Belgique
Capitale — Bruxelles
Dernières mises à jour
Nombre d’évasions
10
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Un détenu s’évade, le 10 février, de la prison de Merkplas. La police le rattrape alors que celui-ci continue sa route à pied. Une enquête et une procédure disciplinaire sont en cours.
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
Aucun service minimum n’est prévu en cas de grève. Les services de police, voire l’armée, sont sollicités pour assurer la sécurité et le service des personnes détenues. Ils ne sont pas formés aux impératifs du système carcéral. Des nombreux cas de violences verbales et physiques à l’encontre des personnes détenues sont recensés à ces occasions.
Plusieurs tribunaux de première instance ainsi que la Cour d’appel de Bruxelles ordonnent à l’État belge de mettre en place un service minimum tel que proposé par le CPT depuis de nombreuses années.
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Une grève du personnel pénitentiaire démarre à la prison de Bruges pour 24h. Les gardiens dénoncent la violence, les agressions à répétition ainsi qu’un manque de personnel dans le quartier psychiatrique. Le syndicat représentant les grévistes exige, en vain, la formation du personnel face à ces problèmes.
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Une vague de grèves touche les établissements pénitentiaires belges. Les surveillants des prisons bruxelloises annoncent le mouvement le dimanche soir. La grève s’étend dans les établissements du sud du pays le lundi suivant. Le mouvement est censé durer jusqu’au mardi soir. Le personnel dénonce des conditions de travail largement insatisfaisantes. Le manque de personnel devient handicapant pour les surveillants en poste, confrontés aux problèmes liés à la surpopulation carcérale.
Nombre et pourcentage de personnes détenues exerçant un travail
40 %
Près de 40% des détenus exercent une activité professionnelle en Belgique. Ils sont 43,8% dans la prison d’Ittre.
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Plus de 40 % des détenus du pays aurait accès à un travail. Les activités proposées incluent la menuiserie, le travail des métaux, l’entretien des vélos, la reliure de livres, la fabrication de fromages. Ces activités professionnelles permettent, à travers la plateforme Cellmade, le financement d’une centaine de projets “bien-être” dans l’ensemble des prisons du pays : activités sportives et culturelles, programmes d’accompagnement de la prévention de la toxicomanie, culture de potagers, entre autres.
Un organe de contrôle s’est prononcé sur la surpopulation carcérale
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
Les activités sont organisées par des associations extérieures tributaires du fonctionnement de chaque établissement. L’offre est limitée.
Les détenus sanctionnés sont souvent privés d’activités.
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Un atelier de fabrication de ukulélés ouvre ses portes à la prison de Marche-en-Famenne. Ces instruments sont offerts aux enfants de Gaza en Palestine. L’association Music Fund encadre cet atelier de fabrication. Les ukulélés arrivent en kit et demandent en moyenne 30 heures de travail par instrument.
Nombre de décès attribués à un suicide
13
Treize personnes se suicident en 2017 en prison. Trois d’entre elles étaient en détention provisoire, sept condamnées et trois internées psychiatriques.
Les populations les plus touchées par le suicide sont majoritairement des hommes âgés de 25 à 40 ans. Les causes sont souvent attribuées aux bouleversements de la détention : attente de jugement, placement en cellule d’isolement ou transfert d’un établissement à un autre. Des suicides sont également constatés chez des personnes achevant un cycle d’enseignement supérieur, des personnes en couple, des parents.
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Le nombre de suicides dans les prisons belges est trois fois supérieur à celui des autres pays européens, selon le rapport annuel du Conseil de l’Europe. Ce dernier évoque la surpopulation carcérale comme l’une des potentielles causes majeures d’un tel taux.
Le parc pénitentiaire dispose d’établissements, de quartiers ou de cellules dotés de dispositifs sécuritaires renforcés
La Belgique compte un quartier de très haute sécurité de dix places à la prison de Bruges.
Des détenus particulièrement violents contre des agents ou présentant un très fort risque d’évasion y sont placés. L’administration centrale est responsable de l’assignation.
Ce quartier fonctionne en autonomie complète. Tout y est soumis à autorisation, de la détention d’un stylo ou de couverts en cellule à la participation à une activité avec un codétenu. Les détenus y sont soumis à un régime standardisé extrêmement strict et surveillé.
Deux sections autonomes de 20 places sont aménagées dans les prisons de Hasselt et de Ittre pour accueillir les détenus les plus “radicalisés”. Ces sections sont appelées D-Radex. Seuls certains détenus - sur décision de la direction - ont accès à une activité. Le travail y est drastiquement limité ainsi que les visites et l’accès au téléphone.
A Ittre, le préau est minuscule et grillagé. Aucun programme de “déradicalisation” y est associé. A Hasselt, les détenus ont accès au préau ordinaire et peuvent recevoir la visite d’un spécialiste du “désengagement”.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles condamne, en 2019, l’État belge à verser la somme symbolique d’un euro par jour de détention aux détenus présumés djihadistes placés en section spéciale d’isolement (“D-Radex”) dans les prisons d’Ittre et de Hasselt. L’État belge considère qu’il s’agit d’un régime de droit commun. Le tribunal l’assimile à un régime de sécurité particulier individuel (RSPI). Le régime RSPI, prévu par la loi, est accompagné d’une série de garanties législatives (article 1382 du Code civil). Le placement en section “D-Radex” sans application des garanties prévues constitue une faute de l’État belge. L’avocat des plaignants, Nicolas Cohen 1, rappelle l’importance de l’individualisation du suivi des détenus et de la garantie du droit au recours prévu par la loi.
membre du conseil d’administration de Prison Insider ↩
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- Lire notre entretien avec Nicolas Cohen:
“Cette décision nous donne raison sur le fait que les détenus sont dans une situation d’isolement. Celle-ci leur porte préjudice. L’administration pénitentiaire assimilait, depuis le début, ce régime à une détention normale. C’était absurde !”
- Lire notre entretien avec Nicolas Cohen: