Belgique
Capitale — Bruxelles
Dernières mises à jour
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
Aucun service minimum n’est prévu en cas de grève. Les services de police, voire l’armée, sont sollicités pour assurer la sécurité et le service des personnes détenues. Ils ne sont pas formés aux impératifs du système carcéral. Des nombreux cas de violences verbales et physiques à l’encontre des personnes détenues sont recensés à ces occasions.
Plusieurs tribunaux de première instance ainsi que la Cour d’appel de Bruxelles ordonnent à l’État belge de mettre en place un service minimum tel que proposé par le CPT depuis de nombreuses années.
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Le personnel pénitentiaire des prisons de Bruxelles et de Wallonie dépose un préavis de grève étalée sur 24 heures. Le préavis est communément pris avec la Confédération des syndicats chrétiens (CSC). Le syndicat dénonce : “Le manque de personnel conjugué à la surpopulation carcérale crée des conditions de travail épouvantables“. La surpopulation carcérale représenterait l’une des causes les plus problématiques pour le personnel pénitentiaire. La Centrale générale des services publics (CGSP) et le Syndicat libre de la fonction publique (SLFP) déposent également un préavis de grève. En cause : la surpopulation de trois établissements bruxellois.
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La Confédération des syndicats chrétiens (CSC) s’inquiète du manque de surveillants pénitentiaires. Il manquerait environ 350 personnels pour encadrer une population de plus de 10 000 personnes détenues.
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Les établissements pénitentiaires de Bruxelles et de Wallonie déposent, le 8 novembre, un préavis de grève pour une durée de 24 heures. La Confédération des syndicats chrétiens (CSC) dénonce le manque de personnels pénitentiaires et la lenteur des recrutements : “Sur peut-être 200 ou 300 personnes qui ont réussi les épreuves de recrutement pour être statutaires, il y a un mois on nous a dit qu’il en restait 10 qui ont accepté la demande d’entrée en fonction. Mais, on met bien trop longtemps à les rappeler ! Ils ne vont pas attendre deux ans au chômage, car la vie continue… Du coup, des Rosetta1 sont engagés à tour de bras, des jeunes avec seulement quelques jours de formation et dont ces contrats premier emploi se terminent à leur 26 ans“.
La Belgique lance en 2020 le plan “Rosetta“ ou “Convention premier emploi“. Il a pour but de favoriser l’entrée des jeunes sur le marché du travail. Le contrat de travail peut durer de un à trois ans. ↩
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Les surveillants pénitentiaires de la prison d’Anvers se mettent en grève. Ils dénoncent le manque de personnel face à la surpopulation dans leurs établissements. Les personnes détenues sont 700 pour une capacité d’accueil de 400 places.
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Dix-huit membres du personnel pénitentiaire de la prison de Beveren entament, suite à une bagarre entre deux détenus, une grève spontanée. Le syndicat des grévistes dénonce “une accumulation de faits ces dernières semaines et mois“ et déclare vouloir “plus de concertation“ avec la direction.
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Le personnel pénitentiaire de la prison de Saint-Gilles cesse de travailler, le 26 avril, pour une durée de 24 heures. Cette décision intervient suite à l’agression d’un agent par un détenu. Les syndicats des personnels pénitentiaires dénoncent les problèmes liés à la surpopulation carcérale et les agressions. Les discussions n’aboutissent, à l’issue d’une réunion de concertation, sur “aucune avancée réelle”, selon Grégory Wallez, secrétaire fédéral de la CGSP-Justice.
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Plusieurs mouvements de grève de syndicats pénitentiaires sont annoncés, en avril, au sein de différentes prisons du pays (Huy, Forest, Saint-Gilles, Berkendael). Ils dénoncent une mauvaise gestion de la campagne de vaccination du personnel contre la Covid-19, une situation de sous-effectif et des conditions sanitaires dégradées, notamment au regard du contexte sanitaire.
Nombre d'établissements
35
La prison de Saint-Gilles à Bruxelles devient, en octobre 2016, un établissement pour prévenus et la prison de Forest un établissement pour condamnés.
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Une nouvelle prison pourrait voir le jour à Mons, pour un coût de construction de 80 millions d’euros. Le projet fait partie d’un plan d’investissement à hauteur de cinq milliards d’euros. Une étude de faisabilité pourrait être produite d’ici 2024. Le bourgmestre1 de Mons, Nicolas Martin, avait pris des mesures pour réduire la population carcérale. Il réagit à cette annonce, dubitatif : “Qu’en est-il de ce projet, y a-t-il une décision fédérale ? En tout cas, j’accueille favorablement l’initiative et la décision, mais le budget et le timing annoncés me semblent problématiques“. La ville de Mons dispose, en attendant 2024, d’un investissement de 500 000 euros pour rénover sa prison, notamment au niveau de l’éclairage de secours, de la buanderie, de la chaudière et de l’aile psychiatrique.
