Conditions matérielles

La loi ou la réglementation prévoit une surface minimale par personne

oui

Une réglementation non contraignante du ministère de la santé sur le logement existe depuis 1975. Elle dispose qu’une cellule individuelle doit mesurer 9m² et une cellule partagée à deux au moins 14m².
L’administration pénitentiaire établit un minimum de 3m² par détenu en cellule collective, suite à des multiples condamnations de la CEDH. Un tiers des établissements visités par l’ONG Antigone en 2021 ne respectent pas la norme d’espace minimum de 3m² par détenu en cellule collective.
Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) rapporte, en 2016, que 16 % de la population carcérale partagent des cellules d’une surface inférieure à 4m² par personne. Le CPT recommande quant à lui un minimum de 6m² pour les cellules individuelles, et de 4m² par personne en cellules collectives, comptera l’exclusion d’un bloc sanitaire cloisonné.1


  1. Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au gouvernement italien sur la visite du 8 au 26 avril 2016”, 2017 (en anglais). 

L’encellulement est individuel

dans quelques établissements

La plupart des cellules comptent trois à six occupants. Les cellules individuelles sont utilisées pour les personnes soumises à une surveillance particulière ou à un régime de détention strict.

Les personnes détenues disposent

de lits superposés

Les cellules sont habituellement équipées d’une table, de chaises et de meubles de rangement.

Toutes les personnes détenues disposent d’une literie

oui

Toutes les cellules disposent d’une fenêtre munie de barreaux et parfois de caillebotis. Il arrive que la lampe demeure allumée toute la journée pour pallier au manque de lumière.

Les cellules/dortoirs sont équipés d'un éclairage électrique

oui

Les cellules/dortoirs sont équipés d’un dispositif de régulation de la température

non

La ventilation mécanique et le chauffage sont absents de la plupart des cellules. Les murs, de béton ou de pierres, sans isolation, rendent l’atmosphère étouffante en été et frigorifique en hiver. Au moins 15 prisons du pays ne sont pas dotées, selon l’ONG Antigone, d’un dispositif de chauffage.

Les personnes détenues peuvent fumer

dans les espaces collectifs

Une majorité de personnes détenues fume. Le tabac est particulièrement présent en prison.
Seules les cigarettes électroniques sont autorisées en cellule.

Les personnes détenues ont accès à un point d’eau

en cellule

Antigone relève que, en 2017, 43% des prisons visitées ne disposent pas régulièrement d’eau chaude en cellule.

Les douches se situent en cellule/dortoir

dans quelques établissements

La majorité des cellules sont dépourvues de douches. Ces dernières se trouvent souvent en coursive. La disposition des lieux et leur surpopulation n’autorisent que très peu d’intimité.
Plus de la moitié des prisons visitées par Antigone en 2021 ne disposent pas de douche en cellule et 40 % ne disposent pas d’eau chaude.

Les personnes détenues ont généralement droit à deux à trois douches par semaine. Celles qui travaillent peuvent se doucher en fin de la journée.

Type de toilettes

WC

Antigone rapporte, en 2021, que dans au moins cinq prisons, les toilettes se situent dans la même pièce que le lieu de vie des personnes détenues.

Les toilettes sont propres, appropriées et accessibles

-

L’entretien des toilettes est à la charge du ou des occupants.

L’administration pénitentiaire fournit, sans frais, des produits d’hygiène

oui

L’administration a la responsabilité de procurer les produits d’hygiène aux personnes détenues. Cette disposition n’est pas respectée. Ce sont souvent les associations extérieures qui y pallient.

L’administration pénitentiaire fournit, sans frais, des produits d’entretien

oui

La fourniture de produits d’entretien est à la charge de l’administration. Celle disposition n’est pas toujours respectée.

La literie est renouvelée

oui, une fois par semaine ou deux fois par mois

La loi dispose que l’administration doit procurer une tenue correcte aux personnes détenues qui n’en disposent pas. Une grande partie des vêtements sont apportés par des bénévoles ou les proches. Le port de vêtements onéreux est interdit.
L’administration procure une tenue pénale aux détenus travailleurs.

