Belgique
Capitale — Bruxelles
Dernières mises à jour
Le pays a été condamné par une juridiction internationale en raison de sa surpopulation carcérale
oui
La Belgique est condamnée en 2014 par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dans l’affaire Vasilescu c. Belgique. La Cour constate que : “les problèmes découlant de la surpopulation carcérale en Belgique, ainsi que les problèmes d’hygiène et de vétusté des établissements pénitentiaires revêtent un caractère structurel”.
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Le Conseil de l’Europe appelle, le 21 septembre, en surveillance de l’arrêt prononcé dans l’affaire Vasilescu c. Belgique, l’État belge à mettre en place des mesures pour remédier durablement au problème structurel de surpopulation carcérale, pour garantir l’accès de chaque personne détenue à un lit, pour améliorer les conditions de détention et pour recruter du personnel. Le Conseil encourage la Belgique à prioriser une réduction du nombre de personnes détenues à une augmentation de la capacité carcérale et à renforcer le recours aux mesures alternatives à la détention.
La réception de colis est autorisée
oui
L’administration se réserve le droit de ne pas remettre aux personnes détenues certains colis, pour des raisons d’ordre ou de sécurité (Loi de principes, article 55). La liste d’objets autorisés varie selon l’établissement.
Le Conseil central de surveillance (CCSP) constate que “les objets déposés par des membres de la famille n’arrivent pas toujours chez leur propriétaire”.1
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 37. ↩
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Le parquet de Tulle annonce, le 7 décembre 2023, qu’un réseau de livraison de colis par drone a été démantelé. Ce système existant depuis automne 2022 opérait dans plus de quinze prisons en France et en Belgique. Il centralisait ses commandes via le réseau social Snapchat. Trois personnes sont placées en détention provisoire. Ces colis contiennent des stupéfiants, des cigarettes et des smartphones.
L’administration délègue à des prestataires privés tout ou partie de la gestion des établissements
oui
Des partenariats public-privé sont établis pour la construction de nouvelles prisons. Il s’agit de contrats DBFM (Design - Build - Finance - Maintain). Cela signifie que la conception, la construction, le financement et l’entretien de l’établissement sont confiés à un partenaire privé. Le bâtiment est à la disposition du gouvernement fédéral, qui est propriétaire de l’infrastructure. Le partenaire privé entretient le bâtiment pendant une période déterminée. Il reçoit une indemnité au cours de cette période. Ces futurs établissements sont notamment concernés : la nouvelle maison d’arrêt d’Anvers, la prison “des quatre bornes” de Bourg-Léopold, la prison Vresse-sur- Semois et la prison de Vervier.
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La Cour des comptes publie un rapport, en juin 2023, sur les partenariats public-privé (PPP) conclus pour la gestion des prisons. La Cour estime que les ressources humaines allouées sont insuffisantes. Elle souligne que de tels partenariats continuent d’être utilisés malgré l’absence d’une véritable analyse coût-bénéfice justifiant leur utilisation.
Nombre d'établissements
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Une nouvelle prison commence, le 12 décembre 2023, à être construite à Anvers. Elle est destinée à remplacer l’ancienne maison d’arrêt vétuste de la Begijnenstraat construite en 1855. Sa capacité est la même mais le concept a été repensé car il comprend des “petites unités de vie” afin de permettre une prise en charge plus individuelle des personnes. Le projet devrait être achevé en 2026.
La surpopulation se concentre dans certaines catégories d'établissements
oui
Le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) note, en 2021, que la surpopulation est plus importante dans les établissements flamands, avec un taux d’occupation moyen de 120 %. Ce taux est de 106 % en Wallonie-Bruxelles.1
L’Observatoire international de prisons section belge (OIP Belgique) note que, à la prison de Mons, la surpopulation était telle en 2021 que les personnes détenues arrivantes étaient mises quelques jours au cachot (cellule disciplinaire, aussi appelée cellule de punition) en attendant qu’une place se libère.
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 10. ↩
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Le tribunal de première instance du Hainaut ordonne aux autorités, en juin 2023, de ramener le taux d’occupation de la prison de Mons à 110 % dans un délai de six mois, sous peine d’une amende de 2 000 € par jour et par détenu dépassant la capacité maximale de la prison. Le tribunal ordonne également aux autorités de mettre fin à la surpopulation de la prison dans un délai de cinq ans. Le bourgmestre de Mons fixe la capacité maximale de la prison à 40 femmes et 344 hommes. Sa capacité réelle est de 27 et 274 places respectivement.
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que les établissements de Louvain central et de Marneffe, maisons de peine de longue durée ouverts et semi-ouverts, sont surpeuplés. Les cellules prévues pour une personne sont maintenant pourvues de lits superposés.
