incapables de remplir leur fonction principale - préparer les prisonniers à la remise en liberté”. Il souligne notamment que les personnes détenues n’ont pas pu bénéficier de mise en liberté provisoire. Certaines d’entre elles ont également vu leur libération retardée.
Taux de mortalité en détention (pour 10 000 prisonniers)
39
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L’université de Londres (University College London (UCL)) révèle, dans une étude, que le taux de mortalité parmi les personnes détenues est bien supérieur à celui constaté au sein de la population générale lors de l’épidémie de Covid-19. Le ministre de la Justice rejette vigoureusement ces constats. Lors d’une réunion parlementaire, il précise : “Je suis totalement en désaccord, j’en ai peur, avec l’analyse de l’UCL sur les prisons. Je pense qu’elle est erronée, je pense qu’elle est basée sur des idées fausses, je la rejette. En réalité, les données de cette dernière année n’abondent pas en ce sens.”
Évolution du nombre de personnes en détention provisoire
diminution de 9 %
9 639 personnes sont en détention provisoire au 31 décembre 2017.
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Un rapport du ministère de la Justice révèle que le nombre de personnes en détention provisoire atteint, le 31 mars dernier, son plus haut niveau depuis dix ans.
Évolution du nombre de personnes incarcérées
diminution de 2,56 %
par rapport à l’année précédente
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Le nombre de personnes détenues diminue de 6% entre mars 2020 et mars 2021.
Les personnes détenues peuvent pratiquer librement leur religion et suivre leur philosophie
oui
L’administration pénitentiaire reconnaît à toute personne le droit de faire mention de sa religion et de la pratiquer.1
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Les personnes détenues musulmanes rencontrent des difficultés pour pratiquer leur religion. Celles qui observent le jeûne durant le Ramadan ne disposent pas de réveil et doivent compter sur le personnel pénitentiaire pour remplir leurs obligations religieuses. Certains agents refusent délibérément de les réveiller. D’autres les menacent de les priver de leur temps de prière en cas d’infraction mineure au règlement de l’établissement.
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Le Comité pour la prévention de la torture décrit, dans un rapport de visite, un système pénitentiaire “en crise profonde”. Il pointe la violence, la dangerosité et le surpeuplement de certains établissements. Le Comité souligne des actes de violence de la part du personnel à l’encontre de prisonniers. Parmi ceux-ci, les “attaques préventives”, consistant à frapper un détenu dont il est estimé qu’il pourrait présenter un danger futur. Cette pratique fait l’objet, à la prison de Liverpool, d’une note officielle datant de 2015. Cette dernière indique qu’“aucune règle ne précise si une personne doit attendre d’être attaquée avant de pouvoir se défendre.”
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Les relations entre les agents et les personnes détenues seraient tendues à la prison de Leyhill (Gloucestershire). Les prisonniers appartenant à des minorités ethniques et/ou raciales se disent “victimisées et harcelées“ par le personnel. Un rapport pointe une gestion inefficace des libérations dans l’établissement. La moitié des audiences sont reportées, un homme reste incarcéré plus d’une année après l’annonce de sa libération.
Capacité d'accueil des établissements
74 613
Mesurée au moyen de la Certified National Accomodation1
La Certified National Accomodation (CNA), ou capacité d’accueil sans surpopulation, est un outil de mesure interne à l’administration pénitentiaire. Pour plus de détails, se référer à la circulaire PSI 17/2012. ↩
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Un nouvel établissement pénitentiaire est en cours de construction à Wellingborough, dans la région du Northamptonshire. Il sort de terre en 45 semaines, ce dont se félicitent les constructeurs. Doté de 1 680 places, il est présenté comme moderne et “à la pointe de la technologie”, avec des équipements qui devraient “garantir la sécurité et la réinsertion“. Cet établissement, dont l’ouverture est prévue pour 2022, remplacera l’ancienne prison de Wellingborough fermée en 2012. Le chantier fait l’objet d’un contrat de 253 millions de livres avec le ministère de la Justice. L’entreprise G4S sera en charge de la prison, avec 700 emplois créés.
