Maroc et Sahara occidental
Capitale — Rabat
Dernières mises à jour
Nombre de personnes exécutant une peine non privative de liberté
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Un projet de loi relatif aux peines alternatives est adopté, le 24 juin 2024, par la Chambre des représentants. Il renforce le rôle du parquet dans la mise en œuvre et le suivi de l’application des peines alternatives. Il confère de larges compétences au juge de l’injonction pour les prononcer. Il confie leur mise en œuvre judiciaire au juge d’application des peines. Il accorde une compétence à la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) pour le suivi de ces mises en œuvre. Le ministre de la Justice souligne l’importance de la sensibilisation de la société aux peines alternatives.
Nombre de décès en détention
204
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Une personne détenue à la prison locale de l’Oudaya à Marrakech meurt à l’hôpital. Il y avait été transféré après s’être évanoui en débouchant un égout. Sa mort est considérée comme un accident du travail. La direction de l’établissement affirme que le détenu jouissait de conditions de détention normales.
Personnes autorisées à la visite
les membres de la famille
Des membres d’associations sont, exceptionnellement, autorisés à la visite.
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Un homme incarcéré à la prison de Toula n’a l’autorisation de recevoir des visites que de ses enfants. Sa femme ne peut, en l’absence d’un acte de mariage, lui rendre visite.
Les établissements pénitentiaires sont desservis par les transports en commun
la plupart des établissements
Les établissements pénitentiaires se situent habituellement entre 10 et 15 kilomètres des centres-villes.
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Les prisons sont souvent éloignées des familles et des villes principales, et difficiles d’accès.
Le recours à un avocat est autorisé à tout moment de la détention
Le recours à un avocat est autorisé seulement au moment de l’incarcération et au cours du procès. Il n’est pas autorisé lors de la commission disciplinaire.
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Un grand nombre de personnes condamnées à mort sont représentées par un avocat commis d’office qui ne leur a jamais rendu visite dans leur lieu de détention et n’est présent qu’aux audiences.
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La mission d’enquête d’ECPM révèle un manque de respect du droit à l’assistance juridique, quelles que soient les phases de procédure. De nombreuses personnes condamnées à mort n’ont pas pu consulter un avocat avant leur présentation au tribunal et ne bénéficient pas des garanties judiciaires. Elles estiment que la représentation juridique est mauvaise et inefficace. Le rapport de la mission d’enquête souligne l’inaboutissement, en 2024, du processus de réforme entamé une dizaine d’années auparavant par les autorités pour renforcer l’effectivité du droit à un procès équitable.
Nombre de décès attribués à un suicide
Non communiqué
Le nombre de décès attribués au suicide ne figure pas sur les statistiques officielles.
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Trois personnes détenues considérées comme dangereuses se suicident entre février et avril 2023. Ces suicides s’expliqueraient, selon un chercheur en études islamiques, par les nouvelles conditions de détention plus restrictives liées au nouveau système de classification des personnes détenues.
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Une personne détenue souffrant de troubles psychologiques et faisant l’objet d’un suivi psychologique en détention se pend avec sa couverture dans la prison locale d’Aïn Sebaâ
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
L’accès aux activités proposées dépend de la classification du détenu (voir rubrique Organisation).
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Les personnes condamnées à mort ont, dans certaines prisons, accès à des activités socioculturelles comme le théâtre. Cet accès n’est pas garanti à toutes les personnes détenues et dépend de la décision de l’administration pénitentiaire.
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La plupart des personnes condamnées à mort interrogées dans le cadre de la mission d’enquête d’ECPM et détenues à la prison de Moul el Bergui n’ont aucune occupation, hormis le temps de promenade. Elles n’ont aucun accès à des activités de formation professionnelles ou autres activités, même en en faisant la demande. La mission d’enquête estime que le manque d’activité accentue l’isolement et la détresse psychologique de ces personnes.
Toutes les personnes détenues passent au moins une heure par jour en plein air
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Les personnes condamnées à mort interrogées dans le cadre de la mission d’enquête d’ECPM indiquent avoir droit à une à deux heures de promenade hors cellule. La durée des promenades dépend du classement des personnes détenues au sein de l’établissement. Les personnes détenues utilisent ce temps pour faire du sport individuellement ou collectivement.
Les personnes condamnées à mort sont placées dans des quartiers, des locaux ou des cellules spécifiques
oui
Les condamnés à mort exécutent leur peine dans les deux prisons centrales du pays.
Voir rubrique Parc immobilier pour plus d’information sur les types d’établissement pénitentiaire.
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La mission d’enquête d’ECPM indique qu’une vingtaine de personnes est détenue, en 2023, à la prison de Kénitra. Cette prison est la seule disposant d’un quartier spécifique pour les condamnés à mort. La mission d’enquête rapporte que 89 % des personnes condamnées à mort interrogées bénéficient de cellules individuelles.
Toute allégation ou tout soupçon de mauvais traitement infligé à un détenu est enregistré
Certaines allégations de mauvais traitement sont enregistrées quand les doléances sont adressées à la direction de l’administration pénitentiaire ou à des associations de droits humains.
Amnesty International constate, en 2015, l’indifférence des magistrats face aux allégations de torture ou mauvais traitements, même lorsque les détenus présentent des signes apparents de violences. L’association note que les magistrats ne respectent pas leur obligation d’enquêter et d’ordonner un examen médico-légal indépendant à chaque soupçon de mauvais traitement. Les rares examens menés ne sont pas conformes aux normes internationales.1
Amnesty International, “L’ombre de l’impunité – La torture au Maroc et au Sahara Occidental”, 2015. ↩
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Deux personnes détenues à la prison locale de Nador décèdent. L’administration de la prison dément des allégations selon lesquelles la négligence et des violences commises par le personnel en seraient la cause. Elle affirme qu’ils ont été pris en charge à l’hôpital avant leur décès. Elle indique que plusieurs examens médicaux ont été réalisés en amont pour l’un, et que l’autopsie ne révèle pas de trace de violences pour l’autre.
L’échange de courrier est soumis à un contrôle
Toutes les lettres échangées par les détenus sont lues, sauf celles autorisées sous pli fermé (cf. ci-dessous).
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Le journaliste Soulaimane Raissouni, emprisonné près de Casablanca depuis 2020, entame une nouvelle grève de la faim. Il proteste contre la confiscation par les autorités judiciaires d’un courrier destiné à un écrivain ukrainien. L’administration pénitentiaire estime qu’il contenait des propos injurieux et diffamatoires et de fausses informations.