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Le nombre de personnes détenues à la prison centrale de Louvain (407 personnes) dépasse la capacité opérationnelle (398 places). Des lits superposés sont installés, depuis décembre 2021, dans la moitié des 60 cellules individuelles de l’aile réservée aux détenus entrants. Deux personnes sont désormais affectées à chacune de ces cellules.
Le problème de la surpopulation dans les autres établissements crée un “effet domino”. Les prisons de Louvain central et de Marneffe sont des établissements pour les personnes condamnées à de longues peines. Elles accueillent désormais des détenus de courte durée. Ces personnes rencontrent des difficultés à s’adapter au régime carcéral et à cohabiter avec des personnes condamnées à de longues peines. Le nombre d’évasions à Marneffe augmente fortement ces derniers mois.
Taux d'occupation
115 %
Le parc pénitentiaire belge compte parmi les plus surpeuplés de l’Europe.
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L’Observatoire international des prisons - section belge met en garde, en août 2023, contre une possible augmentation de la surpopulation carcérale dans le pays à la suite de l’entrée en vigueur d’amendements prévoyant l’exécution de peines d’emprisonnement de six mois à deux ans. Ces peines étaient auparavant converties en peines non privatives de liberté.
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La population de la prison de Tournai passe, début 2022, de 198 à 220 personnes. Certaines personnes détenues dorment sur des matelas au sol. La population est réduite à 200 détenus fin 2022 à la suite d’une invasion de punaises.
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Le CCSP constate, en 2022, que la capacité nominale de prison de Mons est de 274 hommes et 27 femmes. Ces chiffres sont, début 2023, largement dépassés. L’aile E (femmes) compte, le 23 janvier, 50 détenues, et les autres ailes (hommes) 359 détenus.
Les téléphones sont situés
- en cellule
- dans les coursives
La présence de téléphone en cellule concerne les établissements nouvellement construits (Beveren, Leuze et Marche-en-Famenne) ou d’anciennes prisons récemment équipées (Hasselt et Jamioulx).
Dans les autres établissements, le téléphone est installé dans les coursives.1
Des associations notent que personnes détenues ont peu d’intimité lorsqu’elles téléphonent, que ce soit en cellule ou dans les coursives.2
Concertation des associations actives en prison, Adeppi, Centre d’action laïque, I.Care, Ligue des familles, Sireas, “La loi de principes : quand la théorie juridique rencontre les réalités carcérales”, 2022, p. 15. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2021”, 2022, p. 16. ↩
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que les téléphones manquent, ce qui impacte négativement le contact avec l’extérieur des personnes détenues. Dans les cellules maintenant partagées, les téléphones le sont aussi, et si l’une des personnes détenues a une mesure lui restreignant l’utilisation du téléphone, celle-ci est appliquée au codétenu. De plus, beaucoup de téléphones sont cassés et les appels dans les couloirs sont compromis.
Toutes les personnes détenues passent au moins une heure par jour en plein air
Les personnes détenues ont droit à une promenade ou à une activité récréative quotidienne d’au moins une heure en plein air (Loi de principes, article 79).
Des commissions de surveillance font état de problèmes affectant les préaux (cours de promenade), à Forest-Berkendael (fermée depuis novembre 2022), Huy, Ittre, Jamioulx, Lantin, Louvain Secondaire, Malines, Marche-en Famenne, Marneffe, Merksplas, Paifve et Saint-Hubert. Elles évoquent notamment l’inadaptation de la taille des préaux, l’absence d’abri, la présence de rats, les problèmes de largages d’objets ou de substances prohibés, le mauvais entretien des espaces, la présence importante de saletés et détritus et le manque de verdure.1 L’accès au préau peut être annulé en raison du manque de personnel. Les tensions entre les personnes détenues affectent également son utilisation. Certaines personnes renoncent à l’heure quotidienne en plein air par peur de subir des violences.2.
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2021”, 2022, p. 31. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 42. ↩
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que l’heure minimale par jour de promenade à l’air libre n’est pas garantie, faute de personnel.
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
À Bruxelles et en Wallonie, le personnel est notamment représenté par le syndicat CSC Services
Publics – Prisons.