Les cellules/dortoirs sont équipés d’un dispositif de régulation de la température
dans la plupart des cas
Toutes les cellules doivent être équipées d’un système de chauffage (circulaire PSI 17/2012 sur les locaux de détention certifiés). L’Inspection des établissements pénitentiaires signale, en 2017, que de nombreux prisonniers déclarent ne pas disposer de systèmes de chauffage ou de ventilation dans leur cellule, ou que ceux-ci ne fonctionnent pas ou mal.1
Inspection des établissements pénitentiaires, Life in prison: Living conditions (“Conditions de vie en prison”), octobre 2017 (en anglais). ↩
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Des personnes détenues au sein de l’établissement pénitentiaire de Verde, à Portland sont, durant plusieurs semaines, privées de chauffage et d’eau chaude. Leurs conditions de vie, tout comme celles du personnel, se dégradent rapidement. L’incident résulte de plusieurs pannes simultanées au niveau des chaudières du bâtiment.
Nombre et pourcentage de personnes détenues inscrites en formation académique
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La loi interdit le placement des mineurs à l’isolement
La loi autorise le placement d’un mineur à l’isolement “pour le maintien du bon ordre et de la discipline ou dans son intérêt” (Règle 49 des YOI). Un prisonnier mineur peut faire appel de son placement à l’isolement avant et après la décision.1
La loi interdit le placement à l’isolement des mineurs à titre de mesure disciplinaire (Règle 60 (f) des YOI).
ministère de la Justice, circulaire PSO1700 sur l’isolement (en anglais). ↩
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Plusieurs enfants récemment admis au centre d’éducation surveillée de Rainsbrook sont isolés dans leur chambre plus de 23,5 heures par jour, pour des périodes allant de sept à quatorze jours. Cet isolement vise à empêcher une propagation de la Covid-19. Ces mesures sont dénoncées par Ofsted, le HM Inspectorate of Prisons et la Care Quality Commission. Le HM Inspectorate of Prisons avait émis, en octobre 2020, un premier avertissement qui n’avait pas été suivi d’effet. Un “processus de notification urgente” au Secrétariat d’État à la Justice est par conséquent initié.
Le placement à l'isolement fait l'objet d'un réexamen régulier
oui
Le premier conseil d’évaluation (Review Board) se tient dans les 72 heures qui suivent le placement. La fréquence des conseils suivants est décidée par le chef d’établissement et son supérieur régional. Elle est a minima de 14 jours.
Le secrétaire d’État délègue au responsable régional de l’administration pénitentiaire (Deputy Director of Custody, DDC) la décision de tout placement excédant 42 jours consécutifs. Chaque nouvelle période de 42 jours est soumise à son approbation. Ce cycle est réduit à 21 jours dans les établissements pour jeunes.
Le prolongement de la mesure d’isolement au-delà de six mois (trois mois dans les établissements pour jeunes) est soumis à l’approbation de l’échelon hiérarchique supérieur (Operational Director).1
ministère de la Justice, lettre aux directeurs des établissements publics et privés : Mise en œuvre des nouvelles lois et politiques découlant du jugement de la Cour suprême sur le placement à l’isolement des personnes détenues, 4 septembre 2015 (en anglais) ↩
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L’administration pénitentiaire estime qu’une plus grande liberté devrait désormais être accordée aux personnes détenues. Elle alerte sur l’éventualité d’un “important retour de bâton” si les prisonniers demeurent contraints de passer jusqu’à 23 heures par jour dans leur cellule alors que les mesures pour lutter contre la Covid-19 s’allègent dans tout le pays. Actuellement, les détenus ne sont autorisés à sortir de leur cellule que pour certaines activités éducatives et professionnelles. Les visites de personnes extérieures sont “limitées”.
