Dernières mises à jour

Nombre de décès attribués à un suicide

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2022
/ ministère de la Justice, Eventi critici negli istituti penitenziari
  • La Chambre pénale de Naples publie un rapport sur la mort de 38 détenus dans les prisons de Naples depuis le début de l’année. Le rapport critique les conditions de détention “inhumaines” et les défaillances systémiques, notamment l’insuffisance des soins médicaux, qui contribuent à ces décès. Une manifestation est organisée devant la prison de Poggioreale pour attirer l’attention sur la nécessité urgente d’améliorer le traitement des personnes détenues.

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    05/06/2024
    / Ansa It
  • On compte 28 suicides entre janvier et avril 2024.

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    09/04/2024
    / Antigone

Les mouvements collectifs sont recensés

oui

Le nombre de mouvements collectifs augmente de 1,4 % entre 2021 (1 137) et 2022 (1154 dont 1 révolte).

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Garant national des droits des personnes détenues ou privées de liberté, Rapport au Parlement 2022 – Cartes et données, pp. 41-42 (en italien).
  • Une mutinerie éclate, en mai 2024, à la prison de Benevento. Les personnes détenues dénoncent un manque d’hygiène, des soins médicaux insuffisants et l’absence de programmes de réinsertion. Plusieurs agents pénitentiaires sont blessés. Les syndicats déplorent les conditions de travail

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    20/05/2024
    / Anteprima24 It

Des politiques de prévention du suicide sont mises en œuvre

oui

Des plans nationaux et régionaux de prévention du suicide sont mis en œuvre. Ils favorisent la collecte de données aux échelles locale, régionale et nationale qui doivent permettre de détecter les tendances suicidaires. Les personnes détenues à risque reçoivent un soutien psychologique de professionnels et de bénévoles. Elles peuvent également bénéficier de parloirs ou d’appels téléphoniques supplémentaires. Le personnel pénitentiaire est tenu de rester vigilant afin de détecter les situations à risques.1

  • Des mobilisations ont deux mois après l’appel du président de la République pour des mesures urgentes contre les suicides en prison. Samuele Ciambriello, garant de Campanie, et Don Tonino Palmese, garant municipal, appellent à des réformes immédiates, lors d’une conférence de presse organisé devant la prison de Poggioreale, à Naples. Poggioreale compte 2 067 détenus pour 1 358 places. La Campanie est la deuxième région la plus surpeuplée avec 7 573 détenus pour 5 645 places.

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    18/05/2024
    / Ansa it

Des formations professionnelles sont dispensées

oui

Les principales formations proposées relèvent des domaines artistique et culturel, de la restauration, du bâtiment et de l’agriculture et du jardinage.

Les prisonniers de la casa circondariale de Lecce peuvent suivre une formation en sommellerie. D’autres établissements, comme la casa di reclusione de Bollate à Milan, disposent d’un restaurant formant aux métiers de la restauration. Le restaurant de Bollate est ouvert au public.

  • Une vingtaine de détenus participe à un cours, permettant la délivrance du titre professionnel de pizzaiolo en Campanie.

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    16/05/2024
    / Ansa it

Si oui, l'administration est tenue de saisir l’autorité judiciaire

oui
  • 105 agents pénitentiaires, fonctionnaires et médecins sont jugés pour violences à la prison de Santa Maria Capua Vetere. Quatre personnes détenues se portent parties civiles. Certains accusés tentent d’éviter de comparaître en présentant des certificats médicaux. Le tribunal délivre, à l’encontre de l’un d’entre eux, un mandat d’amener.

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    08/05/2024
    / Anteprima24 It

Les personnes détenues perçoivent un salaire pour le travail qu’elles effectuent

oui

Environ 22 % des personnes détenues du pays participent, en 2022, à l’entretien et au fonctionnement des prisons sans être rémunérées. Les personnes détenues doivent également payer leur détention, environ 120 euros par mois. Ils sortent généralement “sans compétences, sans argent et endettés”. Les personnes détenues de plusieurs prisons fabriquent des sacs à partir de chutes de tissus. Ces sacs sont mis en vente dans plusieurs supermarchés de la région des Pouillles et de Calabre. Les recettes perçues contribuent à payer les salaires des détenues.