Les grèves sont fréquentes. Un préavis de grève doit être déposé au moins dix jours en avance. Un service minimum d’au moins 70 % du personnel doit être assuré. Tout membre du personnel qui entend faire grève doit le notifier 72 heures avant. Si la grève dure plus de 48 heures et si la prison ne dispose pas de suffisamment de personnel, celui-ci peut être réquisitionné. Cette mesure a été considérée par les syndicats comme une atteinte au droit de grève, ce qui a conduit à plusieurs grèves supplémentaires. Le CCSP note qu’il est devenu courant d’organiser plusieurs grèves de 48 heures d’affilée afin de contourner les règles du service minimum. La réduction des effectifs pendant les grèves limite les mouvements au sein de la prison. Dans plusieurs établissements, la quasi-totalité de la prison est paralysée.1
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 54. ↩
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Le 11 septembre 2023, la prison de Saint-Gilles est en grève. Le mouvement est très largement suivi par le personnel pénitentiaire. La prison tourne au ralenti avec 5 agents de surveillance sur les lieux (dont aucun à l’annexe psychiatrique). Les détenus ont été confinés en cellule pendant plus de 24 heures.
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Le rapport annuel du CCSP révèle qu’en 2022, 32 journées de grève sont organisées par les syndicats et le personnel mécontents de leurs conditions de travail.
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La 19e grève de 24 heures de l’année a lieu, le 12 juin 2023, à la prison de Merksplas. Elle est déclenchée après l’agression d’un surveillant par une personne détenue. Seuls deux surveillants sur 60 prennent leur poste faute d’accord lors des consultations syndicales. Le CCSP et la Commission de Surveillance effectuent une visite de l’établissement ad hoc et constatent que l’absence des surveillants entraîne le non-respect de certains droits fondamentaux, bien que les surveillants présents aient fait leur possible pour, entre autres, assurer la promenade.
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Des personnels pénitentiaires sont en grève, du 10 au 11 janvier, dans l’ensemble des prisons du pays. Le syndicat CGSP Prison réclame une augmentation des salaires et un treizième mois pour les fonctionnaires aux salaires les plus bas. Cette revendication est formulée depuis 2012. Aucune augmentation salariale n’aurait eu lieu depuis 20 ans. Le syndicat note que des chèques-repas seront distribués à partir du 1er avril 2024. Pendant les jours de grève, un régime de nuit est généralement appliqué. La distribution des repas est assurée mais aucune activité n’est organisée. Des renforts policiers sont mobilisés dans certains établissements pour faire face au manque de personnel.
Le placement à l'isolement se fait sur
décision du directeur de l’établissement
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que 190 dossiers sont ouverts concernant les recours contre la décision du directeur général de placer, renouveler ou maintenir une personne détenue sous RSPI, ou contre le placement ou le transfert vers une autre prison.
Les personnes détenues disposent
- d’un lit
- de lits superposés
- d’un matelas
Il arrive fréquemment que des prisonniers dorment sur un matelas posé au sol. C’était le cas pour près de 200 détenus en 2021.1
À Anvers, au moment de la visite du CPT en 2021, 78 hommes prévenus et 12 femmes (dont deux dans l’annexe psychiatrique) dorment sur des matelas à même le sol. Ces derniers sont parfois situés directement à côté de l’annexe sanitaire (non cloisonnée).2 Le CPT constate que, dans les prisons visitées, les cellules étaient convenablement équipées (armoires, étagères, tables ou bureaux, chaises). Le CCSP, pour sa part, fait état de détérioration d’objets ou de meubles, ainsi que d’équipements endommagés ou obsolètes.3
Les personnes détenues ont le droit d’aménager à leur guise l’espace de séjour tant qu’elles respectent les dispositions du règlement d’ordre intérieur (Loi de principes, article 41). Elles ont le droit d’entreposer dans leur espace de vie ou de garder sur elles des objets qui ne sont pas “incompatibles avec l’ordre et la sécurité” (article 45). Cet espace est régulièrement fouillé (article 109).
Concertation des associations actives en prison, Adeppi, Centre d’action laïque, I.Care, Ligue des familles, Sireas, “La loi de principes : quand la théorie juridique rencontre les réalités carcérales”, 2022, p. 17. ↩
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 13. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2021”, 2022, pp. 24 et 34. ↩
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Le rapport annuel du CCSP révèle, qu’au 1er mars 2023, 250 personnes détenues dorment à même le sol.
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Le CCSP constate, en 2022, que les travaux de rénovation à la prison de Namur sont achevés. Les différents quartiers de la prison ont été entièrement rénovés. Les portes et fenêtres des cellules ont été élargies et dotées de nouvelles menuiseries intérieures et extérieures. Les murs et les plafonds ont été refaits et recouverts d’une peinture époxy qui limite les dégâts dus aux détériorations et facilite le nettoyage. Le sol a été recarrelé et le mobilier des cellules remplacé par du mobilier fixe et métallique. Toutes les installations techniques (chauffage, électricité, sanitaires, ventilation) sont refaites. Les quartiers rénovés sont dotés de nouvelles installations de communication et de sécurité.
