Maroc et Sahara occidental
Capitale — Rabat
Population du pays
i2022Taux d'incarcération (pour 100 000 habi…
i12/2023Nature du régime
Indice de développement humain
0,698(120/193)
Taux d'homicide (pour 100 000 habitants)
Ministère(s) en charge de l'administrat…
Nombre de personnes incarcérées
i31/12/2023Durée moyenne de détention (en mois)
i2021/ administration pénitentiaire, Rapport 2021, p. 135, tableau 4.Taux d'occupation
i31/12/2023Nombre d'établissements
i2023Un MNP est créé
Femmes incarcérées
i31/12/2023Mineurs incarcérés
i31/12/2023Pourcentage de personnes en détention p…
i31/12/2023La peine de mort est abolie
nonLa peine de mort…
Vue d'ensemble
Population carcérale
Taux d'incarcération (pour 100 000 habitants)
267
Les autorités publient des données chiffrées sur la population carcérale
annuellement
Des données chiffrées sont publiées dans le rapport annuel de la DGAPR.
L’administration pénitentiaire dispose d’un système de recensement informatique
Le système de recensement informatique “SID” est en cours de déploiement dans l’ensemble des établissements.
Nombre de personnes incarcérées
102 653
Évolution du nombre de personnes incarcérées
augmentation
Le nombre de personnes incarcérées augmente de 7,03 % entre 2017 (83 102)1 et 2021 (88 941).
Nombre de personnes exécutant une peine non privative de liberté
-
-
Un projet de loi relatif aux peines alternatives est adopté, le 24 juin 2024, par la Chambre des représentants. Il renforce le rôle du parquet dans la mise en œuvre et le suivi de l’application des peines alternatives. Il confère de larges compétences au juge de l’injonction pour les prononcer. Il confie leur mise en œuvre judiciaire au juge d’application des peines. Il accorde une compétence à la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) pour le suivi de ces mises en œuvre. Le ministre de la Justice souligne l’importance de la sensibilisation de la société aux peines alternatives.
Évolution du taux d'incarcération
augmentation
Le taux d’incarcération augmente de 3,45 % entre 2020 (232) et 2021 (240).
Nombre d'entrées
108 460
Nombre de sorties
104 596
Durée moyenne de détention (en mois)
9,84
Évolution de la durée moyenne de détention
augmentation
La durée moyenne de détention augmente de 1,24 % entre 2020 (9,72 mois)1 et 2021 (9,84).
administration pénitentiaire, Rapport 2020, p. 135, tableau 4. ↩
Taux d'occupation
158,8 %
Évolution du taux d'occupation
augmentation
Le taux d’occupation augmente de 16,87 % entre 2018 (136,9)1 et 2019 (160).
La répartition des personnes condamnées selon la durée de leur peine est, au 31 décembre 2018, la suivante1 :
- moins de six mois : 8,98 % (4 583)
- six mois à un an : 19,58 % (9 993)
- un à deux ans : 21,93 % (11 192)
- deux à cinq ans : 24,70 % (12 604)
- cinq à dix ans : 12,41 % (6 333)
- dix à trente ans : 11,17 % (5 697)
- perpétuité́ : 1,08 % (551)
- peine de mort : 0,14 % (72)
Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, “Rapport d’activités 2018”, 2019, p. 147 (en arabe). ↩
La surpopulation se concentre dans certaines catégories d'établissements
oui
Les prisons locales sont particulièrement surpeuplées, notamment celles des régions Rabat-Salé-Kenitra et Casablanca-Settat. La prison locale d’Aïn Sebaâ à Casablanca compte, au 3 août 2023, 10 877 personnes détenues pour une capacité de 3 800 places.
Un organe de contrôle s’est prononcé sur la surpopulation carcérale
Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et les Comités régionaux de contrôle des prisons se sont prononcés sur la surpopulation carcérale. Le CNDH a présenté, le 31 octobre 2012, un rapport intitulé “La crise des prisons” lors d’une conférence de presse à Rabat.
Le Département d’État des Etats-Unis se prononce, en 2016, sur la surpopulation carcérale marocaine dans sont rapport suivant les pratiques des droits humaines par pays. Il souligne que les conditions de détention des personnes en détention provisoire sont particulièrement difficiles en raison de la surpopulation.
Organisation
Ministère(s) en charge de l'administration pénitentiaire
le Premier ministre
Budget de l'administration pénitentiaire
211 852
EUR / 2 286 840 MAD
L’administration délègue à des prestataires privés tout ou partie de la gestion des établissements
oui
Seule la restauration est déléguée à des prestataires privés.
La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), créée en 2008 et rattachée au Premier ministre, est en charge des établissements pénitentiaires1.
La DGAPR est responsable de l’application des peines et des mesures privatives de liberté. Elle est en charge de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques gouvernementales en matière de sécurité et de réinsertion. Elle prépare, en coordination avec d’autres instances, les dossiers de demande et de proposition de grâce et de liberté conditionnelle.2
Voir rubrique Aménagements de peine policies section.
