Italie
Capitale — Rome
Population du pays
i2021Taux d'incarcération (pour 100 000 habi…
i2022Nature du régime
Indice de développement humain
0,892(29/188)
Taux d'homicide (pour 100 000 habitants)
Ministère(s) en charge de l'administrat…
Nombre de personnes incarcérées
54 771Ce chiffre n'incl…
i31/05/2022Durée moyenne de détention (en mois)
i2020/ Conseil de l’Europe, SPACE I – Rapport 2021, p. 124.Taux d'occupation
107,7 %Selon un rapport…
i31/05/2022Nombre d'établissements
i31/01/2020Un MNP est créé
Femmes incarcérées
4,2 %Ce chiffre n'incl…
i31/05/2022Mineurs incarcérés
0,3 %Les prisons compt…
i11/02/2022/ AntigonePourcentage de personnes en détention p…
28,5 %Ce chiffre n'incl…
i31/05/2022La peine de mort est abolie
oui, depuis 1994La peine de mort…
Vie quotidienne
Activités
Toutes les personnes détenues passent au moins une heure par jour en plein air
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
L’administration pénitentiaire est tenue d’organiser des activités culturelles, sportives et récréatives (article 27 du règlement pénitentiaire). Le nombre et la qualité des activités dépendent de différents facteurs : la participation d’intervenants extérieurs, la bonne volonté du chef d’établissement et des institutions locales.
Les prisonniers AS ou 41-bis ne sont pas autorisés à participer à des activités communes aux autres.
-
La directrice de l’établissement de Ravenne demande à l’orchestre Luigi Cherubini de donner une représentation pour les personnes détenues. Ce concert a lieu dans le cadre du festival Musica senza barriere. Le préfet, les représentants locaux et les forces de police assistent à la représentation avec les détenus.
Des espaces sont dédiés aux activités physiques et sportives
La plupart des établissements disposent de terrains de sport et de gymnases.
Des espaces sont dédiés aux activités culturelles
oui
Les ateliers de théâtre, les ciné-débats, les ateliers de littérature et d’écriture, d’art, de journalisme et de musique sont les principales activités culturelles proposées aux personnes détenues.1 Le théâtre tient une place centrale parmi les activités socio-culturelles proposées. Antigone souligne l’intérêt de cette activité pour le travail de réinsertion des personnes détenues.2
Antigone, Quatorzième rapport sur les conditions de détention, 2018 (en italien). ↩
Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention, 2019 (en italien). ↩
-
L’Université de Palerme mène le projet Graffiti Art in Prison (GAP) dans les prisons d’Ucciardone et de Pagliarelli et dans l’établissement pour mineurs de Malaspina. L’objectif est de renforcer le rôle de l’art et de la culture dans la réinsertion. Le projet mobilise différents champs disciplinaires tels que la photographie et la vidéo. Une exposition est prévue pour 2023 à l’Université de Palerme.
Nombre et pourcentage de personnes détenues ayant participé à des activités socioculturelles
-
L’administration compte, en 2018, 34 896 personnes détenues ayant participé à des activités “culturelles ou récréatives”, ainsi que 4 665 détenus ayant pris part à des ateliers de théâtre et 1 200 à l’élaboration d’expositions.
Nombre et pourcentage de personnes détenues ayant participé à des activités sportives
Les détenus ne sont pas associés au choix des activités qu’ils pratiquent. Ce choix revient à l’administration et aux intervenants extérieurs.
L’accès aux activités n’est soumis à aucune condition. Des restrictions peuvent cependant s’appliquer en cas de sanctions disciplinaires ou pour les prisonniers placés à l’isolement.
Les établissements disposent d'une bibliothèque
la plupart
Les établissements les plus grands disposent d’une bibliothèque par quartier, accessible librement aux heures d’ouverture des cellules. D’autres établissements possèdent une seule et même bibliothèque. L’inscription sur une liste d’attente est nécessaire pour y accéder. Une commission à laquelle participent des personnes détenues sélectionne les ouvrages.
Travail
Le travail est obligatoire
Nombre et pourcentage de personnes détenues exerçant un travail
43,7 %
La proportion de détenus exerçant un travail est, en moyenne, de 43,7 % en 2021. La plupart d’entre eux sont employés par l’administration pénitentiaire et exercent des tâches qui n’ont, selon l’ONG Antigone, “aucun potentiel à l’extérieur”.
Évolution du nombre de personnes détenues exerçant un travail
augmentation de 24,2 %
Les détenus exerçant un travail était, le 31 décembre 2014, au nombre de 14 550. Ils représentent alors 27,62 % de la population carcérale.
Toutes les personnes détenues sont autorisées à travailler
Les personnes condamnées pour association de malfaiteurs en lien avec la mafia ou pour d’autres crimes jugés graves ne sont pas autorisées à travailler à l’extérieur des établissements. Elles le sont après avoir purgé les 2/3 de leur peine.
Le travail à caractère punitif est interdit
Les personnes désirant exercer un travail doivent s’inscrire sur une liste d’attente.
La grande majorité des emplois proposés le sont au service général : cuisines, distribution des repas, entretiens, maintenance ou blanchisserie.