L’espace sanitaire des cellules doubles est modifié. La toilette et l’évier sont séparés du reste de la pièce par une cloison qui offre un peu plus d’intimité. Le nombre de douches augmente et passe de 8 à 47 douches pour 250 personnes détenues.
L’encellulement est individuel
dans quelques établissements
Le principe de l’encellulement individuel est peu respecté. Les personnes en détention provisoire partagent souvent, à deux ou trois, une cellule de 9 m2. La troisième personne est généralement contrainte de dormir sur un matelas au sol. Le mobilier de la cellule (tables, chaises) n’est pas adapté au nombre d’occupants. Le pays a été condamné à plusieurs reprises pour avoir placé plusieurs personnes dans une même cellule, réduisant l’espace individuel à moins de 4m2.1 L’encellulement individuel est prévu dans les prisons les plus récentes, telles qu’à Haren.
Concertation des associations actives en prison, Adeppi, Centre d’action laïque, I.Care, Ligue des familles, Sireas, “La loi de principes : quand la théorie juridique rencontre les réalités carcérales”, 2022, p. 17. ↩
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Le CCSP rapporte, en 2022, que les personnes détenues néerlandaises extradées en Belgique doivent toujours être placées en cellule individuelle. Ces derniers sont favorisés dans le placement en cellule individuelle par rapport aux détenus non néerlandais, ce qui constitue une violation du principe d’égalité selon le CCSP.
La loi ou la réglementation prévoit une surface minimale par personne
oui
L’Arrêté royal du 3 février 2019 (article 1) définit les normes de superficie des cellules prévues pour une ou plusieurs personnes détenues :
- 10 m2 pour une personne
- 12 m2 pour deux personnes
- 15 m2 pour trois personnes
- 25 m2 pour quatre personnes
- 38 m2 pour cinq ou six personnes
La hauteur libre (hauteur de plafond minimale) doit s’élever à au moins 2,5m et la largeur à 2m. Un écart de 15 % est toléré concernant la surface au sol et la hauteur libre, notamment pour les prisons déjà existantes, dans les limites des recommandations du Comité européen pour la prévention de la torture (CPT). Les surfaces minimales par détenu ne sont, dans les faits, pas respectées. Les situations peuvent être disparates au sein d’un même établissement.
L’exiguïté des cellules est très souvent soulignée par plusieurs commissions de surveillance (Arlon, Audernarde, Dinant, Huy, Jamioulx, Louvain Secondaire, Malines, Marneffe, Tongres, Wortel-Hoogstraten et Ypres).1
La Cour Européenne des droits de l’Homme (CEDH) condamne la Belgique en 2017 (Sylla et Nollomont c. Belgique), pour avoir placé trois personnes dans une cellule de 9 m2 à la prison de Forest (fermée depuis novembre 2022), et deux dans une cellule de 8,8 m2 à la prison de Lantin.
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2021”, 2022, pp. 24 et 34. ↩
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que la superficie minimale pour chaque personne détenue n’est pas respectée. Dans la pratique, les cellules pour trois personnes font de 6m2 à 9,9m2, et celles pour quatre personnes sont de 13,3m2.
Les personnes prévenues sont séparées de celles condamnées
Les personnes prévenues doivent, en principe, être séparées des condamnées, sauf lors d’activités communes et avec leur accord (Loi de principes, article 11). En pratique, cette séparation n’est pas effective. Le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) constate que cela est lié à des problèmes d’infrastructure et de surpopulation.1
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 52 ↩
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que dû à la forte surpopulation, il n’est parfois plus possible de séparer strictement les condamnés et les prévenus ou les fumeurs et non-fumeurs par exemple.
Nombre de plaintes déposées contre l'administration par des personnes détenues
1 794
Ce chiffre correspond au nombre total de plaintes reçues par le CCSP en 2020. Ces plaintes proviennent des prisons flamandes pour 63,8 %, des prisons wallonnes pour 25,6 % et des prisons bruxelloises pour 10,6 %. Plusieurs de ces plaintes font référence à des comportements à caractère raciste et verbalement agressifs de la part de certains membres du personnel (Anvers, Gand, Jamioulx, Lantin, Louvain Central, Louvain Secondaire et Saint-Gilles). Quelques plaintes concernent des comportements physiquement agressifs (Lantin, Marneffe, Namur et Saint-Gilles). De nombreux détenus se plaignent du port non-conforme de badges par le personnel (Anvers, Bruges, Louvain Central, Louvain Secondaire, Marche-en-Famenne, Wortel et Ypres). Ce problème a été signalé à de nombreuses reprises à la direction, sans déboucher sur des résultats concrets.1
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 55. ↩
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que 2 394 plaintes sont déposées, soit un tiers de plus qu’en 2021 (1794). 263 dossiers sont ouverts à Bruxelles, 605 dans les prisons wallonnes et 1 526 dans les prisons flamandes. À la fin de l’année, 12 % des dossiers ouverts ne sont pas traités et 43 % des dossiers traités sont irrecevables.
