Italie
Capitale — Rome
Dernières mises à jour
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
L’administration pénitentiaire est tenue d’organiser des activités culturelles, sportives et récréatives (article 27 du règlement pénitentiaire). Le nombre et la qualité des activités dépendent de différents facteurs : la participation d’intervenants extérieurs, la bonne volonté du chef d’établissement et des institutions locales.
Les prisonniers AS ou 41-bis ne sont pas autorisés à participer à des activités communes aux autres.
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Des ateliers de théâtre, de cinéma, de poésie et de céramique sont organisés dans les prisons d’Ancône. Cette initiative devrait déboucher, le 15 décembre, sur la mise en scène d’un spectacle au théâtre Politeama de Fano.
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Des ateliers de poésie et de rap sont mis en place dans la prison pour mineurs de Catanzaro. Une nouvelle bibliothèque est également ouverte.
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La directrice de l’établissement de Ravenne demande à l’orchestre Luigi Cherubini de donner une représentation pour les personnes détenues. Ce concert a lieu dans le cadre du festival Musica senza barriere. Le préfet, les représentants locaux et les forces de police assistent à la représentation avec les détenus.
L’eau potable est accessible, sans frais, partout où résident les personnes détenues
Le MNP signale que l’eau accessible aux personnes détenues est de mauvaise qualité.1
La prison de Capua Vetere présente, selon le rapport d’Antigone de 2021, de graves problèmes structurels dus à l’absence de raccordement à l’eau. L’eau n’y est pas potable. Chaque jour, deux bouteilles de deux litres sont fournies aux détenus.
Garant national des droits des personnes détenues ou privées de libertéGarante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale, Norme et normalité. La détention pénale (Norme e normalita. L’esecuzione penale detentiva degli adulti), 29 janvier 2018, pp. 25-26 (en italien). ↩
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Les personnes détenues à la prison de Santa Maria Capua Vetere ont accès à l’eau courante potable, pour la première fois après 26 ans. L’eau potable était auparavant distribuée en bouteilles ou stockée dans des citernes.
Évolution du nombre de décès attribués à un suicide
augmentation de 35,9 %
Le nombre de suicides en prison était, en 2015, de 39.
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Un total de 583 suicides en prison est recensé entre 2012 et 2022.
Une unité de soins est présente au sein de chaque établissement
Chaque établissement dispose d’une infirmerie et d’une pharmacie (article 11 du règlement pénitentiaire).
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Une unité dédiée au traitement des maladies neurologiques ouvre au sein de l’établissement de Bari. Les personnes détenues peuvent y consulter une équipe composée d’un neurologue, d’un neuropsychologue et d’un spécialiste cardiovasculaire. L’ouverture de cette unité s’inscrit dans le projet “Brainspace” mis en place par l’administration pénitentiaire, en partenariat avec des service de santé de la région.
Les personnes détenues sont autorisées à recevoir la visite de leurs enfants ou de mineurs proches
oui, des aménagements spécifiques sont prévus
Des associations sont habilitées à l’accompagnement de la visite des enfants auprès de leur parent détenu.
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Un projet proposé par la prison de Biella vise à promouvoir le lien entre enfants et parents. Des actions spécifiques sont mises en place comme un match de foot le 25 juin entre les pères détenus et leurs enfants. Le but est de favoriser le maintien d’un lien constructif entre les détenus et leurs proches.
Les personnes détenues ont accès à des ordinateurs
dans quelques établissements
Les personnes détenues suivant une formation universitaire peuvent, dans certains établissements, utiliser des ordinateurs.1
Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention, 2019 (en italien). ↩
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Une salle de classe équipée d’ordinateurs est installée dans la prison Borgo San Nicola de Lecce pour les personnes détenues inscrites dans un cursus à l’université de Salento. Il s’agit de la première initiative de ce type dans la région des Pouilles.
Les personnes détenues sont autorisées à passer des diplômes ou des concours
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Un certificat d’opérateur pour la construction de maçonnerie et d’étanchéité est remis à 21 détenus de l’établissement de Castrovillari. Ce diplôme est reconnu sur le marché du travail. Certains détenus l’ayant obtenu sont immédiatement embauchés par les entreprises ayant dispensé la formation.
