Royaume-Uni: Angleterre et Pays de Galles
Capitale — Londres
Dernières mises à jour
Les femmes enceintes ont accès aux soins prénataux
Le Service national de santé est tenu d’assurer des soins prénataux équivalents à ceux de l’extérieur. Selon Jenny North, de la Maternity Alliance, “les soins et cours prénataux peuvent être assurés au sein des établissements pénitentiaires, mais les prestations plus complexes (consultations obstétriques, échographies) sont généralement effectuées à l’extérieur”.1
Jenny North, “Getting it right? Services for pregnant women, new mothers, and babies in prison”, 2013, p. 2 (en anglais). ↩
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Une femme âgée de 18 ans accouche seule, en cellule, le 27 septembre 2019. Elle donne naissance à une enfant morte-née.
Richard Travers, le médecin légiste (coroner) de Surrey, reconnaît qu’il existe des “preuves évidentes” de “défaillances systémiques” de la part de différentes autorités, ayant contribué à la mort de l’enfant, Aisha Cleary. L’enquête révèle que sa mère a appuyé à deux reprises sur la sonnette d’urgence de sa cellule, sans obtenir de réponse. Un surveillant est passé devant sa cellule alors qu’elle était en train d’accoucher, mais ne s’est pas arrêté pour l’aider.
Le ministère de la Justice annonce, à la suite de ces événements et de la mort d’un autre bébé à la prison pour femmes de Styal en 2020, une série d’améliorations des soins de maternité dans les prisons. R. Travers, estimant ces mesures suffisantes, choisit de ne pas lancer de procédure d’enquête complémentaire. Inquest charity, Level Up et No Births Behind Bars font état d’un décalage préoccupant entre la politique et la pratique. -
Les femmes incarcérées sont, selon une étude récente, sept fois plus à risque d’accoucher d’un enfant mort-né que dans la population générale. Ce chiffre est en augmentation par rapport aux chiffres de 2021.
La peine à perpétuité est proscrite
La peine de sûreté (Imprisonment for Public Protection, IPP régit par le Criminal Justice Act 2003) permettait un emprisonnement indéfini si le tribunal estimait le condamné dangereux pour la collectivité. Son abolition en 2012 n’a pas d’effet rétroactif. Les personnes exécutant encore une IPP représentent, en septembre 2022, 16 % de la population carcérale. Dirk van Zyl Smit et Catherine Appleton, spécialistes du sujet, considèrent l’IPP comme une peine à perpétuité officieuse.1
Les peines d’IPP sont remplacées par des peines prolongées d’une durée maximale de huit ans. Le juge les prononce à l’encontre des personnes détenues de plus de 18 ans représentant “un danger significatif pour le public”.
Le Justice Committee demande au gouvernement de recondamner les personnes effectuant des peines de sûreté (Imprisonment for Public Prosecution, IPP) pour modifier leur condamnation. En 2022, le comité publie un rapport sur le sujet où il constate que les IPP causent un préjudice important aux personnes qui y sont condamnées du fait de l’absence de date de fin de peine. Il plaide pour la création d’un plan d’action prenant en charge les personnes effectuant une IPP, notamment grâce à une collaboration avec la haute magistrature pour mettre en œuvre les nouvelles condamnations.
Prison Reform Trust, Bromley Briefings Prison Factfile, automne 2018, p. 9. ↩
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De nouvelles réformes visent la réduction des périodes de sûreté imposées aux personnes condamnées à une peine de sureté (Imprisonment for Public Protection, IPP). Les personnes condamnées à une IPP effectuant leur peine en milieu ouvert verront leur dossier réexaminé au bout de trois ans au lieu de dix. Environ 1 800 personnes seraient concernées par cette mesure.
Nombre de postes de surveillants (ETP)
21 617
Les statistiques de l’administration pénitentiaire ne prennent en compte que les agents publics. Les personnels de surveillance relevant des opérateurs privés en sont exclus.1
Les chiffres relevés par le ministère de la Justice montrent qu’un membre du personnel pénitentiaire sur sept a quitté son poste au cours de l’année 2021. Le manque de personnel impacte lourdement le fonctionnement des prisons. Les personnes détenues passent plus de temps en cellule, l’accès aux activités sportives diminue. Les 20 000 places de prison supplémentaires prévues d’ici 2025 pourraient ne pas voir le jour à cause de ce manque d’après les autorités pénitentiaires.