Le placement à l'isolement est utilisé à des fins de
- sanction
- protection de la personne
- sécurité
Le placement à l’isolement peut se dérouler en cellule de sécurité, en cellule de punition ou au sein de l’espace de séjour de la personne détenue (Loi de
principes, articles 110, 134 et 140).
L’isolement à des fins sécuritaires se déroule en cellule de sécurité. Il découle de l’une des mesures suivantes :
- mesure provisoire dans l’attente d’une procédure disciplinaire
- mesure de sécurité provisoire (MSP)
- mesure de sécurité particulières individuelles (RSPI)
Le CCSP explique : “Les objectifs des MSP et des RSPI les plus souvent mentionnés par les membres de la direction interrogés sont donc la sécurité du détenu lui-même, des autres détenus et du personnel. Pour eux, neutraliser le détenu, rétablir l’ordre et supprimer les incitations sont également des objectifs importants”. Ces mesures peuvent être mises en place en cas, par exemple, d’agressions physiques ou verbales graves envers des codétenus et le personnel, de vandalisme, de nuisances, de consommation de drogues, de contrebande de substances ou de biens interdits.
Le CCSP rapporte, en 2021, que les autorités pénitentiaires ont recours aux cellules de sécurité pour prévenir les tentatives de suicides ou à la suite de celles-ci, ainsi qu’en cas d’automutilation, de décompensation psychiatrique et pour les personnes agitées ou en attente d’une prise en charge médicale.1
L’isolement à des fins de sanction se déroule dans l’espace de séjour attribué à la personne détenue ou dans une cellule de punition.
Le CPT constate, en 2017, que des personnes en situation de crise psychique ont été placées dans des cellules d’isolement au sein de quartiers disciplinaires. Il rapporte qu’une personne en crise, détenue à la maison d’arrêt de Lantin, aurait été maintenue complètement nue pendant plusieurs jours en cellule de punition. Le CPT signale que ces pratiques représentent un risque d’atteinte à la dignité humaine des personnes souffrant de troubles psychiques.2
Le CCSP rapporte que la grande majorité des membres de la direction affirment recevoir occasionnellement des demandes d’isolement volontaire de la part de détenus. Les motifs sont divers : dispute avec le codétenu, recherche de calme et de tranquillité, risque de se faire du mal, moyen de faire pression sur l’administration pour obtenir quelque chose (accélérer ou empêcher un transfèrement, par exemple). L’isolement volontaire n’a pas de base légale. Certaines directions craignent qu’en cas de refus, les personnes détenues provoquent volontairement une sanction disciplinaire pour obtenir le placement en isolement. Les directions disent tenter d’abord d’engager une discussion et de trouver une solution alternative (médiation avec le codétenu, changement de cellule). Les demandes d’isolement volontaire liées à un “besoin de calme” sont acceptées dans de nombreux établissements, notamment lorsqu’il s’agit de personnes atteintes de troubles psychiques pour lesquels un (bref) isolement pourrait faire partie du traitement.3
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Utilisation des cellules de punition et de sécurité dans les prisons belges”, 2021, pp. 93-98. ↩
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 27 mars au 6 avril 2017”, 8 mars 2018, p. 41. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Utilisation des cellules de punition et de sécurité dans les prisons belges”, 2021, pp. 103-105. ↩
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que la seule manière pour certaines personnes détenues de se sentir en sécurité est de demander à être placé en cellule de punition. Le sentiment d’insécurité vient, la plupart du temps, du manque de compatibilité entre personnes détenues (langue, habitudes quotidiennes, différence de régime).
Nombre de postes de surveillants (ETP)
6 202
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Le rapport annuel du CCSP révèle, en 2022, que les établissements de Louvain central et de Marneffe manquent de personnel et que le taux d’absentéisme est élevé.
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Beaucoup d’activités sont, à la prison de Nivelles, supprimées durant l’année 2022 en raison d’absences des membres du personnel. Le taux d’absence atteint respectivement 26 % et 27 % en juillet et août contre 5,3 % en mars.
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Le CCSP constate, dans la prison de Namur, un taux d’absence grandissant du personnel pénitentiaire, allant jusqu’à 70 %. Ces absences ont des conséquences sur les conditions et droits fondamentaux des personnes détenues telles qu’un accès restreint à la cour de promenade et aux activités. Plusieurs plaintes sont émises par les personnes détenues.