Nombre de personnels de santé (ETP)
3 162
Les dernières données nationales remontent à 2008. La santé en prison est désormais du ressort de services locaux qui ne publient pas de statistiques pour l’ensemble du territoire.
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Le Garant des droits des personnes privées de liberté de la région des Abruzzes visite l’établissement de Sulmona. Il est accompagné du vice-président du Conseil régional. Le garant régional recommande d’engager du personnel de santé, en effectif insuffisant au sein de l’établissement. Il recommande également la modernisation des équipements médicaux, la numérisation des dossiers médicaux des personnes détenus, et la mise en place de téléconsultations.
Les rapports du MNP sont rendus publics
oui
Les rapports annuels du MPN sont remis entre mars et avril au Parlement, puis publiés en ligne. Chaque visite d’établissement donne lieu à un rapport.
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Le Garant national des droits des personnes privées de liberté publie son rapport annuel au Parlement et le présente au Sénat le 20 juin 2022. Le chef de l’État Sergio Mattarella est présent.
Si oui, l'administration est tenue de saisir l’autorité judiciaire
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Des violences contre les personnes détenues ont lieu à l’établissement de Santa Maria Capua Vetere au mois d’avril 2020. Les 105 membres du personnel de sécurité et de santé accusés pour ces faits sont mis en examen. Plus de la moitié d’entre eux est accusée de faits de torture. Le Garant national des droits des personnes privées de liberté, des associations et environ 90 détenus se constituent partie civile.
Nombre de décès attribués à un suicide
53
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Une détenue de 27 ans est retrouvée morte dans sa cellule à la prison de Vérone. Elle semble s’être suicidée en inhalant le gaz du réchaud présent dans sa cellule.
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Le Garant national des droits des personnes privées de liberté fait état de 29 suicides entre janvier et juin 2022.
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Trois suicides sont signalés depuis le début de l’année dans les prisons de Salerne, Vibo Valentia et Foggia. Un détenu se pend aux barreaux de sa cellule en mars à la prison de Sondrio. Il souffrait de toxicomanie et avait été placé à l’isolement selon la procédure réservée aux arrivants dans le contexte de la pandémie de Covid-19.
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Un détenu âgé de 29 ans se pend aux barreaux de sa cellule dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Il devait être libéré en 2023.
Les mères sont autorisées garder leur enfant auprès d’elles
oui, jusqu’à trois ans
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Un texte interdisant d’incarcérer les enfants lorsque leur mère est en prison va être présenté à la chambre des représentants. Le projet a été approuvé par la commission Justice (commissione Giustizia).
Des politiques de prévention du suicide sont mises en œuvre
oui
Des plans nationaux et régionaux de prévention du suicide sont mis en œuvre. Ils favorisent la collecte de données aux échelles locale, régionale et nationale qui doivent permettre de détecter les tendances suicidaires. Les personnes détenues à risque reçoivent un soutien psychologique de professionnels et de bénévoles. Elles peuvent également bénéficier de parloirs ou d’appels téléphoniques supplémentaires. Le personnel pénitentiaire est tenu de rester vigilant afin de détecter les situations à risques.1
ministère de la Justice, Plan national de prévention des conduites suicidaires (Piano nazionale per la pevenzione delle condotte suicidarie nel sistema penitenziario per adulti), 2017 (en italien). ↩
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Un détenu tente de se suicider, mais l’alerte donnée par ses codétenus permet au personnel pénitentiaire d’intervenir à temps.
Les personnes détenues perçoivent un salaire pour le travail qu’elles effectuent
oui
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Les personnes détenues de plusieurs prisons fabriquent des sacs à partir de chutes de tissus. Ces sacs sont mis en vente dans plusieurs supermarchés de la région des Pouillles et de Calabre. Les recettes perçues contribuent à payer les salaires des détenues.
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Environ 22 % des détenus du pays participent à l’entretien et au fonctionnement des prisons sans être rémunérés. Les détenus doivent également payer leur détention, environ 120 euros par mois. Ils sortent généralement “sans compétences, sans argent et endettés”.
Nombre de décès en détention
143
Le centre documentaire Ristretti tient un registre actualisé en ligne du nombre de décès en détention.
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Un détenu de 24 ans décède à la prison de La Spezia. Le décès semble être dû à l’inhalation de gaz.
Les appels téléphoniques font l’objet d’écoute
Le juge peut ordonner la mise sur écoute de toute personne détenue. Les appels téléphoniques des prisonniers AS ou 41-bis font l’objet d’écoute systématique.
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Un inspecteur adjoint de la police pénitentiaire est suspendu de ses fonctions pour une durée de neuf mois. Il fait l’objet d’une enquête pour abus de pouvoir et interception, entrave ou interruption illégale de communications. Les faits à l’origine de cette enquête remontent au printemps 2021. L’inspecteur adjoint aurait intercepté des conversations verbales et téléphoniques en cellule à la prison de San Gimignano.
La surpopulation se concentre dans certaines catégories d'établissements
oui
Certains établissements pénitentiaires (Côme, Tarente, Larino) ont des taux d’occupation proches de 200 %.
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Un rapport statistique du ministère de la Justice fait état de la surpopulation au sein des prisons de Sardaigne. L’absence de directeur dans certaines prisons de l’île aggrave encore la situation.
Une partie des aliments consommés est produite par l’établissement
dans quelques établissements
Seules les colonie penali (fermes pénales) produisent leur propre nourriture.
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Un verger est inauguré au sein de la prison de Monza. Cette initiative crée des emplois pour les détenus. Ils s’occuperont d’une trentaine de pruniers dont les fruits seront consommés à la cantine de la prison.
Les fonctions de sécurité sont dévolues à
l’administration pénitentiaire
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Un référendum sur le transfert de tutelle de la police pénitentiaire du ministère de la Justice vers le ministère de l’Intérieur est lancé. Le Syndicat autonome de police pénitentiaire (Sappe) estime que la sécurité des prisons est une question d’ordre public et doit donc être garantie par le ministère de l’Intérieur.
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
Le personnel pénitentiaire dispose de plusieurs syndicats pour le représenter : le Syndicat autonome de la police pénitentiaire (Sindacato autonomo polizia penitenziaria, SAPPE) l’Organisation syndicale autonome de la police pénitentiaire (OSAPP, Syndicat de la police pénitentiaire (UILPA-PP) ou encore le Syndicat national autonome de la police pénitentiaire (SINAPPE).
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Le Syndicat autonome de la police pénitentiaire (Sappe) manifeste devant la prison de Foggia. Ils dénoncent notamment le manque de personnel et la durée de leurs journées de travail.
L’usage du téléphone portable est autorisé
Les téléphones portables ne sont pas autorisés en détention. Leur présence est cependant avérée.
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Le Procureur de Milan ouvre une enquête sur un détenu qui aurait tourné une vidéo à l’aide d’un téléphone portable pendant son séjour à la prison San Vittore. Le jeune homme a annoncé sur sa page Instagram qu’il avait tourné une partie de son nouveau clip de rap au sein de la prison milanaise.
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Les agents pénitentiaires saisissent une trentaine de téléphones dans une prison de Naples dans le cadre d’une opération de lutte contre l’introduction de ces appareils en détention. Les syndicats de l’administration pénitentiaire souhaitent la mise en place de brouilleurs pour lutter contre l’usage des smartphones en prison.
Nombre de faits violents recensés entre détenus
3 821
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Un détenu battu par son compagnon de cellule meurt à la prison de Naples après plusieurs jours d’hospitalisation.
Mineurs incarcérés
Ce nombre correspond aux jeunes âgés de 14 à 17 ans. Les jeunes adultes (18-24 ans), condamnés pour des faits commis avant leur majorité, sont séparés des autres détenus. Ils sont au nombre de 213. Les filles et jeunes femmes incarcérées sont au nombre de 25. Les mineurs et jeunes adultes étrangers sont au nombre de 166.
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Les prisons comptent, au 15 janvier 2022, 316 mineurs et jeunes adultes (18-24 ans) dont 140 étrangers et huit filles. Ils étaient 375 au 15 janvier 2020. La moitié des personnes incarcérées dans un établissement pour mineurs (IPM) sont en détention provisoire. L’IPM de Turin en compte, avec 38 prisonniers mineurs, le plus grand nombre. L’IPM de Pontremoli, seul établissement réservé aux filles.
Des espaces sont dédiés aux activités culturelles
oui
Les ateliers de théâtre, les ciné-débats, les ateliers de littérature et d’écriture, d’art, de journalisme et de musique sont les principales activités culturelles proposées aux personnes détenues.1 Le théâtre tient une place centrale parmi les activités socio-culturelles proposées. Antigone souligne l’intérêt de cette activité pour le travail de réinsertion des personnes détenues.2
Antigone, Quatorzième rapport sur les conditions de détention, 2018 (en italien). ↩
Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention, 2019 (en italien). ↩
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L’Université de Palerme mène le projet Graffiti Art in Prison (GAP) dans les prisons d’Ucciardone et de Pagliarelli et dans l’établissement pour mineurs de Malaspina. L’objectif est de renforcer le rôle de l’art et de la culture dans la réinsertion. Le projet mobilise différents champs disciplinaires tels que la photographie et la vidéo. Une exposition est prévue pour 2023 à l’Université de Palerme.
Les mouvements collectifs sont recensés
oui
L’administration pénitentiaire comptabilise, en 2018, 1 082 actes collectifs de protestation.
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Une révolte éclate, le 14 février, à la prison de Brescia. Des détenus mettent le feu à des matelas. Cet établissement est surpeuplé de longue date.
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Des émeutes éclatent le 22 janvier 2022 à la prison San Pietro à Reggio de Calabre. Elles sont réprimées par les agents pénitentiaires. Les émeutes auraient été déclenchées par un détenu lié au crime organisé. Les autorités dénoncent un abandon du gouvernement concernant les conditions de travail des agents pénitentiaires.
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Une cinquantaine de détenues de la prison de Santa Maria Capua Vetere (province de Caserta) se mutinent. Elles tapent des casseroles et des poêles contre les barreaux et les rambardes en guise de protestation. Elles mettent le feu à des serviettes. Des agents sont intoxiqués. Le mouvement aurait été déclenché à la suite d’une discussion entre une détenue et un médecin. Ni le sujet de cet échange ni les motifs de la contestation ne sont connus. Les syndicats pénitentiaires évoquent un fort climat de tension exacerbé par la pandémie de Covid-19.
Les actes individuels de protestation sont recensés
oui
L’administration pénitentiaire comptabilise, en 2018, 11 178 actes individuels de protestation.
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Un détenu de la prison de Pontedecimo à Gênes met, le 28 janvier, le feu à sa cellule. Deux surveillants intoxiqués sont transférés à l’hôpital. Cet incident survient dans un contexte de surpopulation carcérale et d’isolement dû aux mesures contre l’épidémie de la Covid-19.
Un détenu de la prison d’Uta à Cagliari met également le feu à sa cellule le 16 février. Les syndicats de personnels pénitentiaires signalent de nombreuses agressions, cas d’automutilation et tentatives de suicide. Le personnel se plaint d’un manque de surveillants.
Un détenu met le feu à sa cellule, le 18 février, dans le quartier d’isolement de la prison de Valle Armea à Sanremo.
Nombre d’évasions
505
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Deux détenus s’évadent de la prison d’Avellino. Un troisième est repris par la police.
Un organe de contrôle s’est prononcé sur la surpopulation carcérale
Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) visite, en 2019, les établissements pénitentiaires italiens. Il souligne la surpopulation de la plupart d’entre eux.1
Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, Rapport au gouvernement italien sur la visite du 12 au 22 mars 2019, p. 8 (en anglais). ↩
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Le Garant national des droits des personnes détenues ou privées de liberté effectue une visite régionale en Lombardie. Il inspecte huit établissements pénitentiaires, dont celui pour mineurs de Milan. Il constate que ces établissements sont surpeuplés, manquent de ressources à différents niveaux (gestion, dotation en personnel des différentes fonctions) et n’échangent pas suffisamment avec les structures sanitaires locales. L’établissement pour mineurs attend toujours des travaux de rénovation.