L’organisation Prison Reform Trust alerte sur les taux de départ du personnel pénitentiaire. Elle constate que la moitié des officiers qui ont quitté leur poste au cours de l’année se terminant le 31 mars 2021 étaient en service depuis moins de trois ans. Plus d’un quart l’étaient depuis moins d’un an. Le directeur de l’association alerte sur la nécessité d’enrayer l’augmentation du nombre de départ.
Des Conseils de surveillance indépendant des prisons de Belmarsh, Birmingham et Preston rapportent, en 2022, de nombreux problèmes qui découlent du manque de personnel : perte de biens (HMP Belmarsh et HMP Birmingham), longs délais d’attente pour voir un dentiste (HMP Belmarsh), accès limité aux douches (HMP Belmarsh), réduction des visites (HMP Preston) et réparations incomplètes des infrastructures nécessitant la présence d’un personnel de surveillance (HMP Preston).
Un groupe d’experts (Operational Stability and Resourcing Panel, OSRP), composé de hauts fonctionnaires, se réuni chaque semaine pour analyser l’impact des pénuries de personnel dans les prisons d’Angleterre et du Pays de Galles. L’objectif de ce groupe est, selon les autorités, “d’apporter un soutien aux prisons qui subissent les pressions les plus fortes en matière de ressources”. Le ministère de la Justice affirme qu’entre novembre 2020 et novembre 2022 ce groupe a été sollicité 647 fois. Les prisons de Woodhill et de Wayland semblent avoir le plus de difficultés : elles ont chacune reçu une aide à 20 reprises depuis la mi-2021. Les établissements de Long Lartin et de Swaleside restreignent considérablement leur activité à partir d’août 2022 en raison d’un manque de personnel.
L’inspecteur en chef des établissements pénitentiaires (HM Chief Inspector of Prisons) remarque, en 2022, que l’un des plus gros défis de l’administration pénitentiaire est le recrutement de personnels pour faire face au nombre important de démissions et d’abandons de poste.
ministère de la Justice, guide des statistiques sur la main-d’oeuvre de l’administration pénitentiaire, 2017, p. 7 (en anglais). ↩
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Le ministre d’État aux Prisons rapporte, en septembre 2023, que 31 % des postes sont vacants à la prison de Woodhill (Milton Keynes), 29 % à la prison de Swaleside (Kent) et 24 % à Long Lartin (Worcestershire). Quatorze prisons emploient des agents en service détaché.
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Un tiers des agents pénitentiaires sont, selon les chiffres du gouvernement, de nouvelles recrues. Le taux de démission augmente de 2017 à 2023. Il engendre des inquiétudes quant au manque de personnel. Inside Time indique que seules 23 des 122 prisons assurent, en août 2022, l’intégralité des services et activités. Le représentant national du syndicat du personnel pénitentiaire Prison Officers’ Association alerte sur le manque de formation et d’expérience des nouvelles recrues.
La loi interdit le placement des mineurs à l’isolement
La loi autorise le placement d’un mineur à l’isolement “pour le maintien du bon ordre et de la discipline ou dans son intérêt” (Règle 49 des YOI). Un prisonnier mineur peut faire appel de son placement à l’isolement avant et après la décision.1
La loi interdit le placement à l’isolement des mineurs à titre de mesure disciplinaire (Règle 60 (f) des YOI).
ministère de la Justice, circulaire PSO1700 sur l’isolement (en anglais). ↩
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Sur les 77 garçons du YOI de Cookham Wood, 20 seraient, selon l’inspecteur en chef des établissements pénitentiaires, maintenus à l’isolement. Deux d’entre eux l’auraient été depuis près de 100 jours.
Les toilettes sont propres, appropriées et accessibles
dans quelques établissements
L’Inspection des établissements pénitentiaires estime, en 2017, que l’état des toilettes en cellule est souvent insatisfaisant. Les cuvettes sont la plus part du temps détériorées, sales, sans vraie possibilité de nettoyage. Elles ne sont pas habituellement équipées d’un couvercle.
La plupart des toilettes des cellules partagées sont à découvert ou insuffisamment masquées1, en contradiction avec la nécessité d’intimité contenue dans les textes (circulaire PSI 17/2012 sur les locaux de détention certifiés).