  • Depuis 2019, la sécurité sociale italienne (INPS) refuse de reconnaître la Naspi (allocations chômage mensuelles) aux personnes détenues exerçant une activité professionnelle pour l’administration pénitentiaire. Deux récentes décisions du Tribunal de Milan (n° 1335/2024 et n° 1895/2024) en avril dernier renforcent une jurisprudence favorable aux travailleurs. Les juges ont de nouveau statué en faveur du droit aux indemnités de chômage pour ces travailleurs restreints.

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    08/05/2024
    / il Fatto Quotidiano

L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues

oui

L’administration pénitentiaire est tenue d’organiser des activités culturelles, sportives et récréatives (article 27 du règlement pénitentiaire). Le nombre et la qualité des activités dépendent de différents facteurs : la participation d’intervenants extérieurs, la bonne volonté du chef d’établissement et des institutions locales.
Les prisonniers AS ou 41-bis ne sont pas autorisés à participer à des activités communes aux autres.

Des ateliers de poésie et de rap sont mis en place dans la prison pour mineurs de Catanzaro. Une nouvelle bibliothèque est également ouverte. Des ateliers de théâtre, de cinéma, de poésie et de céramique sont organisés dans les prisons d’Ancône.

Des cours de maquillage dédiés aux prisonnières transgenre sont donnés à la prison de Rebibbia.

La société publique “Sport et Santé”, lance le projet “Sport pour tous – Prisons“. L’objectif est de favoriser la réinsertion et l’inclusion sociale des personnes détenues au travers d’activités physiques et sportives. Il vise également à fournir une formation spécifique sur le sport de base en prison au personnel pénitentiaire.

  • Les détenus de la plus grande prison du pays, à Milan, utilisent le bois des bateaux des migrants détruits pour en faire des instruments de musique. Le projet, baptisé Metamorphosis, est initié par la fondation Casa dello Spirito e delle Arti. Les instruments sont utilisés par le “Sea Orchestra” lors d’un concert à la Scala de Milan.

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    14/02/2024
    / Euronews

Le CPT rapporte, en 2020, des violences et des mauvais traitements à l’égard des personnes détenues dans les établissements visités. Les faits se produisent habituellement à l’abri des dispositifs de vidéosurveillance, dans les escaliers par exemple.1 Nombreuses allégations de violence, de torture, d’abus et de mauvais traitements ont donné lieu, en 2021, à des enquêtes, des procédures pénales et des mises en accusation contre des agents pénitentiaires. L’ONG Antigone se joint, à 18 de ces procédures pénales. Selon l’ONG, certains des faits sont liés à des réactions présumées violentes lors d’émeutes dans les prisons, entre mars et avril 2020, en raison de la peur générée par la pandémie et l’interdiction des visites des proches. Le procureur de la République demande, en décembre 2021, l’inculpation de 108 agents pénitentiaires pour les violences commises à l’encontre des personnes détenues de la prison de Santa Maria Capua Vetere. Ces violences avaient éclaté, le 6 avril 2020, au lendemain d’une mutinerie. Les surveillants sont poursuivis pour crimes de torture, blessure, abus d’autorité, falsification d’un document public et complicité d’homicide involontaire d’une personne détenue.

En 2022, vingt-deux agents pénitentiaires sont inculpés pour des allégations de torture sur des personnes détenues dans une prison de Turin. L’ancien directeur de la prison en fait partie.


  1. Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au gouvernement italien sur la visite du 12 au 22 mars 2019”, 2020, pp. 11-15 (en anglais) 

  • Dix surveillants de la prison de Foggia sont arrêtés. Ils sont accusés d’avoir participé au passage à tabac de deux personnes détenues en août 2023.