Un organe de contrôle s’est prononcé sur la surpopulation carcérale
Différents organes de contrôle se sont prononcés sur la surpopulation carcérale, tels que le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) en 2021 et le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) en 2017 et 2021.
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Le CCSP et FIRM-IFDH soumettent, le 19 juillet 2023, une communication au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, au sujet de l’exécution de l’arrêt Vasilescu c. Belgique. Celle-ci détaille leurs observations sur la surpopulation carcérale, le manque de progrès et l’absence de recours préventifs effectifs.
Une unité de soins est présente au sein de chaque établissement
L’état et l’équipement des unités de soins varient d’un établissement à l’autre.1
Le CPT note, en 2021, des problèmes liés à l’équipement des unités de soins des établissements visités. À Anvers, l’unité était exiguë et manquait d’électrocardiographe. À Saint-Gilles, les locaux et les équipements était délabrés. La prison de Saint-Gilles est le seul établissement disposant d’un centre médico-chirurgical.
Le CPT note que plusieurs équipements importants manquent, d’autres sont vétustes ou en nombre insuffisant.2
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2021”, 2022, p. 30. ↩
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 17. ↩
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Le service médical de la prison de Tournai bénéficie, à partir de novembre 2022, de nouveaux locaux mieux adaptés, aérés, calmes et spacieux. Le CCSP relève que la salle d’attente est, elle, trop étroite et mal aérée et que la localisation des locaux ne permet pas d’interventions en urgence rapides. Les mouvements et conditions de sécurité de la prison impactent aussi l’organisation des consultations des médecins qui peuvent se retrouver sans patients.
Les personnes détenues et leurs correspondants ont accès à un dispositif de vidéoconférence
oui
Les personnes détenues peuvent, depuis la pandémie de Covid-19 (2020), communiquer avec leurs proches à travers des dispositifs de vidéoconférence, au moins une fois par semaine pendant 20 minutes. Cette option ne remplace pas les appels traditionnels. Le CCSP note, en 2022, que peu de personnes détenues utilisent ces dispositifs. Ceux-ci sont utilisés davantage pas les personnes incarcérées loin de leur famille.
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Le CCSP constate, en 2022, dans la prison de Saint-Hubert, que les visites par visioconférence sont trop largement compliquées par manque de moyens et à cause de problèmes de connexion.
L'administration consigne les incidents
-
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
L’administration pénitentiaire doit assurer l’accès à l’enseignement, l’alphabétisation, ainsi que la formation professionnelle, socioculturelle et aux aptitudes sociales (compétences sociales et relationnelles). Elle doit également proposer des activités créatives, culturelles et physiques (Loi de principes, article 76).
Le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) observe, en 2021, que dans l’ensemble la grande majorité des personnes détenues, en particulier celles en détention provisoire, n’ont pratiquement aucune activité organisée hors de leur cellule. Elles passent jusqu’à 23 heures par jour dans leur cellule à regarder la télévision, à écouter la radio, à lire ou à jouer à des jeux d’ordinateur ou de société. La seule l’exception, parmi les établissements visités, est la prison d’Ypres : toutes les personnes détenues dans cet établissement souhaitant participer à des activités peuvent le faire, selon la directrice, tous les jours.1
Les activités sont organisées par des associations extérieures tributaires du fonctionnement de chaque établissement. L’offre est limitée et varie d’un établissement à l’autre. Le CCSP explique que les restrictions budgétaires du gouvernement flamand conduisent Louvain Central à limiter les possibilités d’activités physiques et sportives. D’autres établissements, comme Audenaerde, ont une offre diversifiée (pratique du vélo, fitness, yoga).2 L’offre d’activités varie également d’un régime à l’autre.3
L’administration ne communique pas de chiffres concernant le total des personnes participant à une activité. Leur nombre fluctue et dépend d’une multitude de facteurs (nombre d’agents présents, visites, préaux, mouvements au sein de la prison).
Une étude du European Journal on Criminal Policy and Research rapporte que le manque de personnel limite la régularité des activités.4 Le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) indique qu’il y a un manque de salles et d’espaces adaptés pour les activités communes. Les espaces disponibles sont trop petits (notamment les salles de formation à Turnhout), peu ventilés (les salles de classe et de travail à Gand, Jamioulx, Lantin et Saint-Gilles), peu éclairés (les salles de prière et de travail de Huy et Lantin), vieillissants (Hasselt, Huy et Turnhout) et humides (ateliers et salles de sport de Lantin, Saint-Hubert et Tournai).5
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 15. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 42. ↩
Dorien Brosens, Flore Croux, Bart Claes, Stijn Vandevelde, Liesbeth De Donder, “Foreign National Prisoners in Flanders (Belgium): Motivations and Barriers to Participation in Prison Programmes, In: European Journal on Criminal Policy and Research”, 22 février 2019, p. 181. ↩
Ibid., p. 181. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2021”, 2022, p. 29 ↩
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Le CCSP constate, depuis 2022, dans la prison de Saint-Hubert, que de nouvelles activités sont mises en place, par exemple des sorties VTT encadrées. Des tables de ping-pong et un écran home cinéma ont été installés dans l’enceinte de la prison. Le but est d’organiser des ciné-débats.