Inspection des établissements pénitentiaires, Life in prison: Living conditions (“Conditions de vie en prison”), octobre 2017, p. 17 (en anglais). ↩
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L’administration pénitentiaire révèle, en novembre 2023, que des personnes détenues dans cinq établissements sont affectés à des cellules sans toilettes. Elles doivent utiliser des sonnettes d’appel pour accéder aux toilettes communes. L’attente est parfois longue. Des rapports indiquent que des prisonniers utilisent des seaux dans leur cellule, ce qui pose un problème en matière respect des normes d’hygiènes et de préservation de l’intimité. L’IMB considère cette pratique comme inhumaine.
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Un rapport de l’Inspection des prisons déclare que les détenus de Long Lartin vivent dans des conditions misérables. Les cellules sont infestées de rongeurs et les détenus doivent utiliser des seaux comme toilettes, qui sont ensuite vidés par les fenêtres car ils ne sont pas enlevés régulièrement.
Nombre de décès en détention
301
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Un rapport de l’IMB (Independant Monitoring Board) alerte sur les conditions de détention à la prison de Bristol. La prison afficherait un nombre de décès et de cas d’automutilations les plus élevés du pays. Neuf personnes sont décédées entre août 2022 et juillet 2023. Parmi ces morts, on dénombre six suicides et un meurtre présumé.
Taux d'occupation
97,4 %
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Le ministère de la Justice annonce, le 16 octobre, des mesures visant à alléger la pression sur la capacité carcérale. Il autorise notamment la libération de personnes jusqu’à 18 jours avant leur date de libération prévue. Cette mesure ne concerne que les personnes effectuant une peine à durée déterminée et ne concerne pas les faits de violence grave et les infractions sexuelles. Le gouvernement décide également de retarder certains travaux de maintenance jugés non essentiels afin de rouvrir des cellules plus rapidement.
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Le président de la Cour d’appel demande aux magistrats de retarder les décisions judiciaires du fait de la surpopulation carcérale. Cette décision concerne également des personnes accusées de crimes graves, y compris des viols et des crimes violents, qui pourraient être placées en liberté provisoire ou dans les cellules des tribunaux.
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Presque deux tiers des prisons sont, d’après les chiffres du ministère de la Justice, surpeuplées. Huit établissements dépassent les 150 % de taux d’occupation. Un prisonnier sur quatre vit, en mars 2023, dans une cellule suroccupée.
Nombre de personnels de santé (ETP)
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Une pénurie de personnel à Aylesbury, y compris de personnel médical, affecte l’accès aux soins, les sorties de cellule, l’éducation et l’accès au travail des détenus. L’Inspecteur des établissements pénitentiaires indique que la situation des soins médicaux est si grave que l’administration pénitentiaire déclare ne pas envoyer de prisonniers de plus de 40 ans à Aylesbury, où ils ne pourraient être correctement pris en charge en cas de besoin.
Évolution de la capacité d'accueil des établissements
diminution
La capacité d’accueil des établissements diminue de 2,82 % entre décembre 2019 (86 830)1 et décembre 2022 (84 385).
ministère de la Justice, Prison population figures ↩
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Le secrétaire d’État à la Justice annonce la volonté du gouvernement de louer des places dans des établissements carcéraux européens.
Nombre de faits violents recensés entre détenus
13 788
1 660 des faits violents étaient considérés comme des agressions graves. Le nombre de faits violents recensés entre détenus diminue de 41,56 % entre septembre 2019 (23 592)1 et septembre 2022.
ministère de la Justice, Safety in Custody Statistics ↩
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Les faits violents entre détenus augmentent, après une baisse liée à la pandémie de Covid-19, à 185 agressions pour 1 000 prisonniers en mars 2023.
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Les détenus de la prison de Feltham B indiquent aux inspecteurs qu’ils refusent de quitter leur cellule en raison de “niveaux inacceptables de violence” entre les prisonniers. De nombreux détenus déclarent ne plus se rendre aux cours par peur d’être agressés.
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Un prisonnier est tué par un autre prisonnier le 5 juin à la prison de Bristol. La personne détenue accusée de meurtre est placée en détention provisoire dans une autre prison, en attente d’une audience devant le tribunal de Bristol.
Des formations professionnelles sont dispensées
oui
L’administration pénitentiaire assure la formation professionnelle et la prise en charge des enseignants.1 Les formations habituellement proposées sont notamment la plomberie, la coiffure, la maçonnerie, la mécanique vélo, l’hospitalité, la restauration…
La loi permet désormais aux personnes détenues dans des établissements ouverts de participer à des programmes d’apprentissage. Ceux-ci combinent travail et formation pour orienter vers une carrière professionnelle. Les premières personnes détenues à suivre un apprentissage commencent en octobre 2022. Un homme détenu à la prison ouverte de Thorn Cross travaille comme chef de partie tout en suivant un apprentissage de niveau 2 en hôtellerie. Une autre personne détenue travaille pour l’entreprise de construction Kier.