En Belgique, le ou la bourgmestre est le détenteur du pouvoir exécutif au niveau communal ainsi que le représentant du gouvernement dans la commune. C’est l’équivalent d’une/un maire. ↩
Nombre de personnels de santé (ETP)
Non communiqué
Le personnel de santé compte, en 2017, 207 médecins généralistes, 40 psychiatres et 19 psychologues.1 Au 1er février 2012, 222 médecins généralistes, 465 infirmiers, et 59 psychiatres exerçaient en prison.2
Organisation mondiale de la santé (WHO), La santé dans les prisons : Fiche d’information pour 38 pays européens, 2019, p. 21. (en anglais) ↩
Parlement Wallon, Rapport sur la santé mentale et la promotion de la santé des personnes détenues en milieu carcéral - Session 2016/2017, mars 2017, p. 22. ↩
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L’établissement pénitentiaire de Nivelles déplore l’absence de médecins pendant quatre jours consécutifs. Le corps infirmier intervient pour maintenir les soins prodigués aux personnes détenues. Le médecin en chef de la prison d’Ittre assure les consultations par téléphone.
Nombre d’évasions
20
Quatre personnes s’évadent lors d’une extraction vers l’hôpital ou le palais de justice.
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Les autorités pénitentiaires dénombrent un total de dix évasions durant l’année 2020.
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Cinq évasions surviennent, en 2020, dans les établissements pénitentiaires dits ouverts de Marneffe et Hoofstraten. Aucune évasion n’est rapportée dans les établissements ordinaires.
La peine peut être aménagée en cours d'exécution
Les détenus condamnés à une peine inférieure à trois ans sont libérés automatiquement au tiers de leur peine (sauf étrangers en séjour illégal, délinquants sexuels sur mineurs et condamnés pour terrorisme).
Les personnes condamnées à une peine supérieure à trois ans peuvent bénéficier d’une libération anticipée prononcée par le tribunal de l’application des peines. Elles peuvent y prétendre à partir du tiers de leur peine.
La mise à disposition est une peine complémentaire de cinq à quinze ans d’emprisonnement, prononcée à la fin de l’exécution de la peine principale. Elle est dictée par le tribunal d’application de peines à l’encontre des personnes jugées « dangereuses » et multirécidivistes.
Un service psychosocial, rattaché à l’administration, est à disposition dans chaque établissement. Il est composé de psychologues, d’assistants sociaux et de psychiatres. Leur mission principale est de rendre, aux autorités compétentes, des avis concernant les aménagements de peine.
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La pandémie de Covid-19 entraine l’interruption de peine pour plus de 300 personnes. Le but est d’alléger la pression sur les établissements pénitentiaires durant la crise sanitaire. Ces mêmes personnes sont désormais dans l’obligation de retourner en détention dès le 1er décembre 2021, selon une décision des autorités pénitentiaires.
La peine peut être aménagée dès son prononcé
Les peines de probation et de surveillance électronique en alternative à l’incarcération entrent en vigueur en 2014 et 2016. Ces nouvelles peines s’appliquent principalement à des infractions peu susceptibles de conduire en prison. Elles sont davantage considérées comme une extension du “filet pénal” qu’une alternative à la détention.
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Les personnes condamnées à une courte peine d’emprisonnement devraient pouvoir demander un aménagement de peine ab initio. C’est le sens d’une proposition approuvée par le Parlement fédéral. Actuellement, la loi prévoit qu’une personne condamnée à moins de trois ans ne peut demander une alternative qu’après avoir purgé un tiers de sa peine. Dans la pratique, cependant, les personnes condamnées à moins de trois ans voient rarement l’intérieur d’une prison. Or, les personnes qui demandent une alternative doivent toujours se rendre à l’intérieur pour en faire la demande.
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Les autorités belges changent la règlementation en matière d’incarcération. Auparavant, les peines de moins de 3 ans étaient effectuées en milieu ouvert. Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, annonce que dès le 1er décembre 2021, environ 700 personnes condamnées à de courtes peines seront incarcérées.
Le parc pénitentiaire dispose d’établissements, de quartiers ou de cellules dotés de dispositifs sécuritaires renforcés
La Belgique compte un quartier de très haute sécurité de dix places à la prison de Bruges.
Des détenus particulièrement violents contre des agents ou présentant un très fort risque d’évasion y sont placés. L’administration centrale est responsable de l’assignation.
Ce quartier fonctionne en autonomie complète. Tout y est soumis à autorisation, de la détention d’un stylo ou de couverts en cellule à la participation à une activité avec un codétenu. Les détenus y sont soumis à un régime standardisé extrêmement strict et surveillé.
Deux sections autonomes de 20 places sont aménagées dans les prisons de Hasselt et de Ittre pour accueillir les détenus les plus “radicalisés”. Ces sections sont appelées D-Radex. Seuls certains détenus - sur décision de la direction - ont accès à une activité. Le travail y est drastiquement limité ainsi que les visites et l’accès au téléphone.