Des espaces sont dédiés aux activités physiques et sportives
Les espaces doivent disposer d’une surface au sol et d’une surface vitrée adaptées aux activités sportives et culturelles qui s’y tiennent. Ils doivent être équipés d’un système d’appel avec un service joignable en permanence (Arrêté royal du 3 février
2019, chapitre 2, articles 3 et 4).
Les personnes détenues peuvent exercer des activités physiques et sportives au moins deux heures par semaine (Loi de
principe, article 79).
Des commissions de surveillance indiquent que les salles de sport de certaines prisons ne sont pas utilisables.1 Le matériel est abimé et les locaux sont vétustes. À Merksplas, le plafond d’une salle s’effondre en 2019. Un espace est aménagé dans le préau, en 2020, pour pallier la perte du local.2
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2021”, 2022, p. 29. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 42. ↩
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Le CCSP constate, en 2022, dans la prison de Nivelles, que certaines activités sportives (le “body”) ont été interrompues quasi constamment entre juin et septembre. La salle de sport est fermée depuis deux ans. Un entraîneur est disponible, mais ne peut venir que le dimanche, ce que refusent les agents.
Toutes les fouilles sont consignées sur un registre
non
Les fouilles à nu doivent faire l’objet d’un registre. Le Médiateur constate, en 2019, que ces fouilles ne sont parfois pas enregistrées dans le dossier de la personne détenue.1
Le Médiateur fédéral, “Fouilles à nu”, 2019. ↩
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Le CCSP constate, en 2022, à la prison de Saint-Hubert, qu’il n’existe toujours pas de registre de fouilles. Ce document est obligatoire. Les informations doivent, dans cette situation, être extraites des dossiers individuels.
La loi prévoit un dispositif d’aménagement de peine
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La CEDH condamne, dans l’affaire Horion c. Belgique, la Belgique. Les demandes d’aménagements de peine auxquelles aurait droit, depuis trente ans, Freddy André Horion, sont systématiquement refusées.
Les experts souhaitent son intégration dans une unité de psychiatrie légale comme étape intermédiaire, mais il ne peut bénéficier de ce traitement car il a été jugé responsable des actes qu’il a commis.
La CEDH estime que l’”absence de perspective réaliste d’élargissement” constitue une violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme.
Les établissements pénitentiaires sont desservis par les transports en commun
certains établissements
La Ligue des familles affirme que les prisons sont pour la plupart éloignées des transports en commun : “Venir en visite, cela signifie bien souvent une organisation compliquée, d’autant que les horaires sont souvent incompatibles avec un horaire de travail conventionnel.”
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Le CCSP constate l’absence de navettes, lors des permissions de sortir, entre la gare de Libramont et la prison de Saint-Hubert. Cette absence s’expliquerait par un manque de personnel.
Les ressources financières sont accessibles
sur un compte nominatif
Ce compte est divisé en trois parties :
- le “pécule disponible” : l’argent disponible pour cantiner
- le “pécule libération” : l’argent déduit du salaire des détenus qui travaillent. Il est conservé pour le détenu jusqu’à sa libération. Un compte d’épargne est ouvert lorsque le compte dépasse 229 €.
- le “pécule partie civile” : l’argent déduit d’une partie des sommes perçues, utilisé pour indemniser les parties civiles.1
La direction de l’établissement et les personnes en charge de la gestion de ce compte personnel sont tenus à une obligation de discrétion (Loi de principes, article 46).
Le CCSP rapporte des plaintes de personnes détenues concernant la gestion de leur compte nominatif. Des détenus se plaignent d’erreurs commises, du manque de transparence et des retards dans le versement des salaires.2
Foreign & Commonwealth Office, Foreign, Commonwealth & Development Office, “Belgium: in prison abroad”, 3 septembre 2020, p. 8 (en anglais). ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 37. ↩
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57 000 euros sont détournés de la caisse d’entraide de l’établissement de Saint-Hubert en 2019. Le remboursement se fait toujours attendre. La direction de la prison demande ce remboursement à l’autorité centrale.
Les personnes détenues indigentes perçoivent une aide, financière ou en nature
Les personnes indigentes perçoivent, en principe, une aide minimale sous forme de crédit téléphonique et d’accessoires d’hygiène (rasoir, savon, papier hygiénique).