La plupart des établissements sont équipés d’une blanchisserie. Leur fonctionnement fournit du travail aux détenus. D’autres sont en accès libre et les détenus procèdent au lavage de leurs propres vêtements.

L’entretien des cellules est à la charge des occupants. L’entretien des espaces collectifs relève du service général confié à des détenus.

L’eau potable est accessible, sans frais, partout où résident les personnes détenues

oui

Le MNP signale que l’eau accessible aux personnes détenues est de mauvaise qualité.1
La prison de Capua Vetere présente, selon le rapport d’Antigone de 2021, de graves problèmes structurels dus à l’absence de raccordement à l’eau. L’eau n’y est pas potable. Chaque jour, deux bouteilles de deux litres sont fournies aux détenus.


  1. Garant national des droits des personnes détenues ou privées de libertéGarante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale, Norme et normalité. La détention pénale (Norme e normalita. L’esecuzione penale detentiva degli adulti), 29 janvier 2018, pp. 25-26 (en italien). 

  • Les personnes détenues à la prison de Santa Maria Capua Vetere ont accès à l’eau courante potable, pour la première fois après 26 ans. L’eau potable était auparavant distribuée en bouteilles ou stockée dans des citernes.

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    21/12/2022
    / Ansa.it

Nombre de repas par jour

3

Les repas sont au nombre de trois par jour. Les mineurs ont droit à une collation supplémentaire.

Coût journalier des repas par personne détenue

5,4 dollars

5 euros

La restauration relève

  • de l’administration
  • d’un groupement privé
  • des personnes détenues

Les cuisines centrales des établissements sont souvent gérées par des sociétés extérieures. Certains détenus travaillent au sein des cuisines.

L’administration est tenue de respecter des critères nutritionnels relatifs à la qualité et à la quantité des repas servis

oui

Le droit à une nourriture adéquate fait l’objet de plus en plus de recherches et prises de position. Le ministère de la santé impose plusieurs standards en termes de quantité et qualité nutritives. Une commission dont font partie des personnes détenues supervise l’organisation des repas.

Des régimes alimentaires spécifiques sont proposés

oui

Des régimes spécifiques sont proposés aux personnes souffrant de pathologies, comme le diabète.
Plusieurs établissements proposent des repas hallal. Les personnes de confession musulmane sont autorisées, lors du Ramadan, à prendre leur repas après le coucher du soleil. L’association Antigone indique que, sur une centaine de prisons visitées en 2018, 75 proposent un régime hallal.

Les personnes détenues prennent leurs repas

dans leur cellule

Les repas sont pris en cellule. Ceux des personnes les plus éloignées des cuisines sont souvent servis froids.

Les personnes détenues peuvent acheter des produits alimentaires

oui

Les personnes détenues peuvent disposer d’un réfrigérateur

oui

Toutes les cellules ne disposent pas de réfrigérateur. Leur installation relève des autorités pénitentiaires et civiles régionales.

L’administration pénitentiaire installe, en novembre 2019, 400 réfrigérateurs dans les cellules de la prison napolitaine de Poggioreale. Cette décision de l’administration répond notamment à la visite ad hoc effectuée par le MNP quelques mois auparavant.1


  1. Garante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale, Visita ad hoc Casa circondariale Poggioreale – Giuseppe Salvia di Napoli, 30 juin 2019. 

Les personnes détenues ont le droit de cuisiner en cellule ou dans un local dédié

oui

Les personnes détenues peuvent disposer de réchauds en cellule pour cuisiner. Ceux-ci sont parfois présents ou peuvent être cantinés.

Les personnes détenues sont autorisées à recevoir des colis alimentaires

oui

Une partie des aliments consommés est produite par l’établissement

dans quelques établissements

Seules les colonie penali (fermes pénales) produisent leur propre nourriture.

  • Un verger est inauguré au sein de la prison de Monza. Cette initiative crée des emplois pour les détenus. Ils s’occuperont d’une trentaine de pruniers dont les fruits seront consommés à la cantine de la prison.

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    06/05/2022
    / Ansa It