La DGAPR se compose d’une administration centrale et de dix directions régionales :
- Région de Casablanca-Settat
- Région de Rabat-Salé-Kenitra
- Région de Fès-Meknès
- Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima
- Région de Marrakech-Safi
- Région de l’Oriental
- Région de Béni Mellal- Khenifra
- Région de Laâyoune-Sakia El Hamra
- Région de Draa-Tafilalet
- Région de Souss-Massa
Article 2 du Dahir n° 1.08.49 du 29 avril 2008 ↩
Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, “Rapport d’activités 2018”, 2019, p. 29 (en arabe). ↩
Tous les régimes de détention applicables au Maroc sont fermés. Ils varient selon la classification du détenu. Les critères de classification sont notamment le risque de récidive, l’infraction commise, l’état civil du détenu et son âge. Ils font l’objet d’une grille d’évaluation individuelle. Les modalités d’accès aux activités, au travail, aux visites et à la promenade dépendent de cette classification.
Les régimes de détention sont les suivants :
- A : régime de haute sécurité, encellulement habituellement individuel, mouvements au sein de l’établissement restreints
- B : régime fermé ordinaire
- C : régime fermé moindre, meilleures possibilités d’accès aux activités et au travail
Parc immobilier
Les différentes catégories d’établissements pénitentiaires sont :
-
les prisons locales, destinées aux personnes condamnées à de courtes peines, aux prévenus et aux contraignables1. Elles sont au nombre de 65. Elles sont tenues de garantir, “en fonction de leurs capacités”, une formation professionnelle aux détenus.
-
les prisons centrales, réservées aux personnes condamnées à de longues peines. Elles sont au nombre de deux : Moul El Bergui et Kenitra. Ce sont des établissements de haute sécurité.
-
les prisons agricoles, destinées habituellement aux détenus en fin de peine. Elles sont au nombre de six. Ces établissements sont dédiés à la formation professionnelle des détenus en milieu agricole et à la préparation à la sortie.
-
les centres de réforme et d’éducation, réservés aux mineurs et aux jeunes adultes (jusqu’à 20 ans). Ils sont au nombre de trois.
La loi pénitentiaire prévoit que les personnes condamnées soient réparties dans les établissements en fonction de leur sexe, du lieu de résidence de leur famille, de leur âge, de leur situation pénale, de leurs antécédents, de leur état de santé physique et psychique, de leurs aptitudes, de leur personnalité et de leur régime de détention (loi pénitentiaire, article 29).
La population carcérale se concentre dans les prisons locales et centrales.
Les contraignables font l’objet d’une une mesure exceptionnelle de privation de liberté pour le recouvrement de dettes civiles. ↩
Nombre d'établissements
75
Capacité d'accueil des établissements
61 170
La taille des établissements varie de manière significative de l’un à l’autre. La prison locale d’Ain Sebaa 1 (4500 places) est la plus grande. Sa population effective est, au 31 décembre 2018, de 7137 détenus. L’établissement le plus petit est le Centre de réforme et de rééducation de Benslimane (249 places). Sa population effective est, à la même date, de 220 jeunes détenus.
Les établissements1 et la majorité de la population carcérale 2 se concentrent dans le Nord-Ouest du pays (Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kenitra et Fès-Meknès).
Voir carte pénitentiaire”, 2019, p. 30 (en arabe). ↩
Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, “Rapport d’activités 2018”, 2019, p. 144 (en arabe). ↩
Les établissements pénitentiaires sont desservis par les transports en commun
la plupart des établissements
Les établissements pénitentiaires se situent habituellement entre 10 et 15 kilomètres des centres-villes.
Personnels
Nombre de postes de surveillants (ETP)
6 180
Les surveillants et les éducateurs sont regroupés dans une même catégorie de “surveillants-éducateurs”. Leurs missions sont communes.
Ratio surveillants / détenus
1 : 11
Le ratio varie selon les établissements et en fonction du moment de la journée. L’administration pénitentiaire indique, en 2018, vouloir atteindre le ratio d’un surveillant pour huit détenus1
Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, “Rapport d’activités 2018”, 2019, p. 68 (en arabe). ↩
Nombre des personnels socio-éducatifs (ETP)
444
Les personnels socio-éducatifs sont : les assistants sociaux (73) et les fonctionnaires des activités sociales (371).
Pourcentage de personnels socio-éducatifs sur l’ensemble des effectifs
4,62 %
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
Les surveillants pénitentiaires sont tenus de suivre une formation initiale, suite à un concours d’entrée. Ils doivent être titulaires d’un baccalauréat.
La formation comprend, dans l’ordre chronologique :
- deux mois de formation au Centre national de formation des cadres (CNFC)
- un mois de stage en établissement
- trois mois de formation au CNFC.
La formation est commune à tous les personnels pénitentiaires. Le choix des postes s’effectue après la formation. Seuls les médecins pénitentiaires reçoivent une formation initiale particulière.
Le personnel ne bénéficie d’aucun avantage autre que sa rémunération. C’est un sujet de revendications de la part du personnel. Le directeur de la DGAPR pointe le manque de ressources de son institution et l’épuisement des personnels.
Les personnels pénitentiaires sont organisés en deux corps :
-
surveillance et sécurité : surveillants, chefs de détention et directeurs
-
réinsertion : enseignants, assistants sociaux, médecins, infirmiers, pharmaciens, psychologues et chirurgiens-dentistes