Certains détenus sont affectés à des tâches de secrétariat ou de rédaction de documents pour d’autres détenus.
L‘administration dispose parfois de ses propres ateliers de confection, d’uniformes ou de meubles par exemple.1
ministère de la Justice, Lavoro dei detenuti, 2019. ↩
-
Des détenus produisent du vin sur l’île de Gorgone sous la direction de Lamberto Frescobaldi. Ils sont 90 à cohabiter avec 17 résidents et quelques surveillants sur l’île. Ils peuvent y travailler cinq ans en fin de peine. Ils apprennent la maçonnerie, la vinification et la viticulture. Les prisonniers affectés à la vinification reçoivent le salaire minimum.
-
Une trentaine de détenus de la prison de Bollate employés dans un centre d’appels risquent de perdre leur emploi. Les sociétés de télécommunications refusent le renouvellement de leur contrat. Ce projet débuté en 2007 relevait de la coopérative bee.4 Altre minds, considérée comme un modèle pour son objectif de réinsertion dans le monde professionnel et social.
-
Environ 2 000 détenus travaillent dans un réseau de quarante coopératives de production de nourriture et d’accessoires de mode (bijoux faits main, produits artisanaux, vins locaux). La moitié d’entre eux environ travaille en semi-liberté à l’extérieur de la prison dans des exploitations agricoles, des caves ou des ateliers des communes voisines. Les détenus acquièrent de nouvelles compétences et reçoivent le même salaire qu’à l’extérieur de la prison. Les produits sont vendus dans un magasin spécialisé et sont estampillés “made in Carcere” (fabriqué en prison). Un vendeur explique : “Je veux toujours raconter aux clients l’histoire derrière les produits […] Le but est toujours de montrer qu’une autre vie est possible.” Un ancien détenu témoigne : “Pour moi, s’il n’y avait pas eu cette expérience, je ne pense pas que j’aurais évolué [après la prison]. Je travaille encore avec eux aujourd’hui “.
Le travail est reparti en fonction des compétences quand le travail l’exige, ou selon La durée de la peine, le nombre d’enfants à charge et la situation économique du détenu.
Les personnes détenues perçoivent un salaire pour le travail qu’elles effectuent
oui
-
Environ 22 % des détenus du pays participent à l’entretien et au fonctionnement des prisons sans être rémunérés. Les détenus doivent également payer leur détention, environ 120 euros par mois. Ils sortent généralement “sans compétences, sans argent et endettés”.
Les salaires sont
légèrement en dessous de ceux pratiqués à l’extérieur
Les salaires ne peuvent pas être inférieurs aux deux tiers de ceux pratiqués pour la même tâche à l’extérieur. Antigone indique que le nombre d’heures travaillées est faible. Le salaire brut moyen perçu est de 560 € par mois.
Les rémunérations sont soumises aux cotisations sociales
Les personnes détenues ont le droit de se syndiquer
Enseignement et formation professionnelle
Autorité(s) responsable(s) de l’enseignement et/ou de la formation professionnelle
ministère de l’Éducation, de l’université et de la Recherche.
Le ministère de l’éducationinstruction, de l’université et de la recherche établit, en 2019, un accord avec le ministère de la justice afin de renforcer l’enseignement au sein des prisons.[^note]
Nombre et pourcentage de personnes détenues inscrites en formation académique
Les personnes détenues suivant une formation scolaire sont, en 2018, au nombre de 20 357. Plus de la moitié d’entre eux sont d’origine étrangère, et suivent surtout des cours d’alphabétisation ou d’italien. Les personnes détenues suivant une formation universitaire sont au nombre de 714 sur la même période. Il s’agit majoritairement d’Italiens.
Les directions régionales pénitentiaires organisent les formations professionnelles avec les autorités et les agences pour l’emploi locales.
L'enseignement est dispensé
dans tous les établissements
Toutes les personnes détenues ont accès à l'enseignement
L’administration est tenue de porter une attention particulière à l’éducation et la formation des personnes détenues de moins de vingt-cinq ans (article 19 du règlement pénitentiaire).
L’administration met en place des mesures de lutte contre l’illettrisme
Les personnes détenues sont autorisées à passer des diplômes ou des concours
-
Un certificat d’opérateur pour la construction de maçonnerie et d’étanchéité est remis à 21 détenus de l’établissement de Castrovillari. Ce diplôme est reconnu sur le marché du travail. Certains détenus l’ayant obtenu sont immédiatement embauchés par les entreprises ayant dispensé la formation.
Nombre et pourcentage de personnes détenues inscrites en formation professionnelle
Des formations professionnelles sont dispensées
oui
Les principales formations proposées relèvent des domaines artistique et culturel, de la restauration, du bâtiment et de l’agriculture et du jardinage.
Les prisonniers de la casa circondariale de Lecce peuvent suivre une formation en sommellerie. D’autres établissements, comme la casa di reclusione de Bollate à Milan, disposent d’un restaurant formant aux métiers de la restauration. Le restaurant de Bollate est ouvert au public.
Toutes les personnes détenues ont accès à une formation professionnelle
Le nombre de places pour les formations est réduit.
Des formations à distance sont proposées
Les régimes de détention restrictifs et le manque d’intervenants ou de professeurs impliquent souvent des formations à distance.
Les personnes détenues ont accès à des ordinateurs
dans quelques établissements
Les personnes détenues suivant une formation universitaire peuvent, dans certains établissements, utiliser des ordinateurs.1
Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention, 2019 (en italien). ↩
Accès à l'information
Les personnes détenues peuvent se tenir régulièrement informées des affaires publiques
oui
Les personnes détenues ont accès à la télévision
oui
Un téléviseur est habituellement présent dans les salles d’activité, les espaces collectifs ou en cellule.
Les personnes détenues ont accès à la radio
Les personnes détenues ont accès à la presse
L’administration pénitentiaire autorise l'accès à Internet
dans certains établissements
L’accès à internet est possible dans quelques établissements pour l’envoi d’e-mails, des entretiens en visioconférence ou le suivi d’études universitaires.
Religion
Les dernières statistiques officielles sur la confession des personnes détenues datent de décembre 2016. Les détenus catholiques représentent 54,7 % de la population carcérale. Les musulmans et les orthodoxes représentent respectivement 11,4 % et 4,2 %. Un nombre important de prisonniers refusent de répondre au questionnaire.
Les personnes détenues peuvent pratiquer librement leur religion et suivre leur philosophie
oui
L’article 19 de la Constitution garantit à tous la liberté de culte.
Des lieux sont dédiés à l’exercice du culte
dans tous les établissements
Tous les établissements disposent d’un lieu de culte catholique.
Antigone relève que 22 % des établissements visités en 2018 ne disposent pas de lieux de culte autre que catholique. Un grand nombre de personnes détenues exerce sa religion en cellule, sans possibilité de pratique collective.
Des aumôniers sont présents
varie en fonction des cultes
L’administration pénitentiaire a établi des conventions avec le Vatican et l’Union de la communauté et des organisations islamiques italiennes (UCOII). Certains établissements bénéficient exclusivement de la présence d’aumôniers catholiques.
L'administration rémunère les aumôniers
varie en fonction des cultes
L’administration ne rémunère que les aumôniers catholiques. L’accompagnement religieux est fourni sur la base du volontariat.
Intervenants extérieurs
Des personnes ou des organisations extérieures sont autorisées à intervenir
Les autorisations d'intervention sont délivrées par
la direction de l’établissement et le magistrat de surveillance
L’administration établit des conventions annuelles avec les différentes associations. L’autorisation d’entrée d’une personne individuelle relève du directeur de l’établissement et du magistrat de surveillance (article 78 du règlement pénitentiaire).
Les associations catholiques, telles que Caritas, sont particulièrement présentes en détention. De nombreuses associations sportives, d’assistance juridique ou de maintiens des liens familiaux, comme Bambinisenzasbarre bénéficient du droit d’entrer.
La plupart des intervenants extérieurs sont bénévoles.
Ressources financières
Les personnes détenues sont autorisées à disposer de ressources financières
Les prisonniers qui travaillent perçoivent une rémunération sous forme de pécule. Les proches peuvent faire parvenir de l’argent par mandat postal, au guichet de la prison lors d’une visite ou par virement bancaire dans certaines prisons. Les personnes détenues peuvent également envoyer de l’argent à leurs proches à hauteur de 350 € par mois.1
Mministère de la Justice, Inviare soldi a ricevere soldi da persona detenuta, 2019. ↩
Les ressources financières sont accessibles
sur un compte nominatif
Les personnes prévenues peuvent cumuler jusqu’à 2065,82 € sur un compte nominatif. Les personnes condamnées ne peuvent posséder plus de 1032,91 €. Au-delà, l’administration dépose l’excédent sur le compte bancaire de la personne concernée.
Les personnes détenues indigentes perçoivent une aide, financière ou en nature
L’administration est tenue de procurer une aide en nature (vêtements, produits hygiéniques) aux détenus indigents. L’aide est le plus souvent assurée par des associations.
Expression des personnes détenues
Les personnes détenues sont autorisées à discuter de leurs conditions de détention avec les autorités pénitentiaires
oui
Toute sollicitation auprès de l’administration pénitentiaire se fait exclusivement en remplissant un formulaire (domandine). Celui-ci peut porter sur les conditions de détention.
Les personnes détenues disposent du droit d'association
non
Les détenus disposent du droit de vote
oui, les condamnés dont la peine est inférieure à trois ans
L’article 28 du code pénal précise les modalités des suspensions de droits civiques.
Certains établissements disposent d’ateliers permettant la production d’émissions audiovisuelles et de publications écrites.
Des personnes détenues dans les prisons de Padoue et de Venise (femmes) contribuent à un journal en ligne Ristretti.
Des personnes détenues dans les prisons de Rebibbia (Rome), Bollate (Milan) et Vallette (Turin) élaborent chaque semaine une émission de radio intitulée Jailhouse Rock. Celle-ci est retransmise dans différentes régions par des radios locales.