Inspecteur en chef des établissements pénitentiaires, “Rapport annuel 2017-18”, juillet 2018, p. 42 (en anglais). ↩
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Un restaurant ouvre ses portes à la prison de Lincoln dans le cadre des travaux de réhabilitation de l’organisation caritative The Right Course. Il est le premier du pays à permettre aux détenus de partager un repas avec leur famille pendant les heures de visite. Ce programme offre aux détenus sélectionnés la possibilité d’un diplôme en restauration et des qualifications en service.
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
Toutes les personnes détenues font l’objet, à leur arrivée, de l’évaluation de leurs besoins en acquisition de compétences. Ceux-ci sont consignés dans un “plan individuel de formation” (Individual Learning Plan, ILP)“. L’administration et les prestataires extérieurs ont accès à ce plan. L’accès à l’emploi, à la formation et au développement des compétences est soumis aux propositions de l’administration, à l’offre des prestataires et au régime de détention.
Les activités habituellement proposées sont les suivantes :
- formations et acquisition de compétences
- activités sportives
- activités culturelles et artistiques
- programmes de réinsertion
- travail1
L’Inspection des établissements pénitentiaires (HM Inspectorate of Prisons) estime que le rétablissement des prisons suite à la pandémie de la Covid-19 est long et irrégulier.2 La pandémie a entraîné une forte réduction du contact avec l’extérieur, des activités et des formations. La reprise de ces services est lente pour la majorité des prisons. Leur suspension a un impact conséquent sur le bien-être, la santé mentale et la réinsertion des personnes détenues. Charlie Taylor, Inspecteur en chef des prisons, affirme qu’il y aura un “prix à payer” pour l’ennui, le manque d’activités et la rupture des liens familiaux causés par la pandémie. Le ministère de la Justice déclare, le 23 novembre 2022, que seules 18 des 122 prisons du pays offrent un régime complet d’activités et de services. Cela serait dû à un manque de personnel. Le nombre d’agents pénitentiaires est insuffisant pour laisser circuler les personnes détenues en toute sécurité et les escorter vers les ateliers ou les salles de classe. Au total, 61 prisons disposent de la majorité des activités et des services, 42 proposent des activités et des services réduits mais durables, et une prison propose des activités et des services de base qui ne sont pas viables au-delà du court terme.
ministère de la Justice, circulaire PSI 03/2012 sur l’affectation aux activités (en anglais) ↩
Criminal Justice Joint Inspection, The impact of the Covid-19 pandemic on the criminal justice system – a progress report, May 2022, p. 20 (en anglais). ↩
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Un nombre croissant de détenus bénéficie, à la prison d’Hewell, de cours d’échecs dispensés par un professeur de la Fédération anglaise d’échecs.
Les mères sont autorisées garder leur enfant auprès d’elles
oui, jusqu’à 18 mois
Les mères qui demandent une place dans l’unité mère-enfant (Mother and Baby Unit¨, MBU) n’ont pas droit à une représentation juridique. Beaucoup découvrent la procédure de bouche à oreille. Certaines demandes seraient rejetées à tort. Ces décisions sont prises par quatre comités indépendants nommés par le service de probation. Le rapport du travailleur social en chef, publié en novembre 2022, fait état de préoccupations quant à l’incohérence des décisions prises par les commissions. Parmi 39 cas de refus examinés, 14 sont jugés préoccupants et trois déraisonnables.
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Les services de maternité de la prison pour femmes de Bronzefield sont, selon le rapport du Médiateur des prisons et de la probation, jugés inadéquats et dépassés. Le centre ne dispose pas de “ressources suffisantes”. Toutes les mères détenues n’ont pas accès à l’unité mère-enfant et il n’existe pas de prise en charge alternative.
Nombre de décès attribués à un suicide
74
Il y a eu 54 761 incidents d’automutilation entre septembre 2021 et septembre 2022.
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Un détenu se suicide à la prison de Wandsworth. Il avait indiqué, quatre jours avant son décès, qu’il essayait de voir un psychiatre depuis trois mois. Le Médiateur des prisons et de la probation déplore que l’équipe de santé mentale n’ait pas mis en place un plan de suivi malgré plusieurs prises en charge précédentes pour des problèmes psychologiques chez ce détenu.
Toutes les personnes détenues sont admises en prison avec un ordre d'incarcération valable
Toute personne admise en prison doit être identifiée. Le personnel vérifie la validité de l’ordre ou de tout autre document autorisant le placement en détention.1
ministère de la Justice, circulaire PSI 06/2015 sur les premiers jours en prison, p. 4 (en anglais). ↩
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De nombreuses femmes sont, selon un rapport d’inspection, envoyées en prison uniquement pour leur “propre protection” en raison de leurs problèmes de santé, de tentatives de suicide antérieures, et du manque de places dans les hôpitaux psychiatriques. Les unités spécialisées en soins psychiatriques dans les prisons pour femmes, lorsqu’elles existent, sont souvent pleines en raison des besoins élevés en matière de santé mentale. La réforme de la Loi sur la santé mentale devrait mettre un terme à cette pratique.
Toutes les personnes détenues ont accès à une formation professionnelle
L’offre de formation professionnelle est insuffisante.
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L’entreprise ISG collabore avec l’administration pénitentiaire et forme, à travers son “Académie des compétences en construction”, les détenus de Birmingham et les aide à trouver du travail après leur libération. 300 cellules individuelles vont être rénovées dans le cadre de ce programme.
Capacité d'accueil des établissements
84 385
Mesurée au moyen de la Certified National Accomodation1
La Certified National Accomodation (CNA), ou capacité d’accueil sans surpopulation, est un outil de mesure interne à l’administration pénitentiaire. Pour plus de détails, se référer à la circulaire PSI 17/2012. ↩
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Le ministère de la Justice reçoit l’autorisation de construire quatre nouveaux blocs à la prison pour femmes de Drake Hall. Les nouveaux blocs permettront d’élargir la capacité d’accueil de 103 places supplémentaires.
Nombre d'établissements
120
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La nouvelle prison de Fosse Way gérée par l’opérateur privé Serco ouvre ses portes le 29 mai. Elle accueillera, à terme, 1930 hommes.
La surpopulation se concentre dans certaines catégories d'établissements
oui
La surpopulation se concentre dans les prisons locales et de catégorie C, où se trouvent la plupart des personnes détenues. Certains établissements pour femmes la connaissent également (augmentation du nombre des femmes détenues et fermeture de la prison d’Holloway en juillet 2016).
Un rapport de l’Inspection des établissements pénitentiaires révèle, le 18 octobre 2022, que 60 % des personnes détenues à la prison de Pentonville vivent dans des cellules surpeuplées. L’établissement a une capacité de 871 places mais compte 1 111 personnes détenues. De nombreux problèmes découlent de cette surpopulation : manque d’intimité lors de l’utilisation des toilettes dans les cellules, infestation de cafards, manque de meubles autres que les lits, manque de volonté du personnel pour résoudre ces problèmes, sentiment de manque de sécurité pour les personnes détenues.
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La prison de Pentonville est critiquée pour sa surpopulation par le dernier rapport d’inspection. Cette prison, déjà jugée surchargée lors de la dernière inspection, voit sa situation se détériorer avec une augmentation continue du nombre de détenus.
L'affectation des personnes transgenres dans un établissement dépend de
leur propre identification
“Toute personne détenue transgenre doit être soutenue, devant le tribunal, dans l’expression du genre auquel elle s’identifie”.1
Cette consigne n’est pas applicable en toute situation. Il est possible de passer outre l’auto-identification de genre en cas de manque de preuves et/ou de risque identifié (si le placement de la personne dans un établissement correspondant à son auto-identification n’est pas sûr). La décision doit être fondée sur des critères clairs. Elle prend en compte la sécurité de la personne détenue et des personnes codétenues. Le ministère de la Justice estime qu’“indépendamment du lieu de détention, l’identification de genre des personnes détenues doit être respectée. On veillera à leur fournir les accessoires leur permettant d’exprimer leur identité de genre“.2
Les femmes transgenres détenues étaient, en mai 2019, au nombre de 130, dont 119 placées dans des prisons pour hommes.3
National Offender Management Service, “The Care and Management of Transgender Offender”, instructions du 1er janvier 2017 sur la prise en charge des infracteurs transgenres, p. 11 (en anglais). ↩
Ministère de la Justice, “Review on the Care and Management of Transgender Offenders (Examen de la prise en charge des infracteurs transgenres), décembre 2015, pp. 5-6 (en anglais). ↩
Ministère de la Justice, “Her Majesty’s Prison and Probation Service Offender Equalities Annual Report”, novembre 2019, page 15 (en anglais). ↩
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Une loi interdisant à certaines femmes transgenres d’être incarcérées dans des établissements pour femmes entre en vigueur. Cette loi dispose que les femmes transgenres ayant des organes génitaux masculins ou ayant commis des infractions d’ordre sexuel ne seront plus admises dans les prisons pour femmes.
La peine peut être aménagée en cours d'exécution
La Commission des libérations conditionnelles examine les demandes d’admissibilité à la libération conditionnelle.1
Elle procède au réexamen des peines à perpétuité ou des IPP2 à la fin de la période de sûreté3.
Prison Reform Trust, The Parole Board and parole review (en anglais) ↩
Indeterminate Sentence for Public Protection, voir la section Populations spécifiques, rubrique Peine à perpétuité. ↩
La période de sûreté (tariff) est la durée minimale durant laquelle un prisonnier condamné à une IPP doit rester incarcéré. ↩
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Les détenus en fin de peine bénéficient d’une procédure accélérée d’admission dans les prisons ouvertes afin de répondre aux problèmes de surpopulation. Cette mesure concerne les hommes purgeant des peines à durée déterminée pour des infractions sans violence et d’ordre non sexuel.
Toutes les personnes détenues passent au moins une heure par jour en plein air
Le temps passé en plein air varie d’un établissement à l’autre. Il est souvent d’une trentaine de minutes alors que la règle prévoit une heure (Règle pénitentiaire 30). L’administration invoque les conditions météorologiques et les nécessités de l’ordre et de la discipline pour en limiter la durée.1
L’Inspection des établissements pénitentiaires fait le constat de cette durée limitée. Elle déplore que les personnes détenues aient à choisir entre cet exercice et d’autres nécessités (douche, appel téléphonique…). Elle remarque l’austérité, la saleté et le peu d’attractivité des cours de promenade. 2
L’Inspecteur en chef des établissements pénitentiaires (HM Chief Inspector of Prisons) publie son rapport annuel pour la période du 1er avril 2021 au 31 mars 2022. L’Inspecteur est frappé par la durée journalière que les personnes détenues passent en cellule. La plupart d’entre eux ne peuvent sortir que 30 minutes par jour de leur cellule. Il note que les restrictions liées à la crise sanitaire perdurent en prison lorsqu’elles sont levées en dehors.3
Prison Reform Trust Regime and time out of cell, “Régime de détention et temps hors cellule (en anglais) ↩
Inspecteur en chef des établissements pénitentiaires, “Rapport annuel 2017-18”, juillet 2018, p. 39 (en anglais). ↩
HM Inspectorate of Prisons, HM Chief Inspector of Prisons for England and Wales, Annual Report 2021-22, 2022, (en anglais). ↩
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Une pénurie de personnel à Aylesbury affecte l’accès aux soins, les sorties de cellule, l’éducation et l’accès au travail. Les 40 % de détenus ne travaillant pas ne dispose souvent que de moins d’une heure hors cellule par jour. De nombreux prisonniers déclarent, selon l’Inspecteur des établissements pénitentiaires, qu’ils ne peuvent pas se doucher tous les jours par de manque de temps. Ceux ayant un emploi ne peuvent souvent pas y accéder en raison de cette pénurie de personnel.
La scolarisation des mineurs est obligatoire
Les mineurs détenus dont la scolarisation est obligatoire (jusqu’à 16 ans en Angleterre et au Pays de Galles) bénéficient d’au moins 15 heures hebdomadaires de cours ou de programmes d’enseignement (Règle 32.4 des YOI).1
Des dispositions spéciales doivent être prises pour les mineurs de plus de 17 ans présentant des besoins spécifiques en termes d’enseignement (Règle 38 des YOI).
Nicola Padfield & Nancy Loucks, “Le système pénitentiaire anglais et gallois”, in J. Céré and C. E. Japiassú (éds.), Les systèmes pénitentiaires dans le monde, 2018, p. 36. ↩
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L’Inspection des établissements pénitentiaires publie son rapport annuel sur les mineurs en détention. Le taux de scolarisation, dans les établissements pour jeunes délinquants, est à peine supérieur à la moitié du taux d’avant la pandémie de Covid. La majorité des enfants reçoivent 15 heures d’enseignement par semaine au lieu de 27 heures comme prévu. Les centres d’accueil pour mineurs sont globalement, selon le rapport, incapables de proposer suffisamment d’activités.