Elles peuvent faire appel à la “cantine sociale” : une aide qui varie de 15 à 50€ (ou de 5 à 10€ dans les prisons bruxelloises). Cette aide constitue un prêt. Dès qu’elles disposent de plus de 100€ sur leur compte nominatif, la somme avancée est automatiquement prélevée et l’aide sociale coupée.1 Le tabac n’est plus inclus dans l’aide minimale depuis 2020.
Les prix de la cantine sont majorés de 10 % pour alimenter la “cantine sociale”, une caisse d’entraide. Les recettes tirées de la location de réfrigérateurs, télévisions et radios, ainsi que des distributeurs de boissons dans les salles de visites y contribuent aussi.
Des commissions de surveillance critiquent le fait que les personnes détenues doivent rembourser les sommes reçues dès que des fonds arrivent sur leur compte. La Commission de Forest-Berkendael souligne que la caisse d’entraide est utilisée comme un service de prêt et non comme un soutien financier aux personnes détenues. Plusieurs commissions soulèvent le manque de transparence sur les recettes et les dépenses de la caisse d’entraide.2
Concertation des associations actives en prison, Adeppi, Centre d’action laïque, I.Care, Ligue des familles, Sireas, “La loi de principes : quand la théorie juridique rencontre les réalités carcérales”, 2022, p. 19. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 38. ↩
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Le rapport d’étude du CCSP révèle, en 2022, que les pratiques concernant la gestion, les recettes et les dépenses de la caisse d’entraide ne sont pas harmonisées entre les différents établissements pénitentiaires et manquent de transparence.
Les rédacteurs du rapport rappellent que la raison d’être de cette caisse est le soutien aux détenus indigents.
Un dossier médical est ouvert à l’entrée en détention
Le CPT note que le logiciel de gestion des dossiers médicaux électroniques des personnes détenues (Épicure) est obsolète. L’une des principales faiblesses est son incompatibilité avec les dossiers
électroniques utilisés dans les services de santé extérieurs. Cela rend lent et lourd l’échange d’informations entre les professionnels de santé de la prison et leurs collègues des services de soins extérieurs.1
Les médecins des commissions de surveillance pénitentiaire font état de difficultés d’accès au dossier.2
Pour obtenir une copie de leur dossier médical, les personnes détenues doivent désigner une personne de confiance qui formule la demande et lui transmet le dossier.3
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 19. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 48. ↩
Centre d’action laïque, “Guide de la personne détenue”, Novembre 2019, p. 10. ↩
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Le programme informatique Epicure mis à la disposition du personnel médical de la prison centrale de Louvain ne permet plus d’accéder aux dossiers et aux antécédents médicaux des personnes détenues.
Des formations professionnelles sont dispensées
oui
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La plupart des formations professionnelles ont lieu, à la prison centrale de Louvain, pendant la journée. Les personnes détenues qui travaillent ne peuvent généralement pas y participer.
La plupart des formations dispensées à la prison de Marneffe donnent droit à une allocation d’étude de 0,70€/h, et de 0,86 €/heure lorsque la personne détenue est inscrite au service public de l’emploi et de la formation professionnelle.
L’administration met en place des mesures de lutte contre l’illettrisme
L’administration pénitentiaire doit assurer un accès à l’alphabétisation (Loi de principes, article 76).
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Le Service d’Aide aux Détenus (SAD) de la prison de Marneffe propose des formations d’alphabétisation.
Nombre et pourcentage de personnes détenues exerçant un travail
40 %
Le nombre et pourcentage de personnes détenues exerçant un travail peuvent varier d’un établissement à l’autre. Le CPT note que le taux d’emploi demeure bas. En 2021, environ 13,5 % avaient un emploi à la prison d’Anvers, 18,2 % à la prison de Lantin, 12,2 % à la prison de St-Gilles et environ 30,7 % à la prison d’Ypres. 1
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 14. ↩
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Presque toutes les personnes détenues à la prison de Marneffe ont, au 19 septembre 2022, un emploi ou suivent une formation professionnelle. Le taux d’emploi à la prison de Louvain central est d’environ 30 %. Les personnes détenues font état de longs délais d’attente d’un an et demi en moyenne. La direction propose des emplois à temps partiel pour permettre au plus grand nombre de détenus de travailler.
Une partie des aliments consommés est produite par l’établissement
non
-
Les personnes détenues dans l’aile B de la prison centrale de Louvain disposent d’un potager où elles peuvent jardiner et cultiver des légumes ou des fruits pour leur propre usage. Les récoltes du potager sont destinées, à la prison de Marneffe, à la cafétéria du personnel. Elles ne sont pas utilisées pour les repas des personnes détenues.