A Ittre, le préau est minuscule et grillagé. Aucun programme de “déradicalisation” y est associé. A Hasselt, les détenus ont accès au préau ordinaire et peuvent recevoir la visite d’un spécialiste du “désengagement”.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles condamne, en 2019, l’État belge à verser la somme symbolique d’un euro par jour de détention aux détenus présumés djihadistes placés en section spéciale d’isolement (“D-Radex”) dans les prisons d’Ittre et de Hasselt. L’État belge considère qu’il s’agit d’un régime de droit commun. Le tribunal l’assimile à un régime de sécurité particulier individuel (RSPI). Le régime RSPI, prévu par la loi, est accompagné d’une série de garanties législatives (article 1382 du Code civil). Le placement en section “D-Radex” sans application des garanties prévues constitue une faute de l’État belge. L’avocat des plaignants, Nicolas Cohen, rappelle l’importance de l’individualisation du suivi des détenus et de la garantie du droit au recours prévu par la loi.
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Des personnes détenues, ou anciennement détenues, dans des ailes dédiées aux détenus jugés radicalisés, extrémistes ou terroristes portent plainte contre l’État belge. Elles reprochent aux autorités l’inhumanité de leurs conditions de détention et l’absence de recours effectif lors de leur placement à l’isolement. La Cour d’appel donne raison aux plaignants : l’État est condamné à verser, à chacun d’entre eux, une indemnité de 2500 euros au titre du préjudice moral subi.
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- Lire notre entretien avec Nicolas Cohen1 :
“Cette décision nous donne raison sur le fait que les détenus sont dans une situation d’isolement. Celle-ci leur porte préjudice. L’administration pénitentiaire assimilait, depuis le début, ce régime à une détention normale. C’était absurde !”
membre du conseil d’administration de Prison Insider ↩
- Lire notre entretien avec Nicolas Cohen1 :
Les personnes détenues disposent
- d’un lit
- de lits superposés
Il arrive fréquemment, notamment à la prison de Gand, que des prisonniers dorment sur un matelas posé au sol. Le mobilier de la cellule (tables, chaises) n’est pas prévu pour le nombre de détenus qui l’occupent.
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Le nombre de personnes détenues qui dorment sur matelas au sol s’élève à 148. La prison d’Anvers est la plus touchée, avec 78 détenus concernés. Des lits superposés sont installés dans certaines prisons pour remédier à ce problème.
Nombre et pourcentage de personnes âgées
Un MNP est créé
non
La société civile invite l’État à ratifier cet instrument. Ni le gouvernement, ni le Parlement, ni l’administration n’ont pris la responsabilité du dossier.
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Plusieurs organes des Nations unies rappellent, à l’occasion du dernier Examen périodique universel de l’État belge, que ce dernier n’a toujours pas ratifié le Protocole facultatif de la Convention des Nations unies contre la torture (OPCAT). La section belge de l’Observatoire international des prisons souligne que la Belgique est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir mis en place de mécanisme national de prévention. L’organisation enjoint les autorités à remédier à cette situation dans les plus brefs délais.
Nombre de postes de surveillants (ETP)
Non communiqué
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Un préavis de grève est déposé, le 29 mars, dans les prisons de Forest, Saint-Gilles et Berkendael. Le personnel en grève, pour une durée de 24 heures, dénonce un sous-effectif important. Le secrétaire fédéral CGSP Prison, Grégory Wallez, déclare : “Il y a d’importants problèmes de recrutement et les agents sont à bout. Le fonctionnement des prisons est en péril“.
Un organe de contrôle s’est prononcé sur la surpopulation carcérale
Taux d'occupation
121 %
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La Belgique compte parmi les pays du Conseil de l’Europe avec les prisons les plus surpeuplées. Le pays se trouve à la troisième place, derrière la Turquie et l’Italie. Le taux d’occupation moyen, au 31 janvier 2020, est de 117%.
Les visites s'effectuent sans dispositif de séparation
Le dispositif de parloirs réuni visiteurs et personne visitée autour d’une table. Les détenus peuvent faire l’objet d’une sanction disciplinaire qui les prive de “visite à table”. Une vitre alors les sépare.
Ce dispositif de séparation peut être imposé pour des raisons de sécurité. Les visites peuvent être également interdites.
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Les contacts physiques entre les détenus et leurs visiteurs sont, depuis mars 2020, prohibés afin d’endiguer la diffusion de la Covid-19 au sein des établissements pénitentiaires.
La loi prévoit un dispositif d’aménagement de peine
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La seconde vague épidémique du coronavirus (Covid-19) entraîne, début janvier, la libération anticipée de 135 personnes détenues. Lors de la première vague, elles étaient 221 à avoir bénéficié de tels aménagements de peine.