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    2024
    / Ansa it

L'administration est tenue d’informer l’autorité judiciaire

de certains décès

Chaque décès en détention fait l’objet d’un rapport médical interne. L’administration pénitentiaire le transmet à l’autorité judiciaire quand les circonstances nécessitent une enquête.

  • Le tribunal de Viterbe condamne le directeur de la prison de Viterbe pour négligence dans le cadre de l’enquête sur la mort de Hassan Sharaf. Le jeune homme de 21 ans s’était pendu avec un drap, le 23 juillet 2018, dans la cellule d’isolement de l’établissement.

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    2024
    / Antigone

Évolution du taux d'occupation

augmentation

Le taux d’occupation augmente de 9,71 % entre janvier 2023 (109,2)1 et avril 2024 (119,8).


  1. Conseil de l’Europe, Rapport SPACE I 2023, tableau 16. 

  • Le taux d’occupation ne cesse d’augmenter. On comptait, au 31 mars 2024, 61 049 personnes détenues pour une capacité officielle de 51 178 places. Les causes sont diverses : peines plus longues, propension moindre à accorder des mesures non privatives de liberté ou de libération anticipée, introduction de nouvelles infractions, durcissement de la lutte contre les stupéfiants, notamment à l’encontre des mineurs.

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    22/04/2024
    / Antigone

Toute allégation ou tout soupçon de mauvais traitement infligé à un détenu est enregistré

oui

Le CPT consulte, lors de sa visite en 2019, les dossiers médicaux des prisonniers se plaignant de mauvais traitements de la part du personnel. Il y relève de nombreux incidents. Il recommande à l’administration pénitentiaire d’enregistrer plus sérieusement l’ensemble des incidents, attestés ou prétendus, ainsi que d’étendre le réseau de vidéosurveillance.1


  1. Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au gouvernement italien sur la visite du 12 au 22 mars 2019”, 2020, pp. 16-17 (en anglais) 

  • Une dizaine d’agents pénitentiaires sont, à la suite de la révélation d’actes de torture répétés au sein de l’établissement pour mineurs Cesare Beccaria de Milan, placés en détention provisoire.

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    24/04/2024
    / il Fatto Quotidiano
  • Des agents pénitentiaires sont accusés, par le Procureur de la République, de mauvais traitements, actes de torture et tentative d’agression sexuelle sur des détenus mineurs, au sein de l’Institut pénal pour mineurs Cesare Beccaria à Milan. Les faits les plus anciens remontent à 2022.

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    22/04/2024
    / Corriere della sera

Les personnes condamnées à perpétuité sont éligibles à une libération conditionnelle, dès lors qu’elles ont passé plus de 26 ans en détention et que leur comportement est jugé correct (article 176 du code pénal).

Les personnes jugées dangereuses et les membres des mafias qui refusent de collaborer avec la justice, classés 41-bis, ne peuvent pas prétendre à un aménagement de peine. C’est l’ergastolo ostativo. L’association Antigone déplore, en octobre 2021, que plus de 70 % des condamnés à perpétuité (soit plus de 1 250 personnes détenues) n’aient aucune possibilité de demander un aménagement de peine, à moins de collaborer avec la justice.
La Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays estime que l’ergastolo ostativo est inconstitutionnel. Cette disposition contrevient à l’article 27 de la Constitution italienne qui prévoit que “les peines ne peuvent consister en des traitements contraires aux sentiments d’humanité et elles doivent avoir pour but la rééducation du condamné”. La Cour considère que cette disposition place les personnes détenues face à “un choix tragique” : le maintien en détention ou la possibilité d’une libération au prix d‘éventuelles représailles et donc de la mise en danger de leur famille. La Cour donne un an au Parlement pour modifier la loi.

  • Marcello dell’Anna a passé la plus grande partie de sa vie en prison. Il a été condamné à la peine de l’ergastolo ostativo (prison à perpétuité sans possibilité d’aménagement de peine) à l’âge de 23 ans, lorsqu’il était un des chefs de la Sacra Corona Unita (mafia italienne basée dans la région des Pouilles).
    Lire son échange épistolaire avec la journaliste suisse Laurence Bolomey.