La durée du placement à l’isolement est limitée
non
mais elle est soumise à réexamen
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Les personnes détenues à Exeter sont contraintes à un isolement continu, 24 h/24 et 7 jours sur 7, face à une vague d’infections au coronavirus dans la prison. Les familles des personnes détenues s’inquiètent pour la santé mentale et physique de leurs proches. Elles dénoncent, entre autres, l’absence d’accès aux douches pendant plusieurs jours, une nourriture quantitativement et qualitativement pauvre, ainsi que des détritus qui s’accumulent dans les cellules. Les personnes détenues symptomatiques ou cas contact de la prison de Moorlands sont contraintes de s’isoler. Elles ne sont pas autorisées à quitter leur cellule pour prendre une douche ou faire de l’exercice physique à l’extérieur.
Les mouvements collectifs sont recensés
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Les établissements pénitentiaires sont adaptés aux besoins des personnes détenues en situation de handicap
quelques établissements
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Un article rappelle que les personnes détenues sourdes et malentendantes vivaient dans une situation d’exclusion bien avant le début de la crise sanitaire de la Covid-19. Sans changement significatif, cette situation devrait persister bien après la pandémie.
Les rapports du MNP sont rendus publics
oui
Le MNP publie un rapport annuel. Il est présenté au Parlement par le secrétaire d’État à la Justice. L’Inspection des établissements pénitentiaires publie, dans les 18 semaines suivant la fin d’une visite, son rapport d’inspection.
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Charlie Taylor, Inspecteur en chef des prisons, indique que la pandémie a placé la prison de Bedford “sous une pression considérable”. Près de 20 % des prisonniers ont été testés positifs en février et “une grande partie du personnel” était absente. Le nombre d’agressions entre prisonniers et surveillants est plus important que dans d’autres établissements.
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Charlie Taylor, Inspecteur en chef des prisons, indique que durant la pandémie, les prisons ouvertes “ont été particulièrement touchées … parce qu’elles ont été largement incapables de remplir leur fonction principale - préparer les prisonniers à la remise en liberté”. Il souligne notamment que les personnes détenues n’ont pas pu bénéficier de mise en liberté provisoire. Certaines d’entre elles ont également vu leur libération retardée.
Évolution du nombre de décès
augmentation de 10 %
par rapport à l’année précédente
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Un nombre record de décès est enregistré entre janvier et mars 2021. En moyenne, 12 détenus sont morts chaque semaine, soit 40 % de plus qu’au trimestre précédent. Pour Frances Crook, directrice générale de la Howard League : “Les prisons ont été largement oubliées dans cette pandémie, alors même que les chiffres publiés aujourd’hui témoignent de l’impact dévastateur de la Covid-19 sur les personnes qui vivent et travaillent derrière les barreaux.”
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Aucune personne détenue n’est décédée, au cours du mois de mai, de la Covid-19 : une première depuis huit mois. Les chiffres du ministère de la Justice montrent également une forte baisse du nombre de cas identifiés. Seuls 64 détenus sont testés positifs, soit deux tiers de moins qu’en avril.
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
Le syndicat majoritaire au Royaume-Uni est le Professional Trades Union for Prison, Correctional & Secure Psychiatric Workers (POA). Il représente les personnels pénitentiaires en tenue (uniformed staff, tels que définis par la circulaire PSO 8805) et les personnels psychiatriques.
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Des agents pénitentiaires intentent une action en justice contre le gouvernement. Ils considèrent avoir attrapé la Covid-19 sur leur lieu de travail et souhaitent obtenir une indemnisation. Le syndicat Prison Officers Association (POA) estime qu’une telle action est possible lorsqu’il est reconnu que la négligence de l’employeur est à l’origine d’un risque accru de contamination.
Les autorités publient des données chiffrées sur la population carcérale
chaque semaine
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Le gouvernement est accusé de ne pas communiquer l’ensemble des données relatives à la vaccination des prisonniers contre la Covid-19. Les seuls chiffres divulgués l’auraient été lors des séances de questions-